Les rencontres improbables dans les années 68 (original) (raw)
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Rendez-vous à Chicago, années soixante
Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, 2013
Barbara Herstein est arrivée la première, probablement à l'automne 1962, de quelque part aux États-Unis. Moi, je suis arrivé un an plus tard, de Princeton (New Jersey), très fier de ma première voiture, une vénérable Peugeot 404. Qu'avions-nous apporté de nos passés respectifs ? De la vie de mademoiselle Herstein, je ne peux rien vous raconter. La simple vérité, significative, je crois, est que le lien qui s'est créé sur plusieurs décennies, depuis le rapport professeur/étudiante à celui de collègues et même co-auteurs, est un lien d'amitié, mais ni l'un, ni l'autre n'avons jamais rien appris de nos vies précédant notre rencontre. Nous en avons parlé il y a seulement trois mois, alors que nous étions assis ensemble pour un diner, et cette conversation elle-même s'est terminée brusquement au moment où les discours ont commencé. Je promets de ne pas déballer tous mes bagages ici devant vous, mais je voudrais retenir deux dossiers que je juge pertinents pour ces journées. Le premier a trait à ma troisième année de collège, passée à Paris, à l'âge de 19/20 ans. J'ai eu la chance d'être logé dans une famille dont les membres veillaient avec une rare attention à ce que leurs trois jeunes pensionnaires étrangers parlent un français recherché : le leur. Dans mes activités académiques, la plus notable était un cours, à la Sorbonne, de Marcel Reinhard sur « Le rôle de l'armée dans la Révolution française », et un cours sur l'histoire de la musique, « prêché » avec passion plus que simplement « enseigné », par Norbert Dufourcq, spécialiste charismatique de la musique d'orgue au Conservatoire national. En revanche, les cours sur l'histoire de la pensée politique et sur la France depuis 1945 que j'ai suivis à Sciences Po n'ont été qu'une perte de temps ! Le deuxième dossier, bien plus complexe, concerne mes études doctorales à Princeton. Mon professeur principal était Joseph Strayer, qui passait alors pour le doyen des historiens du Moyen Âge aux États-Unis. Les autres professeurs étaient aussi, à une exception près, au sommet de leur art. Pour nous, étudiants avancés (graduates), très peu nombreux, l'offre se limitait à des séminaires, tandis que les étudiants de premier cycle (undergraduates) suivaient des cours magistraux, le plus souvent brillants. L'exception que Rendezvous à Chicago, années soixante Bulletin du centre d'études médiévales d'Auxerre | BUCEMA, Hors-série n° 5 | 2013
Figures de l'impossible : perte, rencontre, devenir
2018
Faculté des études supérieures Ce mémoire intitulé : Résumé Ce mémoire de maîtrise porte sur l'expérience de l'impossible dans deux documentaires, sollicitant et remontant divers matériaux d'archives familiales, dans lesquels a lieu l'épreuve de la perte d'un être cher. L'expérience de l'impossible qu'on nommera aussi, s'inspirant de Gilles Deleuze, le « devenir » serait un engagement, une attitude, une éthique pour appréhender, reconnaître et participer « autrement » au monde. Dans les cas d'étude proposés, il s'agirait-en s'appuyant sur les concepts, théorisés par Jacques Derrida, de « don » et d'« événement », comme deux figures de l'impossible-de transformer le rapport communément associé à la perte (du côté de la nostalgie, de la souffrance, du désespoir) en une autre disposition, celle du « devenir », davantage capable d'accepter, de recevoir « ce qui arrive » en amorçant une nouvelle expérience du réel et de la réalité. C'est en défendant l'idée que le « devenir » trouverait en le cinéma son médium idéal-en tant qu'il est le lieu d'un partage et d'une transmission-que j'analyserai la manière dont il se déploie dans Un'ora sola ti vorrei (Alina Marazzi, 2002) et de Mort à Vignole (Olivier Smolders, 1998). En effet, si l'expérience cinématographique est toujours l'espace d'une rencontre agissant, de manière directe, sur la perception et les multiples sensations du spectateur (comme capacité à accueillir ce qui restait de l'ordre de l'inattendu, de l'inédit, de l'improbable) je m'intéresserai à comment celui-ci parviendrait à s'envisager à travers l'expérience de ce débordement. En somme, à comment le cinéma-et plus spécifiquement à des films traitant de l'épreuve douloureuse d'une perte-donnerait à vivre l'expérience de l'impossible et comment celle-ci s'instaurerait comme un regard neuf pour engager une nouvelle présence au monde.
