La frontière croato-monténégrine entre rupture guerrière et continuité géohistorique (original) (raw)

Créer une frontière dans le post-conflit : le cas du Nord-Kosovo et de Mitrovica

Hérodote, 2015

Seize ans après le conflit, Mitrovica et le Kosovo se trouvent plongés dans une logique de partition durable, à l’instar de Nicosie et de Chypre. Dans la ville de Mitrovica/ Mitrovicë, la rivière Ibar sépare deux espaces que tout divise. Au Kosovo, une partition de facto est apparue dans l’immédiat postconflit entre le Nord, quasi intégralement peuplé de Serbes et tourné vers la Serbie, et le reste du pays majoritairement albanais, centré sur Pristina. Nous étudions ici le processus qui a amené à la création de cette frontière officieuse et inédite du territoire du Kosovo, en montrant le rôle joué par l’ensemble des acteurs du postconflit, Serbes, Albanais et internationaux.

A never-ending conflict on the Greek-Albanian borderland? / Conflits sans fin à la frontière gréco-albanaise ?

In its recent history, Thesprotia (Northwest part of Greece) was the scene of inter-religious tension between Christian Orthodoxs and Muslims amid border dispute between Greece and Albania. These tensions ended in the late 1940s with the disappearance of the latter and by the advent of the Cold War that set the two countries on either side of the Iron Curtain. Fifty years later, from 1990 onwards, new relationships between Greeks and Albanians that proceed from the opening of the border seems to have lead to refreshing local memory of this litigation and violence. This new dynamic takes place in a set of processes that affects this peripheral province of Greece and questions the understanding that its inhabitants can have of their past and their identity / Dans son histoire récente, la région de Thesprotie (nord-ouest du territoire grec) a été le théâtre de violences interreligieuses entre communautés chrétienne orthodoxe et musulmane sur fond de contentieux frontalier entre Grèce et Albanie. Ces tensions se sont achevées à la fin des années 1940 avec le départ des musulmans et l’avènement de la guerre froide qui a positionné ces deux pays de part et d’autre du rideau de fer. Un demi-siècle plus tard, à partir de 1990, la nouvelle situation de contact entre les sociétés grecque et albanaise procédant de l’ouverture de la frontière semble avoir conduit localement à une réactualisation de la mémoire de ce contentieux et des violences qu’il a occasionnées il y a plusieurs décennies. Cette nouvelle dynamique prend place dans un ensemble de processus qui touche cette province périphérique du territoire grec et questionne les interprétations que peuvent avoir ses habitants de ce passé comme de leur identité.

Conflits sans fin à la frontière gréco-albanaise ?

Hérodote, 2015

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Des frontières à l'origine d'identités montagnardes éclatées. L'exemple des anciens États de Piémont-Savoie

Les Cahiers de Framespa, 2024

- Au cœur des Alpes occidentales, la maison de Savoie fédère à l’époque moderne un ensemble territorial hétéroclite – Savoie, Nice, Piémont et Val d’Aoste – au sein duquel se juxtaposent et s’expriment des identités montagnardes éclatées du fait de particularismes linguistiques, culturels et politiques. Ces fragmentations internes en font un « État de frontières » qui, à l’échelle continentale, prend plutôt la forme d’un « État-frontière » coincé entre deux puissants voisins prétendant à l’hégémonie : la France et les Habsbourg maîtres de Milan. Incarnée par le concept de Piémont-Savoie, cette double dimension de la frontière amène à considérer l’espace alpin comme un riche laboratoire d’expérimentations politiques propice à l’étude de différents effets de frontières – guerres, conférences de limites et représentations mentales d’anciennes délimitations – conditionnés par les dynamiques régionales et les aléas de la géopolitique européenne.