Transition écologique : interview avec Frédéric Vanpoulle (original) (raw)

Entrevue avec Michel van Schendel

Voix et Images, 1986

V. & I.(l) 1-La question des origines est importante pour beaucoup ici au Québec; il y a des gens qui te croient juif, ou qui te croient belge alors que tu es né en France de parents belges. Quelle est l'importance pour toi de cette question des origines? M. v. Schendel 2-C'est une question immense qui en même temps est très étroite. V. & 1.(1)-Tu es content de ton origine flamande, en fait. Tu la chantes et tu la privilégies quand tu le veux, quand tu le peux. M. v. Schendel-Je ne sais pas si elle est flamande d'ailleurs, je dirais qu'elle est cosmopolite. Mon grand-père était fils de hollandais. Mon père a immigré en France; il a vécu dans le pays flamand mais il a immigré en France après la guerre qu'il avait faite dans l'armée belge. Il a passé tout le reste de sa vie en France. Et c'est là que je suis né et c'est là que je suis revenu après la Deuxième Guerre mondiale. C'est pas une origine flamande. Si c'est une origine flamande, c'est aussi d'autres origines et il y a un rapport très étroit au fait que je suis devenu français et que j'ai choisi de l'être. Et pour moi c'était d'ailleurs très important au plan anecdotique, très important cette conquête à l'époque, parce que j'avais la Belgique en horreur. Je l'avais en horreur, du moins était-ce peut-être le milieu social dans lequel je vivais, un milieu... disons la grande bourgeoisie du XIX e siècle, ruinée, conservant une morale très étroite, et une moralité aussi très étroite... un horizon social physiquement très fermé. Quand j'étais petit, l'interdiction déjouer avec les enfants du peuple... Mais à travers tout ça, et surtout pendant la guerre, l'expérience d'une très grande misère, une très grande misère physique et sociale. Cette contradiction, elle, a beaucoup compté, cette contradiction de l'horizon social en amont, je crois qu'elle a fait ce que je suis devenu après la guerre. Mais il fallait d'abord, dans un premier temps, que je quitte la Belgique. Si j'étais resté là, peut-être que je n'aurais pas eu le courage de quitter aussi radicalement ce milieu social. Si j'en juge par ceux de mes frères qui sont restés, eux n'ont pas du tout coupé les ponts, bien au contraire, ils les ont raffermis. V. & I. (1)-Dans ce milieu social, quelle place fais-tu à tes parents et ton rapport à ton père et à ta mère? Est-ce que ta réaction très vive était celle de qui a vingt ans... ? M. v. Schendel-C'était même avant l'âge de vingt ans. C'était une réaction de l'adolescence et une réaction à la guerre aussi. Mais, bien sûr, ça passe également par des liens familiaux puisque l'horizon social étroit tendait à être borné par la famille ou par un appareil qui dépend très étroitement dans de telles conditions de l'appareil familial, c'est-à-dire l'appareil scolaire, le collège des jésuites. Heureusement d'ailleurs-je suis athée de gauche-je ne regrette pas d'avoir passé dix ans chez les jésuites. Ils m'ont appris à penser. Ils ont été une première forme de libération pour moi. V. & I.(2) 3-Je trouve cela intéressant dans la mesure où le Québec a été aussi beaucoup dominé par les jésuites. Est-ce que vous n'avez pas retrouvé ici des choses qui vous étaient familières d'une certaine manière? M. v. Schendel-C'est possible, oui. Je ne me suis jamais trop posé la question. Oui, mais en même temps non, parce que... Je ne sais pas. Évidemment, la question n'est même pas hypothétique, étant donné que je ne suis pas né ici, je n'ai pas grandi ici, je ne sais pas si né ici, ayant vécu toute ma vie ici je serais, j'aurais trouvé le même horizon social en amont et je ne sais pas... Enfin je suis un Européen, ça compte. À l'origine je ne suis pas un Québécois et je suis marqué par une expérience qui est l'expérience de notre siècle. Parfois, je me sens un petit peu à l'étroit ici parce que je ne sens pas suffisamment cette imprégnation de l'expérience du siècle ici, de notre siècle. L'expérience de notre siècle, elle est en ebullition tragique pendant la guerre. La guerre résume le siècle, la Deuxième Guerre mondiale, et elle continue de le résumer après. On ne peut pas comprendre ce qui se passe aujourd'hui si on ne pense pas à ça. Il y a aussi autre chose. Il y a des jésuites, d'accord !, pour essayer de répondre à votre question mais il y a l'après-guerre et l'aprèsguerre fut une expérience de libération personnelle qui bientôt tend à rejoindre une expérience qui m'apparaissait telle à l'époque, d'une libération politique et sociale. Donc une orientation prise du côté du parti communiste. Pourquoi? parce que c'était à l'époque la seule force organisée qui permettait de relancer cette lutte dont j'avais besoin personnellement. Et mon expérience individuelle me semblait coïncider, surtout, de plus en plus, me parut coïncider, avec l'expérience collective de l'époque. Ce que j'avais vécu dans ma jeune vie recoupait, ce n'est pas métaphorique ou alors c'est la métaphore blanche, c'est une métaphore qui est le mouvement même de cette vie, cette expérience bouleversée d'époque, que j'apprenais à découvrir en même temps dans ce qu'elle avait de plus bouleversé pour les pays d'Europe occidentale, c'était la classe ouvrière. V. & 1.