Le "rooil de oubliance": écriture de l'oubli et écriture de la mémoire dans "Le Livre de l'espérance" d'Alain Chartier (original) (raw)
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Teresianum, 2019
Memory of God: Forgetting Everything? The Purification of Memory by Hope in the Light of the Thought of John of the Cross ABSTRACT: John of the Cross contends that for hope in God to be total there must be nothing in the memory that is not God. The present article shows that this does not mean emptying the archive of the memory, but rather detaching the memory’s recall power – which is none other than attention – from everything that is not God. The article then explains that the relationship between memory and hope is not chronological but is situated on the spiritual level of the act of appropriation of objects of attention. It then links this question to current neuropsychological research on what is called the “memory of the future”. It also shows how the memory of God is the memory of the future, and that prayer favors this. Thirdly, the article deals with the fact that John of the Cross never mentions human persons among the objects of memory, and explains how the forgetting and remembering of others must take place. It also considers the purification of memory with regard to the remembrance of Christ’s humanity. Finally, it shows how, even if John of the Cross does not mention self-forgetfulness, his teaching can be interpreted as implying it. RÉSUMÉ : Jean de la Croix affirme que pour que l’espérance en Dieu soit totale il ne doit rien y avoir dans la mémoire qui ne soit Dieu. L’article montre qu’il ne s’agit non pas de vider la mémoire-archive, mais de détacher la mémoire puissance de rappel, qui n’est autre que l’attention, de tout ce qui n’est pas Dieu. Il établit ensuite que le rapport entre mémoire et espérance n’est pas chronologique, mais qu’il se situe sur le plan spirituel de l’acte d’appropriation des objets d’attention. Puis il relie cette question à la recherche actuelle en neuropsychologie concernant ce que l’on appelle la « mémoire du futur ». Il montre aussi comment la mémoire de Dieu est mémoire du futur, et que l’oraison la favorise. Dans un troisième temps, il traite de l’absence de mention par Jean de la Croix des personnes humaines parmi les objets de la mémoire. Il expose de quelle façon l’oubli et le souvenir d’autrui doivent être pratiqués. Il traite également de la purification de la mémoire en ce qui concerne le souvenir de l’humanité du Christ. Il montre enfin comment, même si Jean de la Croix ne mentionne pas l’oubli de soi, son enseignement peut-être interprété comme impliquant un tel oubli.
Dans le fleuve de l'oubli: Journal de Catherine de Charrière de Sévery
2008
Title of Document: DANS LE FLEUVE DE L’OUBLI: JOURNAL DE CATHERINE DE CHARRIÈRE DE SÉVERY. Anne-Marie Lanz, M.A., 2008 Directed By: Professor Jacqueline Letzter, Department of French The diary, as a first person literary genre, remains difficult to differentiate from its counterparts. The earliest diaries written in French date from the mid-eighteenth century when the concept of expression of the self was just emerging. Six diaries of Catherine de Sévery (1741-1796), an eighteenth century aristocrat living in Lausanne, not yet part of Switzerland, allow the readers to discover this emergence of the self while in the same time get a picture of the society in which she lived. Spread over forty years of her life, these diaries cover a variety of topics including health, political events, customs, and family relationships. Related to Isabelle de Charrière and Benjamin Constant, Catherine de Sévery likewise had close ties with British historian Edward Gibbon and physician Samuel Tissot ....
Teresianum, 2019
Jean de la Croix affirme que pour que l'espérance en Dieu soit totale il ne doit rien y avoir dans la mémoire qui ne soit Dieu. L'article montre qu'il ne s'agit non pas de vider la mémoire-archive, mais de détacher la mémoire puissance de rappel, qui n'est autre que l'attention, de tout ce qui n'est pas Dieu. Il établit ensuite que le rapport entre mémoire et espérance n'est pas chronologique, mais qu'il se situe sur le plan spirituel de l'acte d'appropriation des objets d'attention. Puis il relie cette question à la recherche actuelle en neuropsychologie concernant ce que l'on appelle la « mémoire du futur ». Il montre aussi comment la mémoire de Dieu est mémoire du futur, et que l'oraison la favorise. Dans un troisième temps, il traite de l'absence de mention par Jean de la Croix des personnes humaines parmi les objets de la mémoire. Il expose de quelle façon l'oubli et le souvenir d'autrui doivent être pratiqués. Il traite également de la purification de la mémoire en ce qui concerne le souvenir de l'humanité du Christ. Il montre enfin comment, même si Jean de la Croix ne mentionne pas l'oubli de soi, son enseignement peut-être interprété comme impliquant un tel oubli. John of the Cross contends that for hope in God to be total there must be nothing in the memory that is not God. The present article shows that this does not mean emptying the archive of the memory, but rather detaching the memory's recall power – which is none other than attention – from everything that is not God. The article then explains that the relationship between memory and hope is not chronological but is situated on the spiritual level of the act of appropriation of objects of attention. It then links this question to current neuropsychological research on what is called the "memory of the future". It also shows how the memory of God is the memory of the future, and that prayer favors this. Thirdly, the article deals with the fact that John of the Cross never mentions human persons among the objects of memory, and explains how the forgetting and remembering of others must take place. It also considers the purification of memory with regard to the remembrance of Christ's humanity. Finally, it shows how, even if John of the Cross does not mention self-forgetfulness, his teaching can be interpreted as implying it.
