Culte du présent et usages publics du passé : un enjeu civique fondamental. (original) (raw)
Résumé: Les controverses entourant le 400e de Québec et les usages variés qu’on fait du passé à cette occasion ne sont pas des phénomènes nouveaux, ni exclusivement québécois ou canadiens. Au contraire, écrivent les historiens Martin Pâquet et Michel De Waele, « les débats sur les fonctions de l’histoire et de la mémoire sont aussi anciens qu’Hérodote et Thucydide ». Comme toutes celles qui les ont précédées, les sociétés contemporaines entretiennent un rapport au temps, mais le leur a ceci de particulier qu’il tend à survaloriser le temps présent, ce qui porte entrave à une compréhension ordonnée et éclairée du passé. Ils examinent ce rapport en distinguant « histoire », qui est quête de vérité, « mémoire », qui alimente le sentiment d’appartenance, et « usages publics du passé », qui sont paradoxalement orientés vers le futur. Abstract: The controversies surrounding Quebec City’s 400th anniversary and the varied ways in which the past is being used on this occasion are nothing new, nor are they exclusively Québécois or Canadian. On the contrary, write historians Martin Pâquet and Michel De Waele, “debates over the functions of history and memory are as old as Herodotus and Thucydides.” Like those that preceded it, contemporary societies all maintain a relationship with time, but they have one particularity: they tend to overvalue the present, which impedes an ordered and enlightened understanding of the past. The authors examine this relationship by distinguishing “history,” which is the search for the truth, “memory,” which fuels feelings of belonging, and “public uses of the past,” which, paradoxically, are oriented toward the future.