L'objet de l'exposition: le regard ethnographique #2 (French) (original) (raw)
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L'objet de l'exposition: le regard ethnographique (french)
Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre du séminaire « L’objet de l’exposition », qui réunit les étudiants de l’option « Médiation culturelle et Pratiques de l’exposition » du master en histoire de l’art de l’Université de Tours et du master Art de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges. Elle bénéficie du soutien de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges et du laboratoire InTRu (EA 6301). « L’objet de l’exposition » porte une réflexion sur l’exposition comprise en tant qu’objet d’étude à part entière. Chaque année, le séminaire se propose d’aborder ce vaste champ de recherche à travers le choix d’une thématique particulière, reprise lors d’une journée d’étude qui clôture le cycle. Cette année, c’est « le regard ethnographique » qui est étudié. Après le « tournant ethnographique » des années 1990 – évoqué par la notion d’« artiste en ethnographe » théorisée par Hal Foster – les pratiques curatoriales et artistiques plus récentes attestent d’un intérêt grandissant pour l’ethnographie, considérée du point de vue de ses objets et de ses institutions. Une multiplicité d’expositions a récemment posé des questions complexes qui touchent au rapport, souvent controversé, entre art contemporain et musée ethnographique, au problème de la restitution d’objets et d’artefacts pillés en contexte colonial, ou au statut des objets qui se trouvent dans ces musées. Les musées d’ethnographie, eux-mêmes, semblent de plus en plus trouver dans l’intervention d’artistes au sein de leur collection une solution à leur besoin de rénover et d’interroger leurs pratiques. A ce titre, le travail que mène Clémentine Deliss au Weltkukturen Museum de Francfort est exemplaire.
Anaïs Mauuarin, Séminaire doctoral commun Paris I/Paris IV, 2 avril 2015 Anaïs Mauuarin Paris I Panthéon-Sorbonne, ED 441/Lab. HiCSA Séminaire doctoral commun Paris I/Paris IV Séance 5 : l'histoire de l'art est-elle (in)finie ? 2 avril 2015 Photographies en ethnologie : que faire du point de vue de l'Autre ? Exigences théoriques et choix méthodologiques au fil d'une thèse J'aimerais aujourd'hui envisager la manière dont il est possible de faire dialoguer son travail de thèse avec des exigences théoriques, parfois très puissantes, comme dans le cas des