Une anthropologie politique de la frontière. Réflexions à partir de l’anthropologie de Helmuth Plessner (original) (raw)
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Anthropologie et Sociétés , vol. 28, n° 3, 2004, p. 247-249, 2004
L’anthropologie s’est édifiée sur un monde aujourd’hui révolu. Les transformationssociales, lorsqu’elles n’étaient pas déplorées ou occultées, furent tardivement au cœur des préoccupations d’une discipline avant tout fascinée par les entités collectives – figures de la répétition et de l’ordre – qu’on les nomme ethnie, culture, tradition, structure ou systèmesymbolique. La perte de l’objet supposé, la mise en question de son statut dans la colonisa-tion et la critique de sa méthode ont laissé place à une question simple mais décisive : qu’est-ce que l’anthropologie? La réponse ne se décrète pas. L’ethnologue ne sécrète pas de lui-même l’ethnologie.
Anthropologie critique et critique politique
2018
Anthropologie critique et critique politique Résumé : "Identité", "rapport à la nature", "relativisme des cultures", "théorie du genre", "filiation", "inégalités sociales"... si nombre de débats politiques contemporains manipulent des concepts au coeur des questions anthropologiques, peu d'anthropologues y participent sur la scène publique. La question de l'engagement et du rôle du chercheur ne font d'ailleurs pas consensus dans les cercles académiques. Partant de ce constat, ces journées doctorales ont pour but d'engager une réflexion autour des finalités de l'anthropologie, de la praxis du jeune chercheur sur les différents lieux de la production du savoir, et des liens entre connaissance anthropologique et engagement politique. Ces journées se veulent être un espace de discussion et de réflexion sur les potentialités critiques des recherches anthropologiques émergentes. « En se transformant en autocritique d'où tout souci pratique a disparu, la critique n'a plus alors de politique que le nom » : Cette remarque de J. Copans souligne la nécessaire interrogation politique que posent les liens entre réflexivité et pratique dans
Anthropen
On dit de l’anthropologie politique qu’elle s’intéresse aux rapports de pouvoir, d’autorité et de solidarité qui se nouent au sein des collectivités vivantes; aux stratégies, normes et appareils mobilisés pour gouverner ces rapports, les légitimer ou y résister. Mais tout de suite une question se pose : peut-on circonscrire ce vaste faisceau de préoccupations à l’intérieur d’une seule sous-discipline? Plus maintenant. Car si la problématique de l’anthropologie politique fut jadis rigoureusement délimitée, elle s’est progressivement fragmentéeet irrigue aujourd’hui la discipline de part en part. Faut-il conclure que cette sous-discipline appartient à l’histoire? Que la politisation de l’anthropologie (nous y reviendrons) eut raison de l’anthropologie politique? La sous-discipline n’a pas dit son dernier mot.
Itinéraires en anthropologie politique
Anthropologie et Sociétés, 2005
Conférence prononcée au séminaire d'anthropologie générale du Collège de France, le 13 avril 2005, à l'invitation du professeur Philippe Descola.
Dujardin Juliette, 2018
"La frontière est au territoire ce que la peau est à l’organisme : intimement liée au centre, sur la peau ressurgit toutes les conséquences d’une dialectique interne, conflictuelle ou harmonieuse. La frontière, comme la peau, sont donc les toiles sur lesquelles viennent s’apposer les conflits qui lui sont inhérents, et qui les rendent donc indispensables pour pouvoir en faire une lecture du monde." Qu'est ce qu'une frontière ? Pourquoi la frontière pose-t-elle problème ? Si les frontières posent problème, pourquoi existent-elles, et persistent-elles dans une époque qui tente de s'affranchir d'elles? Voici les trois questions auxquelles cette étude tentera de répondre.
