La mémoire sémantique : une mémoire que l’on oublie trop souvent (original) (raw)
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« Entre la mémoire et l’oubli »
Jeu Revue De Theâtre, 1996
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> Les troubles de mémoire dans la maladie d'Alzheimer touchent très tôt la remémoration consciente, souvenir d'un événement et de son contexte. Pour ce qui est de la familiarité, reconnaissance sans souvenir du contexte, les études vont dans le sens tantôt d'une altération précoce, tantôt d'une préservation de la familiarité dans les stades légers et modérés de la maladie d'Alzheimer. Ce manque de consensus peut, en partie, être expliqué par des différences méthodologiques entre les études et révèle le caractère complexe de cette forme de mémoire qui serait sous-tendue par une multitude de mécanismes pouvant être sélectivement altérés ou préservés au cours de la maladie. < plusieurs fonctions cognitives, sans altération du niveau d'efficience cognitive globale et en l'absence de perturbation significative des activités de la vie quotidienne. Selon R.C. Petersen [1], différents sous-types de trouble cognitif léger peuvent être identifiés en fonction du domaine cognitif altéré. D'une part, le trouble cognitif léger de type amnésique regroupe les patients présentant une altération de la mémoire épisodique et, d'autre part, le trouble cognitif léger de type non amnésique regroupe les patients présentant une altération cognitive autre que mnésique. Ces deux sous-types peuvent encore être subdivisés en fonction du nombre de domaines cognitifs altérés (un ou plusieurs). On sait aujourd'hui que ces différents sous-types de trouble cognitif léger n'évoluent pas vers les mêmes entités démentielles. Dans la mesure où une grande proportion des patients souffrant d'un trouble cognitif léger amnésique évoluent vers la maladie d'Alzheimer, celui-ci est considéré comme la phase prodromale de la maladie d'Alzheimer . Dans ce cadre, nous pouvons citer les critères diagnostiques révisés de Dubois et al. [3] pour la maladie d'Alzheimer au stade prodromal. Pour parler de maladie d'Alzheimer probable, une atteinte précoce et progressive de la mémoire épisodique (en association ou non avec d'autres altérations cognitives) doit être rapportée depuis plus de six mois par le patient ou un informant, et objectivée lors d'un test neuropsychologique. La certitude du diagnostic peut être améliorée en ayant recours à l'utilisation de biomarqueurs (IRM [imagerie par résonance magnétique], PET [positron emission tomography], CSF [cerebrospinal fluid]) ou en recherchant la présence d'une mutation autosomique dominante familiale.
Oubli, mémoire, histoire dans la « Deuxième Considération inactuelle »
Revue germanique internationale, 1999
Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. Tous droits réservés Oubli, mémoire, histoire dans la «Deuxième Considération inactuelle» JACQUES LE RIDER La temporalité individuelle et les représentations culturelles du temps sont fondées sur une bonne économie de l'oubli et de la mémoire. Le bel ouvrage de Harald Weinrich sur l'histoire intellectuelle de l'oubli, Lethe 1 , fait contrepoids aux abondantes recherches sur la mémoire et la transmission. Il commence par l'analyse du passage du De oratore de Cicéron où Simonide, resté célèbre pour son invention d'une mnémotechnie, vient consulter le grand Thémistocle pour lui demander de lui enseigner l'art de la mémoire parfaite. Thémistocle lui répond qu'il se soucie fort peu d'acquérir l'art de la mémoire : il préférerait, dit-il, apprendre à oublier ce qu'il voudrait oublier, posséder l'art de l'oubli (ars oblivionis) plutôt que l'art de la mémoire (ars memoriae). Thémistocle souhaitait, commente Cicéron, se débarrasser de toutes ces choses vues et entendues qui encombraient sa mémoire, car rien de ce qui entrait dans son esprit ne pouvait en sortir. Plutarque confirme que Thémistocle se rappelait par exemple le nom de tous les Athéniens qu'il rencontrait. En somme, ses excellentes qualités de mémoire étaient poussées jusqu'à