La montagne en héritage. Construction d'une fierté identitaire au nord de la Province du Chimborazo (Colloque "Patrimoines en Équateur : politiques culturelles et politiques de conservation", Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 2014) (original) (raw)
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2016
Cette recherche est le fruit de quatre enquêtes de terrain réalisées entre 2004 et 2015 au nord de la Province du Chimborazo, au sein de plusieurs communautés rurales hispanophones et quichuaphones du district de Calpi et la ville de Riobamba. À partir d’une insistante ritournelle selon laquelle « ici, on a des montagnes », l’ethnologue a été amenée à interroger les liens que ses interlocuteurs nourrissent aux imposants reliefs qui les entourent. En portant attention aux contextes historique, politique et religieux ayant marqué la région étudiée, cette thèse s’attache à expliciter comment l’élaboration d’une certaine fierté identitaire et la valorisation d’un régime d’historicité spécifique s’articulent à un espace particulier qui est celui de la montagne. Une première partie de ce travail retranscrit les mythologies et les récits d’infortune dépeignant les montagnes comme la demeure d’esprits sexués et agentifs, responsables de la fécondation des matrices féminines, de l’atteinte de la force vitale et de l’altération de l’esprit. En mettant en valeur le façonnage historico-religieux et moral de la mise en récit du corps affecté, l’auteure envisage le corps humain comme étant à la fois le support intime d’un ordre social partagé et le support mnésique d’évènements historiques marquants. En ce sens, le rapport des hommes aux montagnes est ici appréhendé comme une forme d’ancrage corporel de la mémoire collective et de la régulation sociale. L’affection des corps occasionnée par les hauts reliefs a mené l’auteure, dans une seconde partie de son travail, à s’intéresser à la dynamique des gestions d’infortunes et des systèmes thérapeutiques. En se basant sur l’observation de « cures de purification » prenant place dans les antres des guérisseurs mais également au sein de structures de santé publique - tel que l’Hôpital Andin Alternatif du Chimborazo - l’auteure décrit la vitalité des parcours de soins et le rôle que jouent les politiques interculturelles de santé dans la valorisation d’un pluralisme médical certain. À partir de la notion d’ « énergie » vitale, qui traverse tant les logiques thérapeutiques traditionnelles qu’une offre de soins plurielle, elle montre comment l’ésotérisme du new age imprègne les pratiques locales. L’analyse de cet ésotérisme, conjointement à celle de la mouvance écologique, se révèle féconde afin d’appréhender un champ thérapeutique en perpétuel mouvement et des formes d’intercession avec l’espace naturel en constante réinvention. À partir de la mise en évidence du rôle joué par les passeurs catholiques dans la valorisation de la « culture indigène » dès les années 1960, puis des revendications ethniques engagées sur un mode politique à partir des années 1990, et enfin des réformes constitutionnelles réalisées en 1998 et 2008, la troisième partie de ce travail analyse la manière dont la « cosmovision indigène » devient progressivement un enjeu identitaire et politique central. Cette analyse ouvre la voie à une réflexion plus ample permettant de questionner l’idée selon laquelle le rapport à la nature et a fortiori aux montagnes serait un des traits les plus caractéristiques de l’« identité indigène ». L’auteure explique comment cette nouvelle donne prend corps dans diverses mises en tourisme et mises en patrimoine des hauts reliefs, au sein desquelles la construction des fiertés identitaires locales s’élabore en vis-à-vis d’une valorisation identitaire nationale. Au terme de cette recherche, les montagnes sont apparues comme un axe privilégié, un héritage, à partir duquel les habitants de la Province du Chimborazo s’ancrent dans les temps passés et se définissent comme acteurs légitimes des temps présents. À travers les montagnes, les hommes se content et se racontent, en combinant le temps long de la mémoire et le temps court de la réinvention identitaire. Ce sont, fondamentalement, les termes de la négociation de leur présence au monde contemporain qu’ils ont ici exprimés à l’ethnologue, qui tente dans cette recherche de les retranscrire au plus près de leur sensibilité et de leur vitalité. À partir de l’observation du rapport des hommes aux montagnes, c’est toute une société qui se dessine, avec son passé le plus profond et ses aspirations les plus contemporaines.
