Association hémopathies et myopathies inflammatoires idiopathiques : à propos d’une série de 32 patients (original) (raw)
2010, La Revue de Médecine Interne
Introduction.-Le diagnostic étiologique d'une fièvre ou d'un syndrome inflammatoire est une situation parfois difficile en médecine interne. Le dosage des différentes protéines est d'une aide variable pour le clinicien. Sujets et méthodes.-Plusieurs paramètres biologiques (vitesse de sédimentation, fibrinogène, CRP, procalcitonine, ferritine, transferrine, orosomucoïde, haptoglobine, albumine, leucocytes, polynucléaires neutrophiles) ont été mesurés chez 21 sujets sains et 60 patients présentant un syndrome inflammatoire d'origine infectieuse (n = 24), lié à un cancer (n = 10) et pour une maladie systémique (n = 26). Résultats.-Tous les paramètres étudiés sont significativement différents entre témoins et patients sauf le taux de leucocytes. Par ailleurs, le taux de polynucléaires neutrophiles n'est pas significativement différent selon l'étiologie du syndrome inflammatoire. Toutes les protéines dosées sont élevées chez les patients sauf la transferrine et l'albumine qui sont abaissées. La procalcitonine est significativement plus élevée pour le groupe « infection » comparée au groupe « maladie systémique ». Un seuil 0,14 ng/ml discrimine les témoins des sujets infectés avec une sensibilité de 87 % et une spécificité de 85 %. On note trois faux négatifs liés à une infection virale, une aspergillose pulmonaire et une tuberculose ganglionnaire. Un seuil de 0,25 ng/ml permet de discriminer les patients infectés de ceux présentant une maladie systémique avec une sensibilité de 78 % et une spécificité de 77 %. Six faux positifs sont observés avec deux patients présentant un syndrome inflammatoire chronique inexpliqué, une polyarthrite rhumatoïde, une sarcoïdose, un lupus érythémateux systémique et une maladie de Horton. Le taux de CRP n'est pas différent entre les sujets infectés (135,9 ± 75 mg/L) et le groupe « maladies systémiques » (103 ± 53 mg/L). La transferrine est plus basse chez les patients atteints de cancer, sans atteindre le seuil de significativité. Cette observation devra être confirmée sur un échantillon plus important. Discussion.-Seule la procalcitonine semble intéressante en pratique clinique pour distinguer les patients infectés de ceux présentant une maladie systémique. Ces résultats corroborent les deux principales études menées sur cette problématique au cours de maladies systémiques diverses [1] et maladie de Horton [2]. Les résultats observés pour la transferrine doivent être confirmés sur un groupe de patient plus important et plus homogène.