(1)-Mais comment as-tu vécu la guerre, tu as dix ans quand elle se déclenche en 39 et jusqu'à 46 tu restes à Bruxelles. Comment l'as-tu vécue? M. v. Schendel-J'ai vécu toute la guerre à Bruxelles, très mal, très misérablement. V. & 1.(1)-J'aimerais que tu le rappelles sommairement. Où es-tu? Tu es au collège des jésuites, tu es pensionnaire loin de tes parents? M. v. Schendel-Non. Nous sommes à l'époque très pauvres. Et comme les jésuites reconnaissent «les vertus sociales de la bonne éducation», ils avaient accepté de prendre les quatre fils gratuitement. Heureusement, en un sens. Mais dans un autre sens c'était, malgré leur intention, une source d'humiliation à cause des contacts avec les fils de familles riches. Pendant la guerre, alors là, c'est très très physique, j'ai écrit tout un texte là-dessus, c'est donc une sorte de roman autobiographique. J'en ai publié la première partie dans Voix et images du pays en 71. C'est une expérience très physique. Immédiatement physique: c'est la faim et le froid. Nous n'avions pratiquement pas de quoi manger et n'avions pas non plus de quoi nous chauffer. Les hivers, en particulier l'hiver 41 et l'hiver 43, avaient été extrêmement durs. Des hivers en Europe où la température descend à moins 20 ce n'est pas fréquent. Et il n'y avait pas de charbon. Il y avait les tickets de rationnement pour se procurer un peu de charbon et se procurer un peu de nourriture. Mais ma mère qui était séparée de mon père était beaucoup trop pauvre pour pouvoir émarger au marché noir comme le faisaient-et c'est là que nous connaissions les expériences d'humiliation-les fils des familles riches que nous fréquentions au collège et j'étais très religieux à l'époque, très croyant. J'ai radicalement remis ça en question, après la guerre d'ailleurs. Il y a des coïncidences qui sont beaucoup plus que des coïncidences. J'étais très croyant, je servais tous les matins à la messe, à huit heures du matin et après la messe, après la communion, je déballais quelques petites tartines très minces de pain qui n'était pas du pain, qui était fait on ne savait pas avec quoi, un minimum de farine qui ne parvenait pas à tenir et sur lequel il y avait très peu de margarine. Je déballais ça et mes collègues, eux, arrivaient avec de grandes tartines, de grosses tartines de pain blanc. Pendant la guerre c'était proprement scandaleux, scandaleux pour tous ceux qui n'avaient pas de quoi manger. Et il y avait des couches épaisses de beurre... Ça, c'est une expérience humiliante surtout qu'elle était relevée sous mon nez, avec insistance. J'ai eu ça en horreur. Ma mère m'a obligé à y rester quand même trois ans. Une fois il y avait un camp scout et chacun devait apporter de quoi alimenter la nourriture collective et alors ma mère avait fait ce qu'elle pouvait mais c'était pas grand'chose, j'apportais donc beaucoup moins que les autres. Le chef scout m'avait fait venir et m'avait dit: tu n'as pas honte?... Tu comprends, tu ne le souhaites pas. Alors le froid, la faim. Et la maladie: j'ai été assez gravement malade pendant la guerre surtout que j'étais en pleine croissance. J'ai eu une pleurésie. À l'époque il n'y avait pratiquement pas de médicaments, on n'avait pas découvert la pénicilline; on l'avait découverte mais enfin elle n'était pas commercialisée dans les pays occupés par les nazis. Et puis il y avait aussi l'expérience... ce n'était pas la soupe populaire, c'était la soupe populaire organisée par les nazis où servaient les dames patronnesses qui étaient les anciennes camarades, et là ça se redoublait aussi, les anciennes camarades de classe, dans tous les sens du terme, de ma mère et qui étaient parfois aussi les mères de certains de mes camarades de classe. Ce genre de choses, ça marque évidemment beaucoup et moi ce que ça m'a appris... et je m'étonne que l'expérience n'ait pas été la même pour mes autres frères qui cependant ont connu la même chose, auraient pu en tirer la même leçon. Eux, ça les a conduit à se ranger. Moi ça m'a conduit... pendant la guerre, je me rappelle très bien, c'était comme si je voyais le monde se déchirer physiquement. Se déchirer par ce qu'on apprenait par les nouvelles, par des rafles dans la rue. Se déchirer donc de cette violence mais aussi se déchirer d'une violence sociale considérablement aggravée parce que plus nue, plus physiquement marquée qu'avant la guerre. C'était une contradiction vivante dont j'ai essayé par la suite, du moins c'est comme ça aujourd'hui que je le vois (et depuis longtemps), de réfléchir le dynamisme. V. & 1.(1)-Pour toute cette époque de la formation et de la guerre, est-ce que déjà il y avait chez toi un goût et une propension à l'écriture? M. v. Schendel-Oui. V. & I. (1)-De quelle manière? Est-ce que tu as eu des professeurs qui t'incitaient à écrire? M. v. Schendel-C'est d'abord arrivé en 43...

