Le Pari de Pascal, une allégorie du Principe de Précaution (original) (raw)

Le Principe de Précaution est une expression souvent galvaudée. Il se trouve au cœur des plus vifs débats scientifiques, technologiques et éthiques actuels. FR. EWALD introduit cette logique de précaution comme l’héritière des trois grandes questions relatives aux problèmes contemporains de sécurité : les problèmes environnementaux dans leur dimension de menaces globales (Tchernobyl, A.Z.F. à Toulouse etc.), les problèmes de santé liés aux accidents médicaux (risques en série liés aux transfusions, aux greffes et aux transplantations) et les problèmes qui relèvent de la responsabilité des producteurs en cas de défaut d’un produit eu égard au délai apparaissant entre la production elle-même et l’apparition du défaut, jusqu’alors imprévisible, insoupçonné et insoupçonnable. Le principe lui-même est entré dans le droit, en France, par la loi BARNIER de 1995. La malignité de l’incertain devient alors une pétition du droit. Cependant, l’usage et la réglementation en ont consacré une conception étroite ; celle d’une réhabilitation du politique à la suite d’une démythification du savoir expert. Désormais, l’expert n’est plus considéré comme celui qui sait nécessairement : il ne sait pas, il n’est pas exempt de préjugé et peut-être même, y met-il une charge idéologique. Ce principe de précaution étant institué, force est de constater qu’il envahit toutes les sphères de la vie, bien au-delà de celles, fondatrices, de l’environnement et de la santé. Le principe de précaution lorsqu’il est évoqué dans ce papier, n’est pas le principe de précaution juridico-politique associé aux modes de décisions dans l’action publique et même privée. Il s’agira plutôt de la question de la société et, plus précisément, de l’homme convoqué par cette attitude particulière face à l’incertitude qu’est la logique de précaution.