Les salafistes dans le champ politique égyptien (original) (raw)
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« Egypte: les salafis à l'heure de la contre-révolution »
Cahiers de l’Institut Religioscope, 2013
La destitution du Président Muhammad Morsi, renversé le 3 juillet 2013, une semaine avant le début du mois de Ramadan, lors d’un coup d’État mené par les forces armées égyptiennes, sous le commandement du Général ‘Abd al-Fattah as-Sissi, marque le début d’une crise politique majeure en Egypte. Principal courant religieux en Egypte, le salafisme incarne, à travers ses multiples expressions, à la fois la seconde force politique légaliste du pays et un défi sécuritaire crucial. Il va en effet d'imams éradicateurs favorables au nouveau régime militaire jusqu’aux combattants jihadistes du Sinaï, qui pourraient devenir les bénéficiaires de l’abandon des islamistes modérés par les démocrates arabes et les puissances occidentales.
Les partis politiques égyptiens dans la révolution
L'Année du Maghreb, 2012
This article relies on a corpus of newspapers and Egyptian scientist writings dealing with this issue. It proposes a classification of Egyptian political parties under the regime of Mubarak, based upon their degree of integration in the political system. This degree of integration depends on the combination of two elements: the amount of resources of each party which are dependent on the political power (legalization, money, and chairs in Parliament), and the quantity of independent means (money, estates, activists, candidates, and so on). Combining these two criteria, I constructed three types of Egyptian political parties : those which are excluded from the political system, those which are integrated, and lastly those which are co-opted. These latter didn’t have any means but from the government, and consequently supported the regime. Integrated parties had independent resources, but the political power gave them some advantages. They didn’t try to confront the regime during the last years, and stayed away from protest movements. Lastly, excluded parties had interest to end the regime. Consequently, they took part into the protest movements of the last decade. This classification explains the positions of the Egyptian political parties during the revolution, giving their immediate interests, and their links with protest movements. Cet article propose une classification des partis politiques dans l'Égypte de Moubarak, reposant sur le degré d'intégration des organisations partisanes égyptiennes à l'ancien régime, et qui dépend de la combinatoire de deux éléments : les ressources octroyées directement ou indirectement par le pouvoir exécutif, et les différentes ressources indépendantes du centre étatique. La combinaison de ces deux variables nous permet de classer les partis égyptiens en trois catégories: les partis exclus du système, les partis cooptés, intégrés à ce dernier, et enfin les partis artificiels, qui ne disposent de quasiment aucune ressource propre et sont en conséquence extrêmement dépendants du pouvoir. Cette typologie offre une grille de lecture expliquant les positions prises par les différents partis égyptiens durant la révolution, en tenant compte non seulement de leurs intérêts immédiats, mais également des répertoire d'actions à leur disposition et de leur proximité avec les mouvements protestataires, ces deux derniers éléments étant hérités de leurs conduites passées.
Cet article analyse la manière dont l’organisation des Frères musulmans égyptiens, fondée en 1928 et perdurant aujourd’hui sur la scène politique égyptienne en dépit de son illégalité, envisage la question de ses relations à la société. Ces dernières, en raison tant de l’idéologie du mouvement que de la configuration du régime égyptien, ne constituent pas simplement le support des stratégies politiques fréristes, mais en deviennent l’enjeu même. Le cas du Shaykh al-Muhammadi ‘Abd al-Maqsud, député Frère de la circonscription d’Helwan, située dans la banlieue ouvrière sud du Caire, montre l’importance accordée par les acteurs au développement de réseaux locaux, tout en soulignant les contraintes que fait peser sur la construction de ces liens sociaux le statut semi-clandestin de l’organisation. Dans le contexte de réduction des fonctions sociales de l’État égyptien, le « secret public » auquel les Frères sont tenus apparaît comme la formule d’une coopération tacite avec les autorités, mais peut au final servir, plus qu’entraver, leur objectif politique de transformation sociale par la réforme morale individuelle.
