D'une échelle à l'autre: quartiers en ville, quartiers en marge (original) (raw)
D'une échelle à l'autre : quartiers en ville, quartiers en marge 1 D'une échelle à l'autre : quartiers en ville, quartiers en marge A) Authier J.Y., Bacqué M.H., Guérin-Pace F. (dir.), Le quartier : enjeux scientifiques, actions politiques et pratiques sociales, 2007. B) Giband D., Lacquement G. (dir.), La ville et ses marges scolaires : retour d'expériences sur l'éducation prioritaire et la rénovation urbaine en France et à l'étranger, 2007. Miguel Padeiro D'aucuns avaient annoncé la fin des quartiers et, par là, la fin des villes. Dans la triple perspective de l'explosion de la mobilité quotidienne, de l'ample mouvement de desserrement urbain et de la remise en cause d'une planification rigide fondée sur le zonage, l'espace urbain se reconfigurait, nous disait-on, sous la forme d'un vaste magma plus ou moins démembré, plus ou moins cohérent. Les ancrages locaux disparaissaient, l'homme moderne devenait ubiquiste. Conséquence pour l'analyste, la rassurante solidité des analyses statiques se délitait, en même temps que s'affirmaient les modes nouveaux de raisonnements réticulaires. Mais nulle annonce anticipatrice qui ne s'effrite devant l'autel des réalités : en fait de disparition, c'est bien plutôt à une nouvelle polysémie des termes que nous serions conviés, et à l'émergence de nouvelles articulations entre le proche et le lointain, le mobile et l'inerte, l'ouvert et le fermé. Deux ouvrages s'inscrivent pleinement dans ce champ foisonnant, tous deux issus de séminaires de recherche visant à intégrer et à confronter des approches multidisciplinaires et internationales. Le premier (A), co-dirigé par J.Y. Authier, M.H. Bacqué et F. Guérin-Pace, adopte une posture novatrice et cherche à conceptualiser le quartier fait objet ; le second (B), co-dirigé par D. Giband et G. Lacquement, utilise le quartier sans le dire et y pose un regard centré sur la question scolaire. Croiser les deux ouvrages nécessitait donc de faire face à un déséquilibre certain entre un débat ciblé et un abordage plurithématique, mais procurait deux avantages indéniables, celui d'abord de la complémentarité thématique, l'école n'étant -très curieusement -pas abordée dans le collectif sur les quartiers ; celui ensuite d'un questionnement sur le quartier, qui n'apparaît qu'en filigrane dans La ville et ses marges scolaires.