2008 - Quelques remarques sur deux Institutions européennes face au plurilinguisme (original) (raw)

L’Observatoire européen du plurilinguisme : naissance, fonctionnement, perspectives

Le français à l'université, 2010

Les rapports de force à l’échelle internationale et la mondialisation font peser sur les langues et les cultures des pressions fortes qui s’exercent sur toutes les sphères de la vie politique, économique, sociale et culturelle. L’Observatoire européen du plurilinguisme (OEP), organisme issu de la société civile, entend favoriser une prise de conscience des enjeux et promouvoir des politiques publiques pour le plurilinguisme dans tous les domaines. Après une brève présentation de l’OEP, nous esquisserons les grandes questions que l’idée de plurilinguisme sous-tend : les enjeux personnels, sociétaux, de civilisation et géostratégiques. Nous dégagerons enfin les éléments d’une stratégie pour le plurilinguisme en Europe.

Le plurilinguisme au coeur du dialogue euroafricain

Actes du 7ème Colloque international de la Biennale de la langue française Paris, 29 septembre 2018, 2018

FR Le plurilinguisme en Afrique est un enjeu fondamental de développement avec des problématiques propres au continent africain. EN Plurilingualism in Africa is a fundamental development stake with issues specific to the African continent. Communication dans le cadre du 7ème Colloque international de la Biennale de la langue française Bilinguisme, plurilinguisme : Pour quels objectifs ? Quels enjeux pour l'avenir ? Paris, 29 septembre 2018 Plan Introduction I) Un nouveau regard sur l’Afrique 1) Une approche économique en demi-teinte 2) Une démographie puissante avec ses lois II) Quel avenir linguistique ? 1) Pourquoi « dialogue euroafricain » et non franco-africain 2) Le français en Europe 3) Le destin linguistique des pays africains 1. Les données de base 2. La dynamique démographique 3. Les dynamiques linguistiques 4. Problématiques éducatives Conclusion

Le double enjeu stratégique du plurilinguisme et de la francophonie

Bulletin européen des sciences sociales - 2018-1, 2018

Mots-clés : langues, plurilinguisme, géostratégique, francophonie, États-Unis, Afrique Résumé Qu’on le veuille ou non, les questions de langues soulèvent des enjeux de puissance. Il est impossible de méconnaître cette réalité, même la répartition des locuteurs ne correspond quasiment jamais aux frontières politiques. Ce qui veut dire que les langues ont leur propre vie, partiellement indépendante des configurations politiques. Il reste que les langues sont des facteurs d’influence dont les modalités leur sont propres et ne peuvent se comprendre qu’à travers l’histoire. La langue française qui se trouve fortement mise en difficulté par l’hégémonie de l’anglais, et la prépondérance militaire américaine, n’a pas dit son dernier mot. L’éveil de l’Afrique sera-t-il durable ? En tout cas, le destin du français est étroitement lié à celui de l’Afrique, qui doit concentrer toute l’attention de la France et de l’Europe. Abstract Whether we like it or not, language issues raise power issues. It is impossible to ignore this reality, even the distribution of speakers almost never corresponds to political boundaries. This means that languages have their own lives, partly independent of political configurations. The fact remains that languages are factors of influence whose modalities are specific to them and can only be understood through history. The French language, which finds itself in great difficulty because of the hegemony of English and American military preponderance, has not said its last word. Will Africa's awakening be sustainable? In any case, the fate of French is closely linked to that of Africa, which must focus all the attention of France and Europe.

