Du Désert au Royaume : Parole publique et écriture protestante (1765-1788). Édition critique du Vieux Cévenol et de sermons de Rabaut Saint-Étienne. (original) (raw)
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Lyon Renaissance : arts et humanisme , 2016
Notices n° 74-77 et 80 du catalogue dématérialisé : Lyon Renaissance : arts et humanisme : [exposition, Lyon, musée des Beaux-Arts, 23 octobre 2015 au 25 janvier 2016] / sous la direction de Ludmila Virassamynaïken, p. 65-67 et 69. https://www.mba-lyon.fr/sites/mba/files/medias/images/2019-11/Cat%20Renaissance%20Lyon%20Demat\_OKsecu.pdf
, S. Simiz (dir.) La parole publique en ville, des réformes à la Révolution, actes du colloque de Nancy, 3-4 mars 2011, Villeneuve d’Ascq, PU du Septentrion, 2012, p. 39-60., 2012
La ville, chez les religieux mendiants, est depuis le Moyen Age le terrain par excellence de l’exercice de l’apostolat. La prédication s’y est déployée avec vigueur. Les bibliothèques des couvents en témoignent, qui rassemblent, partout, une section pour les sermonnaires, les recueils de lieux communs et les traités sur l’art oratoire. L’examen de cette rubrique, à la lumière des listes normatives de lectures pour prédicateurs, notamment chez les capucins, permet d’apprécier l’existence d’une éventuelle différence de discours – spirituelle ou rhétorique – dans l’univers urbain et l’univers rural. Il ressort de l’analyse l’absence de toute tentative d’adaptation à un public ou un autre, la parole du prédicateur étant censée être efficace par elle-même et indépendamment des compétences de l’auditoire. Le consensus paraît fort, dans les villes et dans les champs, autour des supports de l’écriture du sermon : les sources d’inspiration et les modèles sont partout les mêmes. En revanche, les bibliothèques urbaines sont mieux dotées en livres théoriques sur la prédication et les religieux semblent avoir davantage questionné ces modèles oratoires, sans pour autant les remettre en cause.
2022
Parmi les suppliants qui écrivent à la Pénitencerie apostolique, on trouve des moines, chanoines réguliers, frères mendiants et moniales qui recourent à l’office romain pour des infractions à la clôture : certains ont quitté leur monastère sans autorisation et se sont rendus coupables d’apostasie ; d’autres cherchent à contrevenir à l’obéissance due à leur supérieur et, dans le cas des moines et des chanoines réguliers, à la stabilitas loci en demandant leur transfert dans un autre monastère, voire dans un autre ordre; d’autres, enfin, demandent à ce que leurs vœux soient déclarés invalides. Cet article – premier jalon d’une enquête de plus grande ampleur – fournit un aperçu des rapports que les réguliers entretiennent avec leurs vœux et la clôture entre 1459 et les années 1520.
Yves Krumenacker, Boris Noguès (éd.), Protestantisme et éducation dans la France moderne, Lyon, Université Jean Moulin (Chrétiens et Sociétés. Documents et Mémoires 24), 2015, p. 197-228.
Considérant le sujet de l’éducation huguenote au temps de l’interdit confessionnel, cette enquête interroge l’articulation entre principes d’instruction et modalités de résistance réformées afin de cerner la spécificité d’une éducation militante qui, par le biais d’une instruction de substitution, entend armer ses partisans d’une capacité à faire face à la politique d'éradication du protestantisme et à la tentative de catholicisation des huguenots. Si tant est que la déstructuration des institutions scolaires officielles n’équivaut pas à un vide instructif, il reste à repérer les principes et les stratégies sur lesquels repose cette éducation combative supplétive. Autrement dit, comment les réformés – pasteurs et fidèles – opèrent face au démantèlement de leurs instances éducatives ? Quelles mesures pratiques et principes idéologiques mobilisent-ils pour remédier à ce défaut d’instruction ? Interrogeant les moyens didactiques dont se dotent, entre 1685 et 1745, les instances du Désert, cette analyse vise à approcher le défi de l’éducation clandestine et la nature du combat enchâssé dans ces préoccupations éducatives. Abordant en premier lieu l’instruction au temps de l’interdit – les étapes de la déstructuration du système éducatif huguenot et les enjeux de la bataille de l’instruction –, l’on examinera ensuite les dispositifs et règlements élaborés au Désert, avant d’évaluer les principes structurants qui président à la riposte éducative huguenote. L’enquête n’est pas tant axée sur les contenus enseignés que sur le principe d’instruction qui articule, dans le temps long, la résistance protestante et ses pratiques éducatives clandestines.