2008 : « Rites agraires dans la plaine de Tiznit », Recherche Scientifique, n° 50, Rabat, Presses de l’Institut Universitaire de la Recherche Scientifique, p. 101-119 (original) (raw)

Évolution d’un terroir en Occident musulman : le cas d’Aghmat (Maroc) entre les XIIe et XVIe siècles

Aghmat, ville médiévale de la région du Haouz (Marrakech), est rapportée par les textes avoir été une cité commerçante prospère, entourée d'un terroir fertile. Située au pied du Haut-Atlas, au débouché de la vallée de l'Ourika, elle bénéficiait d'une situation géographique favorable au développement d’une agriculture irriguée de grande ampleur, dont les sources écrites gardent le souvenir. Toutefois, Aghmat finit par sombrer dans la crise qui frappa l’ensemble du Maroc à la fin du XIVe et au XVe siècle, et fut abandonnée. Ce n’est que dans le courant du XVIe siècle que la localité se redynamisa, tout en connaissant une profonde réorganisation spatiale, démographique et économique puisqu'elle semble alors avoir pris la forme d’un habitat dispersé, tout entier tourné vers la mise en valeur agricole du terroir. Depuis 2005, la fouille extensive des édifices du centre-ville médiéval d’Aghmat et de leurs niveaux d’abandon permet d’approcher localement cette période de transition entre deux systèmes socio-économiques. Se pose ainsi la question de l’évolution du spectre agrohorticole et des paysages exploités, et du rôle joué par les différentes composantes socioéconomiques sur la gestion du terroir. La mise en place récente (2016) d’un programme d’archéobotanique sur le site d’Aghmat, comportant des études carpologiques et anthracologiques, semble être la piste la plus prometteuse pour documenter ces questions. Reposant sur près d’une trentaine d’échantillons archéologiques extraits de contextes variés (foyers, dépotoirs, fosses de plantation) et échelonnés entre le XIIe et le XVIe siècle, ces travaux préliminaires permettent de proposer une première lecture diachronique des spectres et pratiques agro-pastorales passés. Notre travail consistera ainsi (1) à caractériser les plantes et les terroirs exploités, et (2) à mettre en évidence les indices archéobotaniques d’une éventuelle évolution des pratiques et du terroir que les données historiques et archéologiques ne nous permettent jusqu'à présent que d'entrevoir, entre la fin du Moyen Âge et le début de l'époque moderne.

"Révolution agricole" au Néolithique proche-oriental: quelle réalité ? Exemples de Dja'de el-mughara et Tell Aswad"

Archeo.doc: (R)évolutions. L'archéologie face aux renouvellements des sociétés, 2018

À partir des années 1950, le terme de « Révolution néolithique » a été utilisé pour désigner l’ensemble des changements techniques et sociétaux qui ont eu lieu au Proche Orient ancien. Parmi ceux-ci, la mise en place de l’agriculture a fait l’objet d’un intérêt tout particulier. Néanmoins, depuis une dizaine d’année, le terme de « révolution » est relativisé par le fait que les changements n’ont pas été soudains, mais se sont au contraire déroulés sur un temps relativement long. Les premiers indices de développement de l’agriculture apparaissent au Proche-Orient, au Néolithique acéramique (Xe-VIIe millénaire av. n. è.). A cette période, les sites attestant de la mise en place de pratiques agricoles se multiplient. Parmi les témoins de ces changements, les plantes cultivées - et plus particulièrement les céréales - offrent un aperçu du processus qui se met en place. Ainsi, l’étude archéobotanique de deux sites syriens, Dja’de el-mughara et Tell Aswad, apportent de nouvelles données concernant le « quand ? » et le « comment ? » l’agriculture s’est développée dans la région levantine, et quelles en ont été les conséquences. Ces deux villages agricoles se caractérisent par une occupation continue, au cours de laquelle de nombreux changements techniques et sociétaux sont apparus, parallèlement à la mise en place et à l’évolution de nouvelles stratégies de subsistance. Nous verrons donc quelles ont été les premières plantes utilisées par les populations néolithiques et si les changements de cortèges floristiques reflètent une « r-évolution » des pratiques. ------------------- Since the 1950’s, the term « Neolithic Revolution » refers to the technical and social changes that happened in the Ancient Near East. Among those changes, there was a particular emphasis placed on the beginning of agriculture. Nonetheless, since a decade, the concept of « revolution » is questionned as changes happened on the long run. Agriculture started during the Pre-Pottery Neolithic period (PPN) (Xe-VIIe millenium cal. B.C.). At that time, we observe an increase of the amount of villages showing agricultural signs, and cultivated plants - mainly cereals - offer a good opportunity to analyse the process. Thus, the archaeobotanical study of two syrian sites, Dja’de el-mughara and Tell Aswad, brings new data about the « when » and the « how » agriculture emerged in the Levantine area, and what the consequences were. Those two early villages present a long and continuous occupation, with technical and social changes as the set up and the complexification of a new subsistance economy. In this paper, we will see what the first plants exploited by the Neolithic communities were and if we can observe a « r-evolution » through archaeobotanical data.

