Rénovation urbaine et équité sociale: Choice Neighborhoods aux Etats-Unis (original) (raw)
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Le renouvellement de la ville : vecteur de sélection sociale ou levier de justice urbaine ?
2008
Les quatrièmes, cinquièmes et sixièmes parties exposent les résultats quantitatifs de la recherche. Sont tour à tour parcourus les thèmes du prix des biens immobilier (4 ème partie), des origines géographiques des acquéreurs venus résider à l'intérieur des périmètres d'étude (5 ème partie), des appartenances sociales des acquéreurs de biens immobiliers (6 ème partie). 4 1 ère PARTIE RENOUVELLEMENT URBAIN ET MIXITÉ SOCIALE : LES RAISONS D'UN RAPPROCHEMENT. 5 1.1 Avant le renouvellement urbain : étalement de la ville et ségrégation sociale. Dédensification et zonage. Entre la reconstruction et les années 1990, l'urbanisation de la société française s'accompagne d'une augmentation sans précédent des surfaces bâties. Plus rapidement encore que dans les périodes antérieures, les villes s'étalent, se dédensifient, se spécialisent selon les principes du zonage fonctionnel. Élaboré intellectuellement durant l'entre-deux guerres, appliqué sur une large échelle à partir des plans de reconstruction des années 1950, ce dernier implique une ville ordonnée où les différents espaces sont affectés à des fonctions spécifiques : résidence, activités, loisirs, circulation. Les théories du zonage fonctionnel assimilent la ville à une machine spatiale que les responsables politiques et les ingénieurs se doivent de faire fonctionner correctement. Si les organes techniques fonctionnent, notamment les réseaux (route, assainissement, énergie, etc.); la situation des populations et de la ville dans son ensemble doit être par définition satisfaisante. Déterministe sur le plan spatial, cette conception de la ville l'est également d'un point de vue social : si l'espace fonctionne de manière satisfaisante, alors la société urbaine sera harmonieuse. La ségrégation urbaine : une réalité diverse. Les multiples études menées entre les années 1950 et 1990 montrent une réalité bien différente. En dépit d'un puissant mouvement de convergence en matière socio-économique et culturelle, la période fordiste ne parvient pas à limiter une polarisation sociale, fonctionnelle, voire ethnique, qui semble augmenter dans les villes au cours de la période. Rencontrée dans les espaces agglomérés dès les années 1950 et 1960 avec le développement des ZUP, cette-dernière se généralise aux périphéries pavillonnaires à partir des années 1980 au fur et à mesure que se développe la périurbanisation.
La rénovation urbaine aux États-Unis : une politique néolibérale?
Métropolitiques, 2018
En autorisant les démolitions et les expulsions dans des quartiers populaires bien situés, la rénovation urbaine est parfois décrite comme une politique néolibérale, favorable aux investisseurs fonciers et immobiliers. Fondée sur le traumatisme des politiques urbaines de l'après-guerre, cette lecture s'avère pourtant insuffisante pour comprendre la rénovation urbaine contemporaine aux États-Unis.
L’affectation des populations à des espaces spécifiques fait du logement social un terrain propice aux discriminations institutionnelles. C’est aujourd’hui sur la fraction la plus dépréciée et stigmatisée du parc social des deux pays, là où se concentrent les minorités ethno-raciales, que se déploient des politiques de rénovation urbaine. Le Programme national de rénovation urbaine en France et le programme Hope VI aux USA cherchent à lutter contre cette ségrégation, au nom de la « mixité sociale » dans le premier cas et de la « mixité des revenus » (mixed-income) dans le second. Les enquêtes de terrain ont porté sur quatre villes concernées par le programme Hope VI dans la région de New York et six villes couvertes par le Programme national de rénovation urbaine dans la région parisienne.
Rénovation urbaine et trajectoires résidentielles : quelle justice sociale ?
Dossier : Rénovation urbaine Perçue par beaucoup comme un facteur de gentrification et d'éviction des classes populaires, la rénovation urbaine contemporaine dans les quartiers d'habitat social répond en réalité à une logique différente. En retenant sur place les catégories les plus modestes et en offrant aux fractions stables des classes populaires des possibilités de promotion résidentielle locale, permet-elle pour autant d'assurer une plus grande justice sociale ?
Métropoles diversifiées et entrepreneuriat innovant : le cas des États-Unis
2018
Les economies de Jacobs representent l’idee repandue que la diversite economique promeut le developpement economique dans les villes. Dans les etudes des economies de Jacobs, le mediateur entre la diversite et le developpement est presque toujours l’innovation, que stimule la diversite des connaissances. De plus, les mesures conventionnelles de cette innovation sont biaisees en faveur des grandes entreprises etablies, ainsi que de la technologie materialisee et de l’invention. Cependant, le role critique de l’entrepreneuriat dans le developpement apparait de plus en plus clairement. De plus, l’economie est de plus en plus mue par la connaissance et les services plutot que par la technologie materialisee, ce qui favorise des entreprises plus petites et plus entrepreneuriales. Etant donne l’importance economique de l’entrepreneuriat, l’etude de sa contribution a l’economie urbaine semble nettement insuffisante. Au contraire, selon Jane Jacobs, le moteur primaire du developpement econo...
Métropole (revue en ligne), 2013
Derrière le mot d’ordre désormais transnational de « mixité », la rénovation urbaine peut s’analyser comme un instrument de réaffectation spatiale des minorités car il s’agit de corriger voire d’effacer le legs historique des politiques ségrégatives du logement social. Aux États-Unis comme en France, les textes officiels affichent une neutralité ethno-raciale pour qualifier la mixité attendue. L’analyse de discours publics et d’entretiens conduits avec des acteurs nationaux et locaux révèle toutefois des différences marquées, voire contre-intuitives, dans la manière dont se trouvent mobilisées les catégories de classe et de « race ». Deux registres argumentaires sont identifiables : de nature sociale et économique aux États-Unis, de nature politique et ethnique en France. Le cas étasunien illustre la disjonction entre les objectifs de mixité des revenus et de diversité raciale dans un contexte de forte imprégnation des acteurs par les normes de non-discrimination. Dans le contexte français où les quartiers de minorités sont durablement délégitimés, la finalité de mixité « sociale » ne s’est pas émancipée d’objectifs ethno-raciaux.
Rénovation urbaine. Une mixité très peu sociale
Projet, 2008
Une recherche menée dans neuf communes d’Ile de France : les politiques locales de mixité facilitent-elles la mobilité des minorités ethniques ou sont-elles sources de discrimination ?