Forme, technique et idéologie - Les ingénieurs des Ponts et Chaussées à la fin du XVIIIe siècle (original) (raw)
Related papers
Le service des Ponts et Chaussées en Guadeloupe est méconnu. Pourtant, notre patrimoine est marqué de l’empreinte des ingénieurs des Ponts et Chaussées. Il est vrai que l’organisation du service des Ponts et Chaussées en Guadeloupe relève, à bien des égards, d’une véritable aventure. En effet, les premiers ingénieurs des Ponts et Chaussées, dont le corps est pourtant institué en 1716, ne sont destinés à la Guadeloupe qu’un siècle plus tard, en 1816. Mais ces derniers se heurtent à l’autorité des ingénieurs militaires du Génie, plus anciennement établis dans les colonies et qui assumeront à plusieurs reprises les missions théoriquement dévolues aux ingénieurs civils. Le service des Ponts et Chaussées, d’abord institué sous le nom de direction des constructions civiles, ne deviendra autonome qu’en 1841. Par la suite, une hiérarchisation du service se met en place avec une organisation territoriale et administrative. Parallèlement, les employés acquièrent de véritables statuts jusqu’à la reconnaissance des emplois coloniaux dans les Travaux Publics. Mais c’est surtout la nomination d’ingénieurs et d’employés créoles qui marque véritablement un tournant dans l’organisation du service. Le recrutement au mérite se substitue à l’envoi d’employés extérieurs et pour beaucoup d’agents créoles, dont la carrière a commencé au bas de l’échelle, l’ascenseur social fonctionne pleinement. Enfin, les nombreux travaux que les ingénieurs des Ponts et Chaussées eurent à mener, dans tous les domaines de l’art (voies de communication, bâtiments civils, ponts…), donnent une image concrète de ce corps spécialisé, dépositaire de l’aménagement du territoire.
L’administration des travaux publics en Espagne fut créée et implantée à la fin du XVIIIe et durant la première moitié du XIXe siècle. Cet article vise à examiner la relation entre l’organisation administrative des travaux publics et la construction d’un modèle espagnol du génie. On analysera les débuts hésitants et contestés de l’introduction des politiques de fomento (aménagement) par les réformateurs du Siècle des Lumières. On examinera ensuite le processus de consolidation, pendant les décennies suivantes, d’une organisation particulière d’administration des travaux publics, marquée par son caractère centralisé et par le monopole exercé par l’État, et qui se présente comme un produit hybride, point de rencontre entre l’influence exercée par le modèle français des travaux publics et les dynamiques locales. On n’oubliera pas d’évoquer les critiques adressées à ce modèle ainsi que les contre-propositions dont il a fait l’objet, à partir d’autres expériences étrangères, l’organisation britannique des travaux publics en particulier. Enfin, on analysera la configuration du génie en Espagne, en soulignant notamment les similitudes et les différences avec le modèle français du “génie” (du monde des ingénieurs), qui a servi de point de repère pour les Espagnols.
2009
Cette communication porte sur la dimension historique du risque d'inondation : il s'agit de s'interroger sur la place d'un grand corps de l'Etat, les Ponts et Chaussees dans la gestion de ce risque aux echelles locales et departementales, au XIX° siecle et au debut du XX° siecle. Les Pyrenees occidentales offrent un cas d'etude interessant, peu explore jusque-la. Pourtant, les inondations y sont frequentes, bien que d'ampleur moderee et rarement meurtrieres. Le depouillement systematique des archives departementales permet de reconstituer la chronologie des debordements sur le temps long, de proposer une geographie des lieux les plus vulnerables et surtout d'analyser l'evolution de l'action publique face a la catastrophe montrant notamment les relations entre le developpement des reseaux et l'evolution du risque d'inondation.