Passeurs de frontières (du) théologico-politique(s)
Sociologie et sociétés, 2010
Résumé Le début de la modernité est marqué par l’érection de nouvelles frontières théologico-politiques et, du coup, par l’émergence d’une nouvelle figure du passeur (le « ministre ») qui en oblitère une plus ancienne (le « médiateur »). La mise en place de ces frontières est l’occasion de la prise en compte de « passions » qui interviennent aussi dans les transformations des figures du passeur. Pour présenter ces divers déplacements, constructions et émergences, l’article met en cause certaines catégories habituelles autour du « théologico-politique », configure heuristiquement des types de passeurs, et propose de déployer autrement ce qui se joue là. Des textes de Hobbes, Hume et Spinoza servent à ancrer historiquement la réflexion ; des catégories de Lyotard, Foucault, d’Agamben et de Margel contribuent à l’établir théoriquement.
Ethique de l'Immigration: Le Débat sur les Frontières Etatiques
1. Description : Dans ce séminaire d'approfondissement en théorie politique, les questions liées à l'éthique de l'immigration vont être abordées. L'immigration en tant que réalité contemporaine de la mondialisation est non-seulement un sujet d'actualité politique mais est aussi au centre des débats en philosophie politique normative contemporaine. Plus spécifiquement, à partir des années 80, le débat a commencé à questionner dans une perspective normative le droit des Etats à contrôler les frontières Etatiques. Ce cours est divisé en deux parties, la première partie explore les différentes approches au sujet de l'immigration comme le communautarisme (Walzer 1982), le cosmopolitisme (Carens 1987, Kukathas 2005), l'approche démocratique (Abizadeh 2008) et l'appartenance sociale (Carens 2013). La deuxième partie est thématiquement structurée pour traiter les questions économiques de l'immigration en relation avec l'Etat social, les inégalités économiques globales et la pauvreté. Le but général de ce séminaire est de pratiquer l'analyse des arguments pour et contre les frontières Etatiques d'une manière philosophique qui en évalue la cohérence et la structure logique. Ceci donne la possibilité de réfléchir correctement sur les arguments contemporains sur le sujet en prenant une distance saine vis-à-vis des débats politiques sur l'immigration. 2. Structure : Pratiquement, chaque semaine il y'aura un texte d'une vingtaine de page à lire avant de venir au cours. Pendant la première heure du cours le texte va être présenté par les étudiants et synthétisé par l'enseignante ; et la deuxième heure consistera en un débat en groupes (cela dépend du nombre d'étudiants).
Faire frontière(s) - Raisons politiques et usages symboliques
Ouvrage Karthala coll. "Hommes et sociétés", 2015
Il est d'usage de considérer que les frontières politiques ne recoupent pas les frontières symboliques. Là où les premières relèveraient d'une démarcation spatiale et administrative arbitraire, les secondes traduiraient le caractère fluctuant et imprécis de limites ou catégories culturelles toujours négociées. Cette distinction de principe se voit questionnée dans un monde globalisé, marqué par la multiplicité des échelles, des connexions et des réseaux, mais où s'observent également des processus de singularisation, de fragmentation ou de hiérarchisation. Rien moins qu'immuables, les frontières politiques connaissent des recompositions multiples et apparemment contradictoires, entre effacement et renforcement, ouverture et fermeture, homogénéisation et prolifération. Le décloisonnement apparent des sociétés, s'il a pu alimenter l'imaginaire d'un monde sans frontières, met aussi en lumière la multiplicité infinie des frontières symboliques que les acteurs et les groupes sociaux ne cessent d'élaborer pour se penser et entrer en relation. Cet ouvrage interroge la distinction entre frontières politiques et frontières symboliques, au fil de contributions ancrées dans une démarche empirique et relevant aussi bien de l'anthropologie que de la géographie ou de l'histoire de l'art. Si les frontières politiques ou géographiques sont traitées dans ce livre, il y est également question de la multitude des frontières culturelles, sociales, idéologiques, ethniques, intimes, témoignant des dimensions interactionnelles et relationnelles des frontières en général. Qu'il s'agisse de "faire avec" des frontières conflictuelles ou sensibles, de (se) les représenter par différents moyens, ou encore de pratiquer ou mobiliser une échelle transfrontalière aujourd'hui fort valorisée, apparaissent la pluralité et la tension des histoires, des mémoires et des héritages. En explorant leurs formes concrètes et leurs imaginaires, leurs dimensions normatives et leur caractère performatif, cet ouvrage entend contribuer à une anthropologie des frontières à l'heure où s'observent aussi bien leur brouillage que leur renforcement.