Les contes d’adultère chez Apulée et leur réception à la Renaissance italienne, in "La Réception de l'ancien roman de la fin du moyen âge au début de l'époque classique", Actes du colloque de Tours, 20-22 octobre 2011, éd. par C. Bost-Pouderon et B. Pouderon, Lyon 2015, p. 239-255 (original) (raw)

Les quatre contes du neuvième livre des Métamorphoses d’Apulée consacrés à l’adultère ont eu un remarquable succès dans la littérature de l’Humanisme et de la Renaissance à partir de la réécriture de deux d’entre eux par Boccace dans le Décaméron, à savoir le conte du dolium (Mét. IX, 5-7) et celui relatif à la femme du meunier (Mét. IX, 14-31), qui sont remodelés respectivement dans les nouvelles de Peronella (Déc. VII, 2) et de Pietro di Vinciolo (Déc. X, 5). Pour ce qui est de la réception des Métamorphoses en Italie entre le xve et le xvie siècle, on doit accorder une grande importance à la traduction en langue vulgaire de Boiardo, qui a aussi tiré l’histoire de Doristella dans L’Orlando innamorato (II, 26, 22-50) de celle de Philésithère (Mét. IX, 16-21). À cette époque, le neuvième livre des Métamorphoses est devenu une source d’inspiration non seulement pour les contes (Giovanni Sercambi et Girolamo Morlini), mais aussi pour la comédie. On trouve une confirmation de ce succès dans la comédie Il Formicone, qui fut représentée à Mantoue en 1503. La pièce, qui est la première comédie régulière du théâtre italien, est une tentative de contamination entre des modèles de nouvelles et de théâtre. On peut aussi reconnaître des influences apuléennes dans La Mandragore de Machiavel, qui, pour la caractérisation de deux des personnages du triangle amoureux (Callimacus et Lucrèce), semble manifester l’influence de la nouvelle apuléenne de Philésithère.