Acquisition d'une L3 et plurilinguisme

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021

Depuis le changement de paradigme induit par la perspective plurilingue du CECRL, les recherches en acquisition d'une troisième langue (L3) ou d'une langue additionnelle (Ln) sont plus que jamais d'actualité. Les apprenants étant le plus souvent plurilingues, il est en effet urgent de se pencher sur les spécificités de ce public face à une nouvelle langue. Après un rapide tour d'horizon des différentes dénominations et définitions du statut de langue 3 (L3), nous cherchons à déterminer dans quelle mesure l'acquisition d'une L3/Ln diffère de celle d'une L2. Ce chapitre vise également à montrer l'apport des études linguistiques en acquisition L3 à la didactique des langues étrangères, et plus largement à la didactique du plurilinguisme. On peut imaginer en effet que ces recherches sont susceptibles de trouver un écho favorable auprès des didacticiens des langues-cultures et des enseignants de langues qui peuvent se sentir déroutés par l'hétérogénéité linguistique de leurs apprenants plurilingues. L'enjeu est de mieux prendre en compte le répertoire langagier de l'apprenant afin de pouvoir mettre en oeuvre des pratiques plurilingues intervenant à bon escient dans le processus d'apprentissage / acquisition de la langue cible. Les travaux de recherche sur le plurilinguisme dans une perspective acquisitionniste abordent la problématique suivante : l'apprentissage d'une langue at -il toujours comme point de départ la langue première (L1) de l'apprenant, ou, au contraire, toutes les langues connues sont-elles susceptibles d'influencer l'apprentissage ? On peut en effet imaginer qu'apprendre une deuxième ou troisième langue étrangère (LE) n'est pas la même chose qu'apprendre une première LE. De même, on peut se demander comment un locuteur plurilingue procède pour jongler entre les différentes langues de son répertoire linguistique. Nous évoquerons ici les problèmes acquisitionnels d'influence entre les langues connues d'un sujet plurilingue. Il arrive en effet qu'une autre langue (L2) surgisse au détour d'une conversation en LE alors que l'interlocuteur ne maîtrise visiblement pas cette langue. Attablée à une terrasse de café en Italie avec un ami francophone, j'ai par exemple utilisé une expression japonaise (sumimasen, l'équivalent ici de « s'il vous plait ») pour appeler le serveur. Qu'est-ce qui explique ce lapsus ? Pourquoi le mot m'est-il venu à l'esprit en japonais plutôt qu'en italien ? En d'autres termes, chez un locuteur plurilingue, quels facteurs déterminent la langue de son répertoire qui aura le plus d'impact sur sa L3 ? La circulation des langues dans l'apprentissage est sous-tendue par les notions de transfert linguistique et celle plus large d'influence translinguistique, qui renvoient au fait que les langues ne sont pas séparées les unes des autres et sont susceptibles d'avoir un effet sur la langue apprise. Nous abordons ces influences, qu'elles soient positives, négatives, ou neutres, à travers l'étude du traitement de la langue cible (en production), ce qui nous amène à distinguer, dans certains cas, différents rôles joués par les langues du répertoire langagier du locuteur plurilingue. Afin de rendre compte de ces phénomènes interlinguistiques dans la production en L3 / Ln, nous passons en revue les principaux facteurs les conditionnant (typologie linguistique / psychotypologie de l'apprenant, compétence en L2 / L3, statut en tant

Interculturalité et plurilinguisme

2014

Beschreibung und Analyse einiger ausgewählter Projekte im schulischen Bereich zur Förderung von Interkulturalität und Mehrsprachigkeit. Erläuterung der pluralen Ansätze und Vorstellung von Initiativen zur Einbeziehung von Eltern und Erziehungsberechtigten.

Le discours sur le plurilinguisme institutionnel et sa réception dans de milieux d’étudiants : de la conquête des esprits au scepticisme

Les voix de l’Europe : pratiques plurilingues, identités et circulation des savoirs, 2015

Si l’Europe des langues et du multilinguisme est sans doute une réalité sociolinguistique, elle est aussi un projet politique qui soutient le plurilinguisme individuel, bien qu’on puisse observer que le plurilinguisme encouragé est élitaire et ne concerne pas forcement les langues présentes sur le terrain européen. Il est, en effet, clair que depuis de nombreuses années des structures supranationales, comme le Conseil de l’Europe, l’Union Européenne et l’Unesco, affichent clairement la volonté de promouvoir le plurilinguisme à travers la mise en œuvre de politiques linguistiques adéquates. Il s’ensuit une abondante production de discours qui soutiennent ces politiques linguistiques et les principes qui les sous-tendent : il s’agit de textes politiques, techniques, de sensibilisation de l’opinion publique etc. En schématisant fortement, il est possible de résumer les arguments avancés dans la promotion du plurilinguisme en deux catégories : ce dernier favorise, d’un côté, la communication interculturelle et, par conséquent, des valeurs comme le respect de la diversité et la démocratie, tandis qu’il constitue, d’un autre côté, un atout considérable pour l’individu dans le marché du travail international. Dans le cadre de cette communication, il sera question de la réception de ces discours sur le plurilinguisme dans de milieux estudiantins. Si la conquête des esprits semble accomplie et le plurilinguisme n’a plus besoin de défenseurs, puisque les jeunes étudiants se montrent convaincus de la cause, un certain scepticisme apparaît quant à la sincérité des principes qui sous-tendent l’argumentation en sa faveur. Ainsi prend-on ses distances avec les discours sur le plurilinguisme en évoquant soit l’insuffisance de moyens pour leur mise en œuvre soit l’hypothèse que derrière les valeurs nobles se cacherait la volonté de rendre les travailleurs mobiles, dans un capitalisme mondialisé. Notre propos s’appuiera sur des extraits de discours recueillis auprès d’étudiants de l’Université de Strasbourg qui ont participé à des entretiens semi-directifs ou à des focus groups (en français et en grec). Cette enquête a été effectuée dans le cadre du projet de recherche franco-grec Platon Hubert-Curien / Econolang, soutenu par Campus France et par le Secrétariat Général de Recherche et de Développement (Grèce), intitulé La crise économique et son impact sur les attitudes vis-à-vis des langues étrangères et sur les motivations dans leur apprentissage. Les discours recueillis seront analysés du point de vue de leur contenu. L’analyse de contenu thématique sera complétée par une analyse discursive afin de mettre en évidence la construction dans et par le discours des représentations du plurilinguisme et des identités discursives chez les étudiants qui ont participé à l’enquête.

