LES DIALOGUES INTERRELIGIEUX À L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE L’EXEMPLE IRANO–RUSSE (original) (raw)
RÉSUMÉ: A partir des années 1990, Moscou et Téhéran ont décidé d’établir un dialogue régulier portant sur les questions culturelles et religieuses. L’objectif affiché est de proposer une réponse à ce que les deux Etats considèrent comme une "hégémonie culturelle" occidentale. En réaction, ils insistent sur la nécessité de défendre la diversité culturelle et de promouvoir les dialogues culturels et religieux. Ces discussions irano–russes s’inscrivent dans le cadre de la coopération bilatérale au sein de laquelle Téhéran et Moscou mettent l’accent sur les valeurs culturelles partagées, telles que l’importance de la famille, les questions éthiques et l’éducation. Les deux Etats s’efforcent également de promouvoir un dialogue qui traite exclusivement des questions religieuses. Sur le plan institutionnel, dès les débuts, en 1997, du dialogue entre le clergé chiite et les représentants de l’Eglise orthodoxe de Russie, une commission conjointe a été mise en place par les deux Etats qui se réunit alternativement à Téhéran et à Moscou. Elle permet aussi à Moscou de montrer son ouverture et son aspiration au dialogue avec le monde musulman. Pour Téhéran, il s’agit de sortir du cadre islamique pour montrer l’ouverture théologique des chiites vis–à–vis des autres grandes religions monothéistes. Les représentants du clergé chiite iranien choisis par la République islamique et ceux du clergé orthodoxe russe partagent aussi l’opinion selon laquelle les droits et les libertés des êtres humains doivent être subordonnés à des normes morales.