Entretien avec Philippe Claudel

Revue Critique De Fixxion Francaise Contemporaine, 2013

Goncourt des lycéens) avant de passer à la réalisation avec Il y a longtemps que je t'aime en 2008, le cinéma représente néanmoins l'une de ses premières passions, l'un des socles de son oeuvre. Préalablement à ce film, il avait collaboré avec le réalisateur Yves Angelo en écrivant pour lui le scénario de Sur le bout des doigts, tourné en 2002, puis en auto-adaptant Les Âmes grises, sorti en salles en 2005. C'est donc après avoir longtemps pratiqué la critique de cinéma, puis avoir écrit directement pour l'écran (Philippe Claudel enseigne d'ailleurs l'écriture de scénario à l'Université de Lorraine, plus précisément à l'Institut européen de cinéma et d'audiovisuel à Nancy) qu'il a débuté une oeuvre cinématographique, poursuivie en 2011 par l'écriture et la réalisation de Tous les soleils (2011), et prolongée très prochainement par la sortie d'Avant l'hiver. Ces films occupent à présent dans son oeuvre une place équivalente à l'écriture romanesque et situent Philippe Claudel dans la continuité de la tradition française des écrivainsréalisateurs, mais d'une manière quelque peu décalée, parce qu'il se montre particulièrement réticent à l'égard de l'auto-adaptation, pièce maîtresse des oeuvres

