"La chute d’Anytos et la vengeance de Socrate : à propos d’une légende tenace", Rationes rerum 5, janvier-juin 2015, p. 117-128. (original) (raw)
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Vérité morale et savoir chez Socrate, «Méthexis», 31, 2019, pp. 3-26
This paper argues that the strong relationship between moral truth and knowledge is the main feature of Socrates' philosophy and what makes him the real discoverer of ethics. In particular, this point explains the peculiar knowledge model adopted by Socrates, who, while admitting to be aware of his ignorance, shows instead his deep knowledge in a series of philosophical domains. Moreover, all this process makes the Socratic concept of anthropine sophia something dynamic and essential for philosophical inquiry. At the beginning, the paper also provides a new look at the so-called Socratic question. Publié en 1913, Sokrates. Sein Werk und seine geschichtliche Stellung1 est encore de nos jours le plus riche et, peut-être même, le plus beau livre qui ait été écrit sur Socrate, bien qu'il puisse se révéler dépassé sur un certain nombre de questions, notamment en ce qui concerne l'interprétation des Socratiques que la recherche a par la suite éclairée d'un jour nouveau. Dans son livre, Heinrich Maier baptisait comme personalia Socratica de Platon deux de ses oeuvres : l'Apologie de Socrate et le Criton. Dans le même contexte, il avisait le lecteur que cette expression devait être interprétée dans le sens que les deux écrits en question ne représentaient pas une pure et simple exposition des conceptions de Socrate, mais qu'ils transmettaient plutôt la vision et l'expérience la plus 1 Maier (1913).
Revue des Etudes Anciennes 116.2 (Bordeaux), 2014
Abstract - The novi homines mentioned by Cicero in his speeches were cautiously chosen : the orator had carefully selected an exemplary list of the most famous people to form a symbolic « hall of fame » which had to define and embody a social and political model for its own particular value figure. So, It is necessary to take into account the part of Cicero’s subjective representation and personal intentions to rightly understand the defining elements of « new man » and novitas contained in these texts. Résumé - Les homines novi mentionnés par Cicéron dans ses discours n’étaient pas du tout choisis au hasard : l’orateur avait sélectionné avec soin une liste exemplaire des personnages les plus illustres afin de composer un « panthéon » symbolique qui avait vocation à définir et incarner un modèle social et politique destiné notamment à valoriser sa propre figure. C’est donc en tenant compte de la part de représentation subjective et des intentions personnelles de Cicéron, qu’il faut comprendre les éléments de définition de l’homme nouveau et de la novitas contenus dans ces textes.
Le procès invisible de Socrate (Etienne Nodet, o.p. - A.Wohlmann)
Le procès invisible de Socrate 2020 PRÉAMBULE. Socrate fut condamné en -399 sous trois inculpations principales : il corrompait la jeunesse, il méprisait les dieux de la cité et il en introduisait d'autres. Mais des années auparavant, Aristophane l'avait brocardé sur ces mêmes thèmes, dans l'hilarité générale. Par conséquent, son procès capital avait d'autres motifs, qui ont été masqués. NB. Une tradition très ancienne veut que Platon ait connu Moïse. Une autre, plus récente, affirme qu'Euclide aurait retrouvé quelques inédits de Socrate.