3er Rencontres internationales du patrimoine culturel immatériel en Bretagne. Actes des Rencontres de Brest 8 & 9 décembre, 2016 , 2018
Entre 2008 et 2014, j’ai préparé une thèse en géo- graphie dans laquelle j’ai cherché à comprendre les problématiques et les enjeux de la mise en tourisme du PCI en Amazonie1. Pour cela, j’ai étudié le cas du peuple Zápara d’Équateur, dont le patrimoine oral et les manifestations culturelles avaient été proclamés Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2001, puis inscrits sur la Liste représentative du PCI en 2008. En 2010, je me suis rendu sur le territoire zápara. Cela a été l’occasion d’étudier ses traditions, telles que la chasse et le chamanisme, et d’observer comment elles évoluent face à l’arrivée des touristes. Je vais donc vous exposer quelques résultats de mes observations, à partir de l’exemple de la tradition de la chasse.
Université d'Angers - Thèse de doctorat en Géographie , 2014
In the Amazon of Ecuador, the arrival of the petroleum industry helped to turn this space like an accessible space for the tourism development. This activity was organized around the discovery of the nature and, simultaneously, around the discovery of the indigenous peoples. However the tourism represents for them not only a new interesting economic activity but opposite to the advance of the petroleum industry towards their territories, it represents a strategy of preservation of the space and of their cultural immaterial heritage. To study this situation, we follow the case of the people Sápara of Ecuador, proclaimed by the UNESCO like a masterpiece of the oral and immaterial heritage of the humanity in 2001. The tourists' incursions in the territory Sápara began from the year 1990 and more from the year 2000. In 2010, we carry a poll in this place, based on participant observation and exchanges with various actors involved in the tourism development process followed by the Sápara people. Through the analysis of the information collected, we will refund, especially two logics: 1) The recreation of tradition or element of intangible cultural heritage of indigenous people respond to a set of rules intended to ensure, consciously or not, the physical and cultural survival of the individual or a group who recreates tradition. 2) The regulation of a tradition is not always compatible with tourism, which creates a problem when the tourism is weighted like a vector of safeguarding intangible cultural heritage. Thus, the Sápara territory is presented not like a tourist space but like a organized space to take advantage of the benefits offered to its local inhabitants when they desire to become a tourist destination. En Amazonie équatorienne, l’arrivée de l’industrie pétrolière a contribué à rendre cet espace accessible pour les besoins de l’exploitation. Dès lors, d’autres flux se sont développés, entre autres, le tourisme. Cette activité s’est organisée autour de la découverte de la nature et, simultanément, de la découverte des peuples indigènes. Cependant le tourisme représente pour eux non seulement une nouvelle activité économique intéressante sinon, face à l’avancement de l’industrie pétrolière vers leurs territoires, une stratégie de préservation de l’espace et de leur patrimoine culturel immatériel. Pour étudier cette situation, nous avons suivi le cas du peuple Sápara d’Équateur, proclamé par l’UNESCO comme Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001. Les incursions de touristes dans le territoire Sápara ont commencé à partir des années 1990 et davantage à partir des années 2000. Nous avons mené une enquête sur le terrain en 2010, basée sur l’observation participante et les échanges avec des acteurs intervenant de manières diverses au processus du développement touristique suivi par les Sápara. À travers l’analyse des informations recueillies nous cimentons, spécialement, deux raisonnements : 1) la recréation de toute tradition ou élément du patrimoine culturel immatériel d’un peuple indigène répond à un système de règles qui vise à garantir, de manière consciente ou pas chez l’individu ou chez le groupe qui recrée la tradition, sa survie autant physique que culturelle 2) La règlementation d’une tradition n’est pas toujours compatible avec le tourisme ce qui pose un problème lorsqu’on pondère celui-ci comme un vecteur de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ainsi le territoire Sápara se présente non pas comme un espace touristique mais comme un espace qui s’organise pour profiter des bénéfices qui s’offrent à lui, dans sa volonté de devenir une destination touristique.
