Architecture iconique : les leçons de Toronto (original) (raw)
Résumé La recette de l’architecture iconique peut se décrire assez simplement. Il s’agit d’ériger un édifice culturel spectaculaire afin qu’une ville se transforme sous cette impulsion nouvelle. De nombreuses villes occidentales ont adopté cette stratégie de régénération urbaine au vu de l’expérience de Bilbao, une ville d’Espagne qui a engrangé des retombées économiques intéressantes à la suite de la construction d’un musée par l’architecte Frank O. Gehry. Mais au-delà de sa nature stratégique, l’architecture iconique comporte un sens connoté profondément énigmatique. Si les édifices iconiques sont emblématiques de la production architecturale contemporaine, ils doivent bien dire quelque chose sur la société dans laquelle ils sont érigés. Mais quoi ? L’auteur de cet ouvrage a vu émerger un fait singulier dans l’étude de ces édifices iconiques : tous présentent une rupture importante avec leur contexte d’implantation. Il les appréhende ainsi comme des objets dont la logique culturelle consiste à se distinguer de leur milieu (forme iconique) pour ensuite rétroagir sur lui de manière à le transformer (fonction iconique). Il prend pour point de mire quatre édifices de Toronto, l’Ontario College of Arts and Design, le Royal Ontario Museum, l’Art Gallery of Ontario et le Four Seasons Centre for the Performing Arts, la ville ayant connu une véritable renaissance culturelle dans la décennie 2000, alors que pas moins de onze institutions culturelles majeures se sont refait une beauté. Ces leçons torontoises permettent d’entrevoir comment est pensé le rapport au contexte dans la conception des icônes, et comment, de manière générale, ce processus relève d’une tentative d’organisation de sens dans une société en crise de représentation. 2015, 312 pages, G4242, ISBN 978-2-7605-4242-6
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Olifant, 2006
This article considers how the chansons de geste, for the most part composed between the twelfth and fourteenth centuries, depict a number of architectural elements more or less related to the socio-political values that constitute the background of the genre. It would be vain to look for realistic, precise renditions of feudal architecture in the poems. The historian's task is to follow the traces left by reality in the imaginary world of the chansons. A study of the changing architectural conditions in the real world allows us to determine how the same words (château, donjon, perron, salle, etc.) in different texts reflect an ideological evolution, one that takes into account, for instance, the opening of the Western world to the Eastern during the Crusades, and the adoption of a number of architectural forms at first perceived as foreign. Élaborées essentiellement entre le milieu du XI e et le début du XIV e siècle, les oeuvres épiques inscrivent le déroulement de l'action dans un cadre politique, celui de la monarchie féodo-vassalique et dans un cadre sociologique, celui de l'aristocratie seigneuriale guerrière. Le milieu naturel y est souvent évoqué, mais ici, seul le cadre architectural, qui fait office de décor, sera abordé. Précisons dès maintenant que le concept "d'architecture épique" conduit à s'interroger essentiellement sur le vocabulaire utilisé dans les chansons de geste. En effet, la littérature offre une certaine perception de l'architecture, retient et valorise certaines formes, en néglige d'autres, aboutit à des stéréotypes qui subliment la réalité. Les occurrences sont fréquentes qui évoquent le palais, le château, la forteresse, la tour, le donjon, les fossés, les murs, les palissades mais aussi des détails comme le perron, les chambres, la grande salle, l'escalier, la voûte, la porte, les créneaux, les hourds. S'adressant à un public qui vit dans ce cadre, l'artiste n'a nul besoin de s'appesantir sur de longues descriptions qui ralentiraient la narration. Il appartient à l'historien de mettre des images sur ces mots en montrant que certains mots ont désigné des réalités différentes, des réalités en transformation au cours des deux siècles et demi de production de chansons. Pour ce faire, il dispose de trois sources. La première est la documentation écrite faite de chartes, de gestae, de chroniques et de récits hagiographiques. La deuxième est constituée par les documents iconographiques : broderies, peintures, miniatures, sculptures à condition de ne retenir que les oeuvres produites entre le XI e et le milieu du XIV e siècle mais aussi les oeuvres antérieures car elles servirent de référence. En effet, les réalisations de l'Antiquité et du Haut Moyen Age ont laissé une marque profonde dans les sensibilités du Moyen Age classique. A l'inverse, on se méfiera des oeuvres de la fin du Moyen Age
Éditorial : l’architecture, objet d’histoire(s)
’atelier de la recherche. Annales d’histoire de l’architecture # 2020 et 2021 #, 2023
Marie Beauvalet et Éléonore Marantz, « Éditorial : l’architecture, objet d’histoire(s) », Éléonore Marantz (dir.), L’atelier de la recherche. Annales d’histoire de l’architecture # 2020 et 2021 #, travaux des jeunes chercheurs en histoire de l’architecture (années universitaires 2019-2020 et 2020-2021), Paris, site de l’HiCSA, 2023.
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