Contestation et engagement politique : corps, émotions, convictions (original) (raw)

Séminaire de l'EHESS proposé par Pénélope Larzillière (IRD-CEPED/CADIS) et Paula Vasquez (EHESS-CESPRA) La contestation politique est faite de mobilisations collectives, elle correspond aussi à des engagements militants. Croisant les approches de la sociologie et de l’anthropologie politique, le séminaire étudiera la contestation par l’expérience vécue du militant. Cette expérience renvoie en partie à un parcours d’engagement avec ses étapes, que l’on peut étudier en diachronie, de l’adhésion aux circulations ou au désengagement. Comment entre-t-on en contestation ? Que fait l’engagement au militant sur le long terme, qu’y trouve-t-il, qu’y met-il ? Mais il s’agit aussi d’une expérience physique et morale. L’incorporation du politique sera ainsi envisagée au sens matériel, lorsque le corps protestataire devient le territoire d’expression de la contestation, parfois à travers des actes d’une violence extrême, contre soi ou contre l’ennemi. On reviendra également sur le statut des émotions politiques, dont les études ont connu un grand renouveau. Sur ces deux registres, l’art contestataire occupe une place particulière. Enfin, la construction des convictions politiques sera abordée, la façon dont elles dessinent une vision du monde, donnent sens, répondent à une attente axiologique et influent de cette manière sur le militant, sa vie, ses émotions. Une question quelle que peu délaissée par les derniers développements de la sociologie de l’engagement politique. Par ailleurs, la dimension du genre sera intégrée de manière transversale. La réflexion mettra en perspective les évolutions théoriques en s’appuyant sur des analyses issues de terrains comparés, tout particulièrement dans le monde arabe et en Amérique latine. 2e mercredi du mois de 11 h à 13 h (salle 11, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 13 janvier 2016 au 8 juin 2016