«Si excellent en l’oubliance»: oubli, humanisme, écriture chez Montaigne
Études de lettres
A une époque où écrire signifie publier constamment sa déférence envers les Anciens, où la pensée ne se conçoit pas sans la présence parfois coercitive de la mémoire, Montaigne conseille au précepteur humaniste de laisser son jeune élève oublier hardiment les sources de son savoir. Que veut-il donc dire ? L'oubli pourrait-il donc être érigé en règle pédagogique ? Par cette déroutante injonction, Montaigne, dans un geste d'indiscipline que l'on verra réitéré sous diverses formes dans les Essais, semble suggérer une confiance toute nouvelle dans les ressources du moi, susceptible désormais d'entrevoir dans l'oubli non seulement un espace dynamique nécessaire à l'assimilation constructive de la culture, mais aussi, au risque des déconvenues bien réelles qu'il peut occasionner, un élément suscitateur d'écriture et d'énergie créatrice. Audacieuse initiative, pour un pédagogue, que celle de recommander l'oubli, particulièrement à une époque où l'art de mémoire,
La matrice de la mémoire : non-maternité et traumatisme dans L’Espérance-macada de Gisèle Pineau
Sextant, 2019
Cet article propose une lecture de l'oeuvre de la romancière guadeloupéenne Gisèle Pineau à partir du couple matrice/mémoire, et de son corolaire stérilité/traumatisme. Nous verrons comment le rejet de la maternité y est pensé comme la trace latente d'une histoire non-résolue et comme la représentation métaphorique du souvenir traumatique. Cette mémoire ancrée au ventre se traduit d'abord par le retour du motif de l'infanticide esclave, représenté dans Femmes des Antilles : traces et voix et L'Espérance-macadam puis réactivé dans les récits du contemporain. Cette non-maternité violente porte un discours sur l'héritage mémoriel liant les femmes esclaves et contemporaines, d'une part, et un regard critique sur la violence des mondes post-abolition, d'autre part. Dans un deuxième temps, nous verrons comment la non-maternité est aussi représentée comme la réponse instinctive d'un corps mutilé, devenu infertile à la suite d'un événement traumatique, en particulier dans L'Espérance-macadam où l'infertilité d'Éliette signale le viol dont la protagoniste ne garde pourtant aucun souvenir. Dans les deux cas, la non-maternité met en crise la reproduction, qu'il s'agisse de la reproduction d'un passé, d'un système ou d'une lignée.
« Entre la mémoire et l’oubli »
Jeu Revue De Theâtre, 1996
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De mémoire et d’oubli : Marguerite Duras (Christophe Meurée & Pierre Piret, eds.), 2010
Christophe Meurée Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve) « Votre souvenir est déjà là, en votre présence, mais déjà je ne reconnais plus vos mains. Il semblerait que vos mains, jamais encore je ne les aie vues. » (YAS, p. 53) « C'est pas logique tout ce que je viens de vous dire. C'est pas logique. Que le cartésien qui est en vous me pardonne. » Albert Cohen à Bernard Pivot, le 23 décembre 1977 « Duras, médium », disait Sollers, « parole oraculaire », écrivain douée de « double vue », « pythie médiatique », renchérissaient plus récemment Évelyne Grossman et Emmanuelle Touati 1 , la figure de Marguerite Duras a pris les traits d'une prophétesse au fil du temps. Et ses personnages de lui emboîter le pas 2 . Réaliser une liste exhaustive des critiques, journalistes ou universitaires qui ont témoigné -sans l'expliquerdu caractère visionnaire ou divinatoire qui émane des textes durassiens relèverait de la gageure gratuite mais, selon toute vraisemblance, Duras n'est pas devenue un auteur mythique pour rien. Ses assertions définitives sur le monde ou sur elle-même n'y sont sans doute pas étrangères. N'affirme-t-elle pas, à la fin de sa vie, qu'elle « fait la littérature » (CT, p. 26 dans l'édition de 1995, p. 21 dans celle de 1999), avec cette tentation de l'absolu qui caractérise toute son oeuvre ?