Les salafistes libyens après la révolution
Confluences Méditerranée , 2021
Résumé La révolution libyenne (2011) a profondément transformé le champ socio-politique salafiste et son rapport à l’État et au politique. Ces transformations recouvrent trois dynamiques principales : participation politique dans les instances de la transition, ‘milicisation’ dans le chaos sécuritaire libyen, et compétition dans le champ religieux entre mouvances salafistes. Celles-ci ont adopté des stratégies différentes pour répondre au nouvel environnement politico-militaire : influence par le bas pour les Madkhalis et influence par le haut pour les salafistes politiques et post-jihadistes. Par ailleurs, les dynamiques d’allégeance dans le contexte de polarisation Est-Ouest sont tributaires à la fois de l’équilibre des forces en présence et de considérations idéologiques. Dans un environnement politico-sécuritaire mouvant, il n’est toutefois pas toujours possible de faire coïncider impératifs idéologiques et impératifs stratégiques, lesquels semblent toujours primer sur l’idéologie. Abstract The Libyan Revolution in 2011 brought durable change to the Salafist sociopolitical regional landscape and its relation to politics. Those transformations are characterized by three main dynamics: political participation to the institutions of the transition, “militiazation” amidst the Libyan security chaos, and inter-Salafist competition in the religious field. To answer this new political and military reality, Salafi movements adopted various strategies: Madkhalis tried to exert influence from the bottom-up, while political Salafists and post-Jihadists favored a top-down strategy. Besides, in a context characterized by intense polarization between the rival power centers in western and eastern Libya, allegiances have depended on both evolving balance of power and ideological considerations. Nevertheless, due to the unstable political and security environment, it has not always been possible to make ideological and strategic priorities coincide. Strategic considerations tend to have primacy over ideology.
Trajectoires de salafis français en Egypte
En décembre 2006, l'arrestation au Caire d'une dizaine de ressortissants français, soupçonnés d'appartenir à un réseau « jihadiste » , fut largement relayée par la presse hexagonale, découvrant l'existence d'une importante communauté « d'exilés volontaires » présente en Egypte. L'approche de cette nouvelle pratique fut essentiellement sécuritaire , alliant même parfois l'incompétence à (le plus souvent) la simple malveillance. Pour cette raison, il est important d'élucider la démarche de ces jeunes occidentaux : comment expliquer cette expatriation accomplie au nom de l'islam ? Quelles exigences –religieuses ? politiques ? sociales – les intéressés cherchent-ils à satisfaire ? Le modèle explicatif que nous proposons ici pour rendre compte de cette démarche d'émigration (hijra), est fondé sur l'interprétation des informations obtenues au cours d'un séjour de recherches de 18 mois auprès des milieux salafistes francophones du Caire.
Social Compass, 2019
Cet article aborde le rôle de certains ordres soufis et de quelques-uns de leurs cheikhs faisant partie du Conseil supérieur des confréries soufies égyptiennes, dans le projet de « renouvellement du discours religieux » (tajdīd khitab al-dīnī) lancé par le président al-Sissi en 2015. Il pose en particulier la question de savoir dans quelle mesure des oulémas soufis contemporains se réapproprient des concepts appartenant à la tradition mystique islamique, tel celui du tajdīd (renouvellement), pour l'adapter aux besoins de l'agenda politique du pays. Enfin, à partir du cas de la confrérie al-'Azamiya, cet article vise à questionner le rôle joué par l'identité soufie en tant que facteur de mobilisation politique. Abstract This article discusses the role of some Sufi orders and some of their sheikhs who are members of the Higher Council of Egyptian Sufi Brotherhoods in the project to Pour toute correspondance:
Revue Egypte, Afrique et Orient 64 (2012), 2012
L’article montre que le gouvernail égyptien, contrairement à ce qu’affirmait Lefebvre des Noëttes, n’était pas déficient. En fait, le gouvernail n’est pas resté immuable durant l’Antiquité : sa morphologie a considérablement évolué afin de gagner en efficacité. Et surtout, il existait une foisonnante diversité de gouvernails. L’un d’entre eux, le gouvernail axial à pivot, est attesté à l’époque moderne sur de nombreux fleuves européens.