« “Reader, attend” : l’art de la pointe chez Robert Burns » (original) (raw)

« “Reader, attend” : l’art de la pointe chez Robert Burns ». Études Écossaises, « Scottish Poetry », 17 (2015) : 67-86. Le dix-huitième siècle est un grand siècle pour l’épigramme. Les épigrammes (à l’origine, une inscription brève et poétique) se diversifient et prennent diverses formes : improvisation, histoire drôle, dédicace, conseil… Leur nature les associe traditionnellement avec le franc-parler. L’Écosse a sa propre tradition de l’épigramme. L’œuvre de Robert Burns témoigne de son appréciation des formes brèves, parmi lesquelles il privilégie les épitaphes et les épigrammes. Les deux formes constituent des commentaires : ces « écritures sur » – un texte, une personne, défunte ou vivante – manifestent le désir de Burns d’aller à la rencontre ou à l’encontre des autres. La forme se situe au croisement de plusieurs genres et possède une grande diversité métrique et thématique, et tous les tons sont représentés. Cet article souhaite étudier l’art de la pointe (épitaphes, épigrammes, paradoxes) dans la poésie de Robert Burns afin de montrer comment, tout en traçant son sillon poétique écossais, « the heaven-taught ploughman » s’inscrit dans une longue tradition continentale. Mots-clés Robert Burns – épigramme – épitaphe – satire - humour - poésie écossaise. * Abstract “‘Reader, attend’: Robert Burns’s cutting edge” The eighteenth century is the century of the epigram. Originally, an epigram is a short, poetic inscription, but it soon acquires other aspects: an extempore and / or funny story, a dedication, a piece of advice… Traditionally, the speaker of the epigram is outspoken. Scotland has its own tradition of the epigram. The work of Robert Burns reveals his fondness for concise forms, among which are the epigram and the epitaph. Both forms are commentaries in so far as they are “written about” a text, a person (dead or alive). By using them, Burns shows his desire to meet or meet with other persons. This pithy form blends various genres and has a great metric diversity, with a variety of tones. By studying its various aspects – epitaphs, epigrams, paradoxes – this article describes to what extent « the heaven-taught ploughman » interweaves two traditions, Scottish and continental.