un paradoxal excès : même ce dont il ne voulait pas se souvenir, il se le rappelait, mais ce qu'il voulait oublier, il n'arrivait pas à le faire sortir de sa mémoire. Yosef H. Yerushalmi, dans sa contribution au Colloque de Royaumont « Usages de l'oubli », en 1987, commençait par un apologue fort suggestif. Il soulignait que la condition moderne se caractérise par deux maux présents simultanément : l'atrophie de la mémoire et l'hypertrophie de l'histoire. Les médias planétaires, la mode, l'impératif de dépassement perpétuel que les avant-gardes imposent aux « modernes » sont autant d'exemples de ce paradoxal alliage de l'historicisme et de l'amnésie. L'information en temps réel et l'accumulation des archives transforment le temps présent en « histoire immédiate » : toute « actualité » devenant de
La notion d’oubli associée aux questions: étude de ‘déjà’ mémoriel
Journal of French Language Studies, 2014
RÉSUMÉCet article étudie un emploi de l’adverbedéjàqu’on rencontre exclusivement dans les questions. Cet emploi peut être illustré par l’exemple prototypique:Quel est son nom, déjà?Deux problèmes sont abordés: d’une part, le rapport complexe que cet emploi mémoriel dedéjàentretient avec les questions; d’autre part, les conséquences socio-interactionnelles que produit l’indication d’oubli à laquelle il est associé. On montre notamment que les questions marquées ainsi portent prioritairement sur l’oubli de formes linguistiques (noms propres et expressions). On formule par ailleurs une hypothèse rendant compte du fait quedéjàmémoriel marque une forte prédilection pour les questions ouvertes (partielles), au détriment des questions fermées (totales). L’article aborde également les rendements socio-interactionnels de cet adverbe et distingue trois circonstances d’emploi. Cette distinction est fondée sur les présomptions habituellement associées aux questions, en particulier celles commen...
L’inaltérable mémoire des exemples
Concevoir les continuités, 2008
À travers quelle sorte de panoptique une communauté sociale regarde-t-elle la société dans laquelle elle vit et comment donne-t-elle à l’image de cette société l’apparence d’une totalité bienveillante? Ce texte pose l’hypothèse de la perpétuation, dans la Mongolie postsocialiste, d’un dispositif de mise en confiance façonné dans la dernière phase de l’édification du socialisme en Mongolie (vers la fin des années 1950). Ce dispositif ancre un type particulier de mémoire sociale – la mémoire sociale des exemples – dans un sentiment nostalgique commun mais très prégnant en Mongolie : l’absence des êtres chers. J’avance que cet ancrage permet de comprendre la pérennité de ce dispositif dans une société mongole postsocialiste surtout caractérisée par une situation de précarité de la confiance sociale.
La mémoire : une clé de voûte dans l’œuvre de Jean Delay
Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, 2018
Connu internationalement pour sa dé couverte des neuroleptiques, Jean Delay (1907-1987) a aussi consacré une partie importante de ses travaux à la mé moire. Sa thè se de mé decine sur les asté ré ognosies, où il a é tudié les troubles de la reconnaissance par le toucher, est prolongé e quelques anné es plus tard par sa thè se de philosophie, sous la direction de Pierre Janet, sur les dissolutions de la mé moire. Dans cette thè se, il propose une distinction entre les amné sies neurologiques et psychiatriques, en s'appuyant sur le concept de mé moire sociale forgé par Maurice Halbwachs. Cette question de la mé moire connaît un nouveau dé veloppement dans son oeuvre litté raire avec la publication des quatre tomes d'Avant me´moire. Dans ces ouvrages de sociobiographie, Jean Delay met en ré cit la vie de ses ancêtres maternels du Paris des Valois à celui de Napolé on III, en exhumant des documents d'archives et des actes notarié s. Cette oeuvre a é té mise en parallè le avec celle de Marguerite Yourcenar dont Jean Delay fut le parrain silencieux à l'Acadé mie française. Le cheminement personnel et psychologique de Jean Delay apparaît en filigrane au long de cet article.