Ratsimba et al. 2015 : RATSIMBA (A.), DAMOTTE (L.), FOREST (V.), MARTIN (S.) avec la coll. de CHEVILLOT (P.) – Mas Vigier (Nîmes, Gard), un exemple d’occupation en plaine nîmoise (seconde moitié du Ve s. / premier quart du IVe s. av. n. è.), DocAMérid, 36, 2015, pp. 193-234.

En 2008, une occupation rurale protohistorique a été mise au jour à 4 km au sud-ouest de la ville de Nîmes. Occupée entre 450 et 375 av. n. è., elle se compose d'un réseau de fossés drainants et de palissades qui se développe en bordure d'un axe de circulation. Les observations réalisées au cours de la fouille de cet ensemble ont permis d'en percevoir les évolutions successives. Ce travail minutieux a été couplé à l'étude exhaustive des mobiliers céramique et faunique, et à l'analyse d'assemblages malacologiques. L'ensemble des données ainsi recueillies nous laissant supposer des principales caractéristiques de cette exploitation agricole du second âge du Fer.

Étudier la production agricole en Irak (VIIIe-Xe siècles) : le Kitāb al-Filaḥā d’Ibn Waḥšiyya

Que pouvaient consommer les populations irakiennes paysannes et quelle était la production agricole locale ? La documentation archéologique étant inexistante ou peu facile d'accès, comment travailler à partir de sources géographiques ou agronomiques ? De quoi ces sources produites dans des milieux savants, probablement très éloignés des réalités paysannes, rendent-elles vraiment compte ?

“Le domaine royal de Hammurabi de Babylone. Apports de la documentation cunéiforme à l'histoire agraire”, Histoire et Sociétés rurales 49, 2018, p. 9-53

2019 : IAA prize for the best first article: Runner up Abstract : Šamaš-hazir’s archives are one of the main contributions of the cuneiform documentation to the agrarian history of Mesopotamia at the Amorite time (2000-1600 BC). This dignitary was the manager of the royal domain of Hammurabi, king of Babylon (1792-1750 BC), in the province of Larsa conquered in 1763 BC. About two hundred documents including letters written to Šamaš-hazir by the king or his ministers, lists of fields, harvest registers, and activity reports drawn up by land surveyors and farmers illustrate the agricultural policy of the Babylonian king. This study will focus, on the one hand, on the concession of land tenures to the servants of the Crown, and on the other hand on the cultivation of barley fields and the collecting of crops sent to Babylon. Furthermore, it will endeavour to highlight the actors of the palatial and provincial administration as well as the writing and circulation of the various documents relating to the management of the royal domain. Keywords : Mesopotamia, Hammurabi, cuneiform documentation, agriculture, royal domain, land tenure, grain harvest

Les Jours du Makhzen : levée d’impôt et relations communautaires dans les oasis du Touat (Sud algérien), 1700-1850

Revue d’histoire du XIXe siècle, 2019

Drawing on a series of unedited fatwa collections compiled between 1700 and 1850 inthe oases of Tuwat in present-day southern Algeria, this article provides a reflection on modes of governance and ruling within the rural areas of pre-colonial Maghrib. These areas are most often envisioned as “stateless” spaces, whose political culture merely articulates patterns of conflict and alliance between “tribal” groups, and whose institutional history is barely more than an expression of the rule of custom. We intend to challenge these assumptions by examining tax-collection expeditions sent by the sultans of Morocco, and their impact on social relations in local village communities. How did people react to the fiscal demands of a distant ruler whose agents made a sudden irruption into a social order based on communal self-government and dominated by a largely autonomous oligarchy of local notables? Our aim is to explore the internal dynamics of a socio-political order that, only half a century later, would be confronted with the imposition of French colonial rule.