Guide de cartographie participative géoréférencée pour la gestion communautaire du terroir (original) (raw)
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Cartographie participative, cartographie indisciplinée
2013
Cet article propose une synthèse sur les différentes formes de cartographie participatives, qui ont émergé à partir des années 1980 dans le cadre de l’aide au développement, et se sont épanouies dans un tout autre contexte technique, avec les cartes numériques créées à l’aide d’interfaces de programmation, associées à un internet contributif, le Web 2.0. Dans un second temps, nous abordons les enjeux de ces cartographies, en montrant qu’elles matérialisent un transfert de pouvoir, mais ne sont pas exemptes de biais et de contraintes. Enfin, l’analyse porte sur le défi qu’elles représentent pour la cartographie en tant que discipline technique et académique, et leur intérêt pour une approche géographique des territoires. Participative cartography, undisciplined cartographyThis article provides a synthesis of the various forms of participative cartography that emerged in the 1980s in the framework of development assistance, and flourished in a completely different context, with the digital maps created through application programming interfaces, associated with a collaborative and participatory internet, the Web 2.0. Secondly, we address the key issues of these cartographies, by showing that they materialize a transfer of power, but are not free from bias and constraints. Finally, the analysis relates to the challenge they represent for cartography as a technical and academic discipline, and their interest for a geographical approach of territories.
Cartographies participatives et conflits territoriaux
Revue d’ethnoécologie
Inadéquation de l'outil à représenter l'espace disputé du delta du Tana au Kenya Participatory mapping and conflict over land: an inadequate tool to depict the disputed Tana delta in Kenya Stéphanie Duvail Cartographies participatives et conflits territoriaux Revue d'ethnoécologie, 11 | 2017 1 qui spatialisent des savoirs spécialisés (par exemple les cartes topographiques, géologiques, économiques). Cependant, dans la mesure où une cartographie délimite, nomme des lieux et érige des frontières, qu'elle soit réalisée en opposition à un projet de planification territoriale ou dans le cadre d'une recherche anthropologique, elle comporte une dimension politique (Sletto 2009, Robert & Duvail 2016) et le degré de consensus ou, au contraire, de tension entourant l'exercice est fortement lié aux conflits existant sur ce territoire. Ce texte propose de discuter des écueils, voire du caractère risqué de l'utilisation de l'outil de cartographie participative appliqué à un territoire marqué par de fortes tensions foncières en s'appuyant sur l'exemple du delta du fleuve Tana au Kenya : il s'agit d'un espace disputé où s'affrontent agriculteurs et éleveurs, tenants de la grande agriculture irriguée ou du développement d'agro-carburants en culture pluviale et défenseurs de la zone humide, tandis que les plans de gestion (et cartographies associées) produits par les différents services de l'État et les ONG sont contradictoires. L'adéquation de la démarche de cartographie participative à une compréhension des dynamiques territoriales dans l'espace complexe et multi-usages d'un delta est interrogée et différents outils et démarches alternatives à la cartographie sont envisagés. Le delta du Tana : un espace partagé, disputé et conflictuel à partir de 2012 Un espace économique clé dans un milieu semi-aride Situé à l'embouchure du fleuve Tana qui prend sa source dans les Aberdares et le Mont Kenya puis traverse les plaines semi-arides du Nord-Est kenyan (Figure 1), le delta couvre une superficie d'environ 1 600 km² entre la ville de Garsen et l'Océan Indien. Le moteur de la productivité de l'écosystème deltaïque est la crue bi-annuelle du fleuve : elle permet la production d'un pâturage de qualité, essentiel en saison sèche pour les troupeaux bovins des éleveurs Orma, mais aussi Wardei et Somali. Les vastes étendues de la plaine inondable offrent des terres pour une culture de décrue pratiquée par les agriculteurs Pokomo, tandis que les lacs et mares associés sont une importante zone de pêche, pratiquée principalement par les Luo et Luya venus de l'Ouest kenyan mais aussi, plus récemment, par des Orma et Pokomo (Hamerlynck et al. 2010, Leauthaud et al. 2013b). La partie estuarienne et côtière attire également des pêcheurs migrants venus du sud (de Mombasa ou de Tanzanie). Depuis plusieurs siècles, éleveurs et agriculteurs se partagent l'espace du delta (Ensminger and Rutten 1991, Coret 2014), selon des règles qui évoluent en fonction de la disponibilité des ressources naturelles et des périodes de sécheresse, dans un climat social qui oscille entre la négociation pacifique pour l'accès aux espaces et à ses ressources et le conflit armé (Miller 1981, Kagwanja 2003, Duvail et al. 2012, Martin 2012). Cependant ces droits coutumiers n'ont pas de pendant légal et une majorité des terres de la plaine inondable sont des terres gouvernementales (Kenya Government 1994). Cartographies participatives et conflits territoriaux Revue d'ethnoécologie, 11 | 2017
Cartographie participative sur le net
L'Information géographique, 2013
Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin. Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2013-4-page-149.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Cartographie d'un terroir villageois de chasse et suivi-indiciel de
Le diagnostic écologique et socio-économique réalisé dans le cadre de la cartographie du terroir de chasse et du suivi indiciel de la faune commune dans le village de Liouesso (nord du Congo) a révélé que le terroir de chasse du village se structure autour de son cours d’eau principal, la rivière Lengoué. L’estimation de l’étendue spatiale des activités de chasse donne environ 592,02 km². La chasse ne se pratique pas que dans le terroir villageois mais quelques fois au-delà. Les populations Bantous représentent 90 % des chasseurs et la tranche 33-42 ans représente à elle seule 45 % de l’effectif des chasseurs. Les principaux outils de chasse sont le fusil de calibre 12 (80% des prélèvements) et les pièges métalliques à collets (20%). Le nombre de sorties moyen de chasse est de 4 parties de chasse par mois et par individus pour une durée moyenne de 48 h. Il n’y a pas de différences en termes de quantité de faune chassée dans les différentes sous zones, mais pour des raisons d’accessibilité, la chasse se pratique préférentiellement dans la sous zone 3, souhaitée comme zone communautaire de chasse par les populations avec près de 45% des activités de chasse. La grande partie des distances de chasse n’excède pas 35 km à l’intérieur de la zone de chasse délimitée, 90% des activités de chasse se déroulent dans les 15 premiers kilomètres autour du village. La chasse n’est pas sélective et prélève 11,87 animaux/chasseur/mois. Le groupe des bovidés constitue le groupe le plus important et représente à lui seul la moitié (50%) des prélèvements. Cependant, les prélèvements actuels sont 9,11 fois plus faibles que les chances de captures estimées. Telle que pratiquée à l’état actuel l’activité de chasse peut subsister encore quelques temps mais de réelles menaces existent. Le secteur de la viande de brousse est non seulement informel mais échappe à tout contrôle. Les produits de chasse sont destinés essentiellement à la commercialisation et les 2/3 des prélèvements sont destinés à Ouesso la ville la plus proche. La faune commune est en déclin à proximité des villages et le terroir est en construction avec des changements à venir et une croissance démographique certaine.