Savoir/Agir, 2009
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PANORAMA ¬ Souffles planétaires de 68
Festival International du Film d'Amiens (Catalogue), 2018
Cinquante ans après les événements, le souffle de 1968 continue de susciter de nombreux échos au niveau des représentations visuelles et dans les mémoires, on peut même dire qu'il se transmet de génération en génération, en continuant d'incarner un moment de profond changement au sein de la société française. À l'automne 2018, Dans Le Fond de l'air est rouge, qui dresse le bilan de ces années de luttes et de revendications, de ses espoirs, ses impasses, ses échecs et ses rêves ajournés, Chris Marker fait démarrer les choses en 1967, avec les pro-testations internationales contre la guerre menée par les États-Unis au Vietnam. On pourrait aussi remonter aux mouvements de solidarité avec les luttes contre le colonialisme, pour l'indépendance en Indochine ou en Algérie qui seront ensuite réactivés, renouvelés et élargis durant la guerre du Vietnam. Sans oublier l'intérêt pour la révolution cubaine qui inspira Armand Gatti avec l'Autre Cristobal (El Otro Cristobal Le Masson et Olga Poliakoff en 1961, monté par Jacqueline Meppiel, J'ai huit ans fut distribué clandestinement via un réseau de " cinéma parallèle " annonçant les " ciné-tracts " de 68. Tournés par Marker, Godard et d'autres, de façon anonyme, ces films d'agit-prop' de 2 ou 3 minutes ont soutenu le mouvement contestataire. Des films et des cinéastes ont documenté et parfois même accompagné ces luttes plurielles en donnant la parole et une Seize the Time d'Antonello Branca). Les contestations de 68 se sont donc produites à différents moments, elles ont secoué plusieurs villes hexagonales (11 juin 68 à Sochaux) et différents lieux de la planète, aux Amériques (du Nord au Sud), en Afrique, en Asie (du Japon au Pakistan, en passant par le Vietnam qui lançait alors la grande offensive du Têt) et en Europe (à l'Ouest comme à l'Est). Dans l'Espagne franquiste, Cecila Bartolomé tourne un film qui dialogue avec les nouvelles vagues icono-clastes des années 1960 et attaque frontalement les piliers idéologiques et la morale conservatrice du régime, avec Marguerite et le loup (Margarita y el lobo-raissent désormais comme des documents qui continuent d'inspirer les artistes et les activistes contemporains. À travers un ensemble de films porteurs de propositions fortes, plurielles et complémentaires, notre programma-tion souhaite revisiter ces moments où la lutte pour " changer la vie " et pour un cinéma intense, urgent, critique de tous les pouvoirs en place et de l'ordre établi (à l'échelle locale ou internationale), faisait vibrer la planète entière. (en gras les films présentés pendant le Festival, voir programme)
Parler faute de voir: Le leurre de la rencontre dans Jacques le Fataliste
2008
Il y a deux sens du mot rencontre au XVIIIe siècle : le sens moderne (rencontrer quelqu'un) et "rencontrer juste", c'est-à-dire bien deviner, tomber juste dans ses déductions. Dans le roman classique en général, et dans Jacques le Fataliste en particulier, quand on rencontre, on ne rencontre jamais juste. Cette communication au séminaire "La Rencontre au XVIIIe siècle" (Université de Provence, 2008-2009) étudie ce leurre de la rencontre à partir de l'histoire de Mme de La Pommeraye et dégage le dispositif fictionnel que sous-tend cette contradiction fondamentale
Le Mouvement Social, 2008
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