Le 11 septembre 2001 cinq ans plus tard. Le terrorisme, les États-Unis et le Canada (original) (raw)

De la superpuissance avant et après le 11 septembre 2001 : Une perspective post internationale

Etudes Internationales, 2004

Contrairement aux prédictions alarmistes, le 11 septembre n'a pas fondamentalement changé les structures et processus de base de la politique mondiale tels que décrits par la perspective post internationale. Bien que l'avènement de la globalisation du terrorisme, d'individus ou groupes prêts à donner leur vie en ravageant les populations civiles, aussi bien en dehors qu'à l'intérieur de conflits locaux et à travers les frontières, puisse être classé comme un changement paradigmatique de grande ampleur comparable à la révolution nucléaire, les turbulences qui en résultent n'ont que peu de rapport avec l'anarchie entre États, en ce qu'elles sont plutôt les manifestations de la capacité des sphères d'autorité et des entités politiques non gouvernementales à venir défier les États. Dans cette perspective, la superpuissance américaine telle que conçue dans la perspective réaliste est peu susceptible de venir apporter une gouvernance capable de répondre aux exigences des nouveaux désordres.

Avant et après le Vingt-deux Juillet : quatre décennies de menace terroriste en Norvège

In January 2014, Norway commemorated the first anniversary of the tragic hostage crisis in Amenas (Algeria) in January 2013, during which five Norwegian nationals were killed. This event gave many experts the opportunity to affirm that Norway no longer operated at the periphery of terrorism. On the contrary, the country appeared to be threatened both on its national territory and abroad by the upheavals of Middle-Eastern geopolitics. Nor is Norway any longer merely a victim of terrorist acts by foreigners. The explosion at the government buildings in Oslo and the massacre at Utøya Island on 22 July 2011 showed with great cruelty that the country is also capable of producing mass terrorists. Finally, the presence of Norwegian citizens both in the Syrian conflict and during the attack on Westgate shopping centre in Nairobi (Kenya) in September 2013 tend to indicate that the role of Norway is no longer limited to hosting or to producing terrorists. The country is now becoming an exporter of ideological violence, which is something that contrasts substantially with the idea of a peaceful, small Nordic kingdom that prevailed until recently.

« Un ennemi anonyme et sans visage. Renseignement, exception et suspicion après le 11 septembre 2001 »

2005

Following the spectacular and deadly September 11th, 2001 attacks in the US and the March 11th, 2004 attacks in Madrid, the western intelligence services have seen their role and weight increase in the fight against radical Islam. This text, based on a fieldwork on French, Spanish and British intelligence services aims at analysing the evolution of their missions and analysis of the question. Breaking with an overly-mechanical approach that would consider the transformation of these missions as the result of an « adaptation » to new threats, this text shows that their nature and form result both from the evolution of clandestine groups' activities and their perception; the effects of the continuity of their analysis grids and of the perpetual work of re-legitimisation that they lead among certain parts of the State apparatus. This article thereby contributes to shedding light on specific aspects of the practical modes of political violence regulation in the western democracies that are often underrated. French Après les attentats spectaculaires et meurtriers du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, puis ceux du 11 mars 2004 à Madrid, les services de renseignement occidentaux ont vu leur rôle et leur poids s’accroître dans la lutte contre le radicalisme musulman. A partir d’une enquête portant sur les services français, espagnols et britanniques, cet article analyse les évolutions de leurs missions et de leurs analyses de cette question. Rompant avec une approche mécaniste, qui verrait dans la transformation de ces missions le simple fruit d’une « adaptation » à de nouvelles menaces, il montre que leur nature et leur forme résultent à la fois de l’évolution de l’activité des groupes clandestins et de leur perception ; des effets de la permanence des grilles d’analyse des services de renseignement qui avaient été forgées sur d’autres terrains ; et du travail perpétuel de relégitimation que ces services vont mener auprès de certains secteurs de l’appareil d’Etat. Il contribue de la sorte à éclairer certains aspects souvent méconnus des modes pratiques de régulation de la violence politique dans les démocraties occidentales.

Récit et légitimation : les États-Unis en guerre contre le terrorisme (2001-2004)

Études de communication, 2010

Les attentats du 11 septembre 2001 ont importé aux États-Unis, pour la première fois, le terrorisme du Moyen-Orient (Tertrais, 2004). Ils signent, symbolisent la destruction d'un récit politique national fondé sur la notion de « super-puissance » 1. Le choc de ces actions terroristes a laissé un vide dans la narration politique et dans la manière de penser et de dire le passé, le présent et l'avenir. La situation impose aux détenteurs du pouvoir la reconstruction d'une grille de lecture qui organise le chaos, qui donne du sens à l'équilibre mondial assombri par une menace nouvelle, aussi peu lisible que visible. Les producteurs du discours « post 11/9 » n'ont pas eu le temps de développer un récit élaboré, l'horreur et la portée des attentats aériens les ont en effet plutôt poussés à piocher dans les racines de la syntaxe américaine, dans les mythes populaires retenus lors de la fondation d'une démocratie dans ce pays, à retrouver des accents manichéens légèrement assoupis, et édulcorés, depuis la fin de la guerre froide 2 (Boniface, 2002, p. 14). Ils se sont ensuite logiquement adaptés aux circonstances, aux premières réactions des victimes et des observateurs, et ont peu à peu corrigé le vocable utilisé pour la mise en scène de leur lutte, leur combat contre le terrorisme aux quatre coins de la planète. Ainsi, l'expression « guerre contre le terrorisme » se renouvellera dans un premier temps, celui d'une attaque militaire dirigée contre un ennemi diabolique, grâce à l'énoncé d'une « guerre contre la terreur » puis, dans un second temps, avec un discours plus protecteur et rassurant, faisant face à la réintroduction de la complexité du réel dans la stratégie des États-Unis, et qui aura pour thème principal la « guerre pour la liberté ». L'étude de la narration politique a été récemment relancée en France avec l'étude du concept de storytelling, qui s'est imposé aux États-Unis depuis l'accession de Ronald Récit et légitimation : les États-Unis en guerre contre le terrorisme (2001-2...

États-Unis : Un écho du 11 septembre (Valerie Streit and Rodney Benson)

Hermès, 2006

Authors: Valerie Streit and Rodney Benson ABSTRACT Par sa couverture particulièrement intense au début, la presse américaine a donné beaucoup d'importance aux attentats de Madrid. Le cadrage dominant est un parallèle avec le 11 septembre, justifiant une approche faite d'empathie et un sentiment fort de solidarité dans l'épreuve. Mais, après les résultats des élections législatives espagnoles, quand il est devenu évident que la population espagnole a élu un chef ouvertement hostile à la participation de son pays à la guerre en Irak, la couverture change. La presse américaine passe de la solidarité à la censure. Surtout dans le New York Post, la victoire de Zapatero est présentée comme la preuve que les terroristes ont réussi. Cette orientation anti-Zapatero est justifiée par un cadrage patriotique articulant de façon indissociable la lutte globale contre le terrorisme et la guerre menée par les États-Unis en Irak, conformément à la doctrine de l'administration Bush. Néanmoins, les autres journaux (The New York Times, The Christian Science Monitor et USA Today) laissent s'exprimer des critiques contre la rhétorique simpliste de Bush.