Notre mémoire porte sur la mise en valeur du patrimoine archéologique sur la côte nord du Pérou. À partir de deux études de cas, Chan Chan et Huacas de Moche, nous cherchons à faire ressortir différentes approches de mise en valeur au complexe archéologique et d’exposition au musée de site. La cité de Chan Chan aurait été la capitale de l’Empire chimor (900 à 1476 ap. J.C.) et utilisée à titre de siège pour le gouvernement, de résidence, de centre administratif et de centre religieux. Le complexe de Huaca del Sol y de la Luna aurait été la capitale de la civilisation moche (100 av. J.C. à 700 ap. J.C.) à son apogée. Il représente l’un des plus anciens centre urbain-cérémonial de la côte nord du Pérou. Le cas du Musée de site de Chan Chan présente un modèle muséographique des années 1990, tandis que le cas du Musée de site de Huacas de Moche propose une approche puisant ses concepts dans la nouvelle muséologie (2010). D’autre part, ces modèles de gestion, l’un issu du secteur public (Chan Chan) et l’autre (Huacas de Moche) émanant d’une gestion mixte ont une influence sur la manière de présenter l’archéologie au public. Le premier chapitre aborde l’histoire du développement de l’archéologie, des musées et du tourisme au Pérou. La deuxième partie de ce chapitre traite des questions liées à l’herméneutique de la culture matérielle, des questions esthétiques et de l’architecture précolombienne, ainsi que des approches de médiation. Le deuxième chapitre met en parallèle l’analyse du circuit de visite du complexe archéologique de Chan Chan et celui de Huacas de Moche. Le troisième chapitre présente l’analyse de la mise en exposition des musées de site des deux études de cas et des liens créés avec leur site archéologique. Le quatrième chapitre porte sur les formes de financement des projets de fouilles, de conservation, de restauration et de mise en valeur de l’archéologie, ainsi que des stratégies utilisées pour sa diffusion et sa mise en tourisme. Enfin, la dernière section du quatrième chapitre traite des différents moyens utilisés par chacun des complexes archéologiques et leurs musées pour intégrer la communauté locale aux projets de recherche et de mise en valeur archéologique. Our thesis discusses the development of enhancements in the archeological heritage of the Northern coast of Peru. Based on two case studies, namely Chan Chan and Huacas de Moche, we aim to highlight different approaches in the establishment of enhancements to the archeological site and the related site museum exhibition. The city of Chan Chan would have been the capital of the Chimor Empire (900 to 1476 A.D.) and used as a center for governments, settlement and as a religious hub. At its height, the site of Huaca del Sol y de la Luna would have been the capital of the Moche civilization (100 B.C. to 700 A.D.). It represents one of the most ancient urban-ceremonial sites of the Northern coast of Peru. The Chan Chan site museum presents a model of museography dating from the 1990s whereas; the site museum of Huacas de Moche proposes an approach evidencing concepts of new museology (2010). In addition, the management approaches, one public (Chan Chan) and one joint public/private (Huacas de Moche) have influenced the way archeology is presented to the public. The first chapter discusses the history of archeology, museum and tourism development in Peru. The second part of that chapter examines questions related to hermeneutics of material culture, esthetic topics of artifatcs and pre-Columbian architecture and mediation approaches. The second chapter establishes a parallel analysis of the circuit of the archeological site of Chan Chan and that of Huacas de Moche. The third chapter analyses the site museum exhibitions through two case studies. It discusses the links created and established to their respective archeological sites. The fourth chapter pertains to forms of financing of archeological searches, conservation, restoration and projects for enhancing the value of archeology. It also discusses strategies for its dissemination and tourism development. Finally, the last section of the fourth chapter discusses how the archeological sites and their museums can integrate local communities in the research project and to enhance archeology.
digitAR - Revista Digital de Arqueologia, Arquitectura e Artes
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Il est question de rechercher les significations relatives aux villages traditionnels du Djurdjura en tant que composantes de l'identité culturelle régionale de ces paysages culturels objet du corpus au sein de diverses sources à caractère historique (romans, récits de voyages). Une analyse de contenu est appliquée à ces dernières en vue d'en déceler les valeurs issues des dimensions subjectives du village traditionnel. Ensuite, l'opérationnalisation du concept 'paysage culturel' s'effectuera au moyen des caractéristiques hiérarchisées de ce qui est communalement appelé pôle objectif du paysage à travers l'approche sitologique appliquée sur le paysage et l'architecture, et ce sur le cas des trois villages Ath Lahcen, Ath Larbaa et Taourirt Mimoune.
Patrimoine(s) en Equateur : politiques culturelles et politiques de conservation
2014
En Equateur, les ressources en eau demeurent depuis des siècles au centre de nombreux enjeux et voient s'affronter différentes approches. Ce patrimoine, à la fois vital et difficilement mobilisable, renvoie à un ensemble de représentations individuelles et collectives multiples qui rend complexe l'élaboration d'une définition consensuelle. Nous questionnerons ici la façon dont les principaux acteurs de l'eau agricole traitent cette notion, à travers l'action de l'État qui aborde la question de l'eau comme un enjeu d'affirmation de son autorité politique, économique et culturelle, et des communautés paysannes andines qui considèrent cette ressource comme emblématique de leur identité culturelle, politique et environnementale