Entretien avec Maryline Desbiolles

Revue Critique De Fixxion Francaise Contemporaine, 2014

Maryline Desbiolles, vous avez consacré, dans les six dernières années, deux livres à des peintres, tous deux publiés au Seuil dans la collection qui accueille la plupart de vos livres : le plus récent, sur Félix Vallotton, Vallotton est inadmissible, en septembre 2013, et Les draps du peintre en 2008, consacré à un artiste dont vous ne donnez jamais le nom mais que la jaquette révèle en reproduisant une oeuvre en couverture : Jean-Pierre Pincemin, peintre, graveur, sculpteur, membre, un temps, du groupe Support-Surface. Le livre offre d'ailleurs suffisamment d'indices biographiques-un ou deux titres d'oeuvres aussi, mais ils sont rares car beaucoup de ses oeuvres sont sans titres-pour que le lecteur curieux trouve de qui il s'agit. Et puisque j'en suis à parler de cette décision de ne pas nommer, peut-être pouvonsnous commencer l'entretien par elle. 2 Vous écrivez au début du récit : "Je n'écris pas encore son nom. Je l'écrirai quand j'aurai oublié que je l'ai connu. Plus je m'approcherai de lui, plus j'oublierai que je l'ai connu. Et peut-être même : plus je m'approcherai de lui, moins je le connaîtrai." Mais au début de la deuxième partie, vous concluez : "Je renonce à le nommer, je renonce à son nom si parlant qui eût permis des rapprochements, des glissements osés, qui eût donné des morceaux de bravoure, des mots d'esprit, de la drôlerie, des phrases savoureuses." Deux éléments très différents sont donc à l'origine de la rétention du nom. Dans le cadre d'un numéro de revue qui s'intéresse aux relations entre la fiction et le savoir, j'aimerais que vous me disiez ce qu'il en est exactement de cette décision. Dans toute monographie ou biographie d'artiste, on peut dire que tout commence par le nom propre, son absence est impossible. Conjointement, si l'on considère les essais personnels ou les proses imaginatives sur l'art et les artistes, on s'aperçoit que le nom est, là encore, indispensable, non plus comme simple référent mais comme porteur de représentations et vecteur de rêveries, d'associations sensibles ou historiques qui entraînent et inclinent le mouvement de l'écriture. Tout se passe donc comme si le rapport au nom dans ce livre de 2008 travaillait ces oppositions et ces ressemblances. Au contraire, votre livre sur Vallotton affiche en couverture ce nom, qui désigne à la fois l'homme et l'oeuvre. L'écart dans le traitement du nom, d'un livre à l'autre, serait-il significatif d'une divergence entre les deux projets d'écriture ? Maryline Desbiolles 3 Chaque livre est une aventure, sur laquelle pèsent les aventures des livres précédents, et qui en même temps est libérée par elles. Car, somme toute, il est question d'être à chaque fois un peu plus libre.