The feats of arms of Publius Crassus at Carrhes are described by Plutarch as a notable moment, not only for the fate of the protagonists, but also for the entire Vrbs. The biographer presents the Roman general as an anti exemplum of moderation and temperance, while condemning his lack of clairvoyance. At the same time, he warns future generations of the ill-foundedness of acting by imprudence and eagerness. However, the Greek biographer salutes his courage in the face of death. Mots-clés Carrhes-Crassus-bataille-Plutarque
Dans la condamnation de la tragédie et de l'art en général, il [Platon] n'est certes pas resté en arrière du cynisme naïf de son maître, et pourtant, poussé par une impérative et tout artistique nécessité, il lui fallut créer une forme d'art qui a précisément une analogie intime avec les formes qu'il réprouvait. Nietzsche, L'Origine de la tragédie 2 L'Apologie de Socrate, parmi les oeuvres les plus connues de Platon, ne cessera jamais de nous étonner. Nous allons examiner le sens controversé d'un passage où Socrate fait une référence explicite à Aristophane. Nous nous intéresserons à deux stratégies discursives dans ce texte, pour essayer de réévaluer le jugement platonicien sur les Nuées, sur Aristophane et sur la comédie en général. La première stratégie concerne la construction du discours qui aurait été effectivement prononcé par Socrate devant les juges et qu'il n'a pas écrit ; la seconde concerne le texte que Platon a rédigé quelques années plus tard pour rapporter cet événement. La première apparaît dans la seconde comme le sujet d'une fiction réaliste qui renvoie à un événement historique dont l'objectivité est plus floue, et qui a été d'ailleurs rapporté aussi par d'autres écrivains, comme Xénophon et Isocrate. La seconde nous est disponible textuellement. Pour l'analyse de la première, comme pour tout fait historique, il nous faut comparer les documents disponibles, analyser les témoignages, et aussi essayer d'imaginer ce qui aurait pu se passer comme événement 3 . Dans les deux stratégies rhétoriques, la référence aux Nuées d'Aristophane joue un rôle important. Nous voulons montrer que dans la 1. Je remercie André Laks, Aude Wacziarg et Rossella Saetta Cottone pour leurs suggestions et leur bienveillante révision de mon style en français. 2. Trad. J. Marnold et J. Morland (1906) ; édition électronique, Les Échos du maquis, 2011.
Lors de son procès en 399, Socrate fut accusé d'avoir jeté le trouble tant dans la famille que dans la cité. Par ses manières de vivre comme par ses propos, le philosophe aurait transgressé les frontières traditionnelles entre public et privé, s'attirant en retour le courroux de la communauté tout entière. Tel est le point de départ des Mémorables, oeuvre au cours de laquelle Xénophon s'efforce précisément de répondre à ces accusations, en déplaçant les termes du débat : loin de chercher à abolir la séparation entre public et privé, Socrate aurait fait valoir, tout au long de sa vie, qu'une telle distinction n'était pas pertinente dans le cadre d'une réflexion sur l'art de commander. En cela, le Socrate de Xénophon semble développer un point de vue assez proche de celui de Platon qui, lui aussi, récuse la validité d'un tel distinguo. Toutefois, leurs argumentaires respectifs reposent sur des conceptions opposées de l'art de gouverner : savoir idéel pour l'un, savoir-faire pratique, pour l'autre.
Philosophie et vie dans l’Apologie de Socrate, «Revue de Philosophie Ancienne», 38, 2020, pp. 27–53
Revue de Philosophie Ancienne, 2020
Cet article se propose de mettre en lumière la centralité du thème de la vie, et du rapport entre vie et pensée, dans la philosophie de Socrate. Ce thème est étroitement lié chez Socrate à la justification du sens de sa propre philosophie, qui repose non pas sur un certain « mode de vie », mais sur une série de principes théoriques forts et clairement définis. Or ces principes ne peuvent se réaliser que lorsqu'ils trouvent leur matière d'actualisation et leur instrument de contrôle dans la réa-lité de la vie. Cela implique l'élaboration d'un nouveau concept de « vie », ainsi que du concept fondamental de « vivre en philoso-phant » : ce dernier indique une sorte de déplacement continu du plan de la pensée au plan de la vie, et vice versa, du particulier à l'universel, et vice versa, car seul, chacun des deux est insuffisant. ABSTRACT This article aims to highlight the importance of the theme of life, and of the relationship between life and thought, in Socrates' philosophy. For Socrates, this theme is closely linked to an explanation of the sense of his own philosophy, which is not based on a certain « way of life », but on a series of strong and clearly-defined theoretical principles. These principles can, however, only be achieved once their terms of actualization and instrument of control have been found within the reality of life. All the considerations above lead Socrates towards the edi-fication of a new concept of « life » and the prescription « to live phi-losophizing ». The latter notion suggests a constant shifting from the ground of thought to that of life, and vice versa, and from the ground of the particular to that of the universal, and vice versa, since each of them, considered by itself, proves to be insufficient.