Du caractère irréductible du plurilinguisme

Bulletin européen des sciences sociales 2013-10, 2013

La réflexion suivante emprunte beaucoup à une idée maîtresse de la philosophie nietzschéenne selon laquelle tout est interprétation. Nous sommes de ceux qui pensent que, même si tout est interprétation, dans la mesure où, comme l’a démontré Kant, nous n’avons aucun moyen d’appréhender directement le réel, toutes les interprétations ne se valent pas. Surtout, aucune vision du monde, aucune langue, n’est capable d’épuiser la totalité du monde réel. La diversité linguistique et le plurilinguisme sont donc philosophiquement inéluctables. Mots-clés : langues, plurilinguisme, philosophie, interprétation Abstract The following reflection borrows much from a central idea of Nietzschean philosophy that everything is interpretation. We are among those who think that, even if everything is interpretation, insofar as, as Kant has demonstrated, we have no means of directly apprehending reality, not all interpretations are equal. Above all, no vision of the world, no language, is capable of exhausting the entire real world. Linguistic diversity and plurilingualism are therefore philosophically ineluctable. Keywords : langages, plurilingualism, philosophy, interpretation

Précis du plurilinguisme et du pluriculturalisme

2008

Les trois coordinatrices de cet ouvrage, Claire Kramsch, Danielle Lévy, Geneviève Zarate, ont travaillé en étroite complémentarité tout au long de ce projet. Toutes les trois ont sollicité jeunes chercheurs et collègues, ainsi que leurs institutions respectives pour le financement de ce projet. Geneviève Zarate a obtenu le soutien du Conseil scientifique de l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO, puis celui de la Jeune Équipe PLIDAM (JE 2502), rattachée à l'INALCO. Claire Kramsch a organisé un séminaire interdisciplinaire en février 2005, à l'Université de Californie à Berkeley. Danielle Lévy a mobilisé l'association universitaire pour la didactique du français DoRiF-Università, le Département d'Études sur le Changement social et le Centro Linguistico d'Ateneo (CLA) de l'Université de Macerata et organisé un séminaire de travail en juillet 2006. D'autres collègues ont également sollicité leurs réseaux scientifiques pour ce projet, parmi lesquelles Aline Gohard-Radenkovic, qui a accueilli en 2007 une réunion de travail à l'Université de Fribourg, et Marie-Christine Kok-Escalle à travers les membres de la Société Internationale pour l'Histoire du Français Langue Etrangère ou Seconde (SIHFLES). Claire Kramsch, Danielle Lévy et Geneviève Zarate ont assuré la direction scientifique du projet. Geneviève Zarate a assuré la direction de l'ouvrage. Introduction générale Claire KRAMSCH, Danielle LEVY, Geneviève ZARATE

Les députés européens entre allégeances multiples et logique d’institution

2002

La question de la légitimation dans l'Union européenne présente des aspects très différents selon que l'on envisage ses politiques, ses institutions ou le projet d'intégration lui-même, et se pose en des termes contrastés selon l'angle d'approche adopté. Le présent article a pour objet d'envisager la question du point de vue du Parlement européen et de ses membres. Il examine la manière dont les comportements et discours des parlementaires européens sont conditionnés par l'impératif de légitimation et, inversement, analyse comment cet impératif est redéfini en fonction de l'inclusion des députés dans un réseau d'allégeances complexe et contrasté. L'hypothèse centrale est que la légitimation de leurs positions et décisions est l'une des clés du fonctionnement de l'institution, tant dans ses aspects internes qu'externes. The question of legitimisation in the European Union can be seen in very different lights depending on whether its politics, its institutions or the integration project itself is under scrutiny, and is posed in contrasting terms according to the angle of approach which is adopted. This article aims to envisage the question from the point of view of the European Parliament (EP) and of its members (MEPs). It examines the way in which the behaviour and speech of MEPs are conditioned by the imperative of legitimisation and, conversely, analyses how this imperative is redefined by the inclusion of the MEPs in a network of complex and contrasting allegiances. The central hypothesis is that the legitimisation of their positions and decisions is one of the keys to the functioning of the institution, as much in its internal as in its external aspects.