Une Conversation avec Jean Beaudrillard

Paroles Gelees, 1984

La conversation suivante a ete enregistree, en guise d'interview, sur mon magnetophone japonais, au tintement des glacons de mon verre de scotch et sous les yeux de Marilyn Monroe qui brillaient au mur. Le lieu etait 1'appartement un peu sombre de Jean Baudrillard, rue de Faidherbe, dans l'ancien quartier du Faubourg St. Antoine, pas loin des clous qui tracent sur la chaussee l'ancien emplacement de la Bastille. Je pensais, en arrivant dans le quartier, aux jours de la Revolution et comment Baudrillard, soixante-huitiemiste, etait l'iconoclaste des grandes causes et de l'Histoire, des revolutions bourgeoises ou marxistes et, en meme temps, l'heritier d'une tradition contestataire selon l'esprit et le langage des francais. Les « revolutions » aujourd'hui nous sont annoncees, souvent par ceux qui fabriquent les magnetophones japonais, le scotch, et les affiches des vedettes. La politique, comme Baudrillard insiste, est devenue fonction de consommation. La contiguite de 1'appartement de Baudrillard a la Bastille n'etait pas sans ironie, mais de cette ironie peut-etre dont Baudrillard parle, celle qui nous revele la reversibilite des choses. Si notre politique aujourd'hui est une affaire de consommation a la fois des choses et des signes, notre societe de consommation est-elle devenue simplement un processus hyper-complique 2 PAROLES GELEES de politique pour lequel il faut les analyses baudrillardiennes de la hyper-realite? Si c'est le cas, sa residence dans le Faubourg St. Antoine est symboliquement justifiee. Notre conversation a commence par l'annonce encore d'une revolution-dans l'informatique-et a fini par un souvenir de ces bonnets rouges qui ont lutte aussi contre des signes imposes. II y a une continuity historique dans cette lutte qu'on pourrait tracer a travers les preoccupations de langage et de symboles dans les revolutions « democratiques », le grand chapitre de Marx sur le fetichisme de la marchandise, et notre critique sociologique des signes que Baudrillard pratique de la facon la plus interessante. Somme toute, il est peut-etre aujourd'hui l'habitant le plus approprie au vieux quartier revolutionnaire du Faubourg St. Antoine. Je devrais quand meme ajouter qu'il pense demenager bientot. RM: Je voulais commencer par quelque chose de tres important dans notre vie culturelle-le fait divers. C'est en fait beaucoup plus qu'un fait divers, cette histoire du Minitel. Tu as vu a la tele ce documentaire sur le Minitel a Strasbourg? JB: Non. RM: Tu sais qu'on a donne cinq mille Minitels aux Strasbourgeois; puis quelqu'un a pirate le systeme si bien que beaucoup de gens se sont mis a communiquer par Minitel en se donnant des rendezvous , etablissant des contacts, et se renvoyant des obscenites. On en a fait beaucoup de bruit. II y avait l'autre jour un petit article dans Le Monde qui appelait ca une sorte de revolution, une revolution invisible dans la communication cybernetique.* Des milliers de gens passent la journee et la nuit a se renvoyer des obscenites. Tout ca est peut-etre un peu romance, mais ce qu'on voit la-dedans, c'est un desir de saisir la parole, de saisir le moyen de communication et en meme temps une sorte de suppression dans les medias, un detournement. JB: Et cela a eu lieu a Strasbourg, ce machin-la? RM: Oui. JB: Et cela a marche tres fort? RM: II semble. Les gens sont fascines par ca.

Valeurs écologistes et enjeux d’habitat chez Claudel

Neohelicon, 2012

L'intérêt de Claudel pour la préservation du monde naturel, qui s'exprime dans un texte intitulé « Le Sauvetage d'un continent » (1937), s'inscrit dans un cadre plus vaste des réflexions sur des relations transnationales qui, à partir du séjour de Claudel à Washington, touchent non seulement la médiation culturelle mais aussi font preuve d'une prise de conscience grandissante des rapports de la nature et de l'humanité. Le texte de 1937 met bien en évidence des valeurs tendant au respect de la nature et à la protection de l'environnement. De même, au cours de la décennie précédente, de différentes modalités d'interaction des humains avec leur habitat se perçoivent dans des textes en prose-notamment dans « La Légende de Prâkriti » (1933), où tout lieu d'habitation renvoie à l'oeuvre du Créateur-mais aussi dans la « Préface » à Quelques planches du bestiaire spirituel (1948), dans « Le jardin aride » (1934), ainsi que dans quelques poèmes. S'agit-il d'une vision écologiste ? Quelle éthique de la terre se construit, et quelle image de la vie quotidienne se tisse? Quelle en est la part de l'engagement théologique ? Cet article propose de dresser des rapports du lieu et des activités humaines sans pour autant les réduire à une figure de relations culturelles. Puis, devant l'ouverture à de multiples composantes d'un écologisme, il met en exergue l'écriture claudélienne comme acte éco-critique.

Entretien avec François Eymard-Duvernay et Emmanuelle Marchal

Revue Française de Socio-Économie, 2014

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Primaire d'EELV : le "reset" de l'écologie politique française - The Conversation, 2016.

Le 7 novembre dernier, Yannick Jadot a remporté la primaire ouverte de l'écologie. Vainqueur sans conteste de ce scrutin mi-électoral mi-partisan, il totalise 54,25 % des voix et 57,11 % des suffrages exprimés. Un score qui l'autorise à s'envisager dans le rôle du septième candidat de l'écologie politique française à l'élection présidentielle. Pour mémoire, avaient concouru à ce titre René Dumont en 1974), Brice Lalonde (en 1981), Antoine Waechter (en 1988), Dominique Voynet (en 1995 et en 2007), Noël Mamère (en 2002) et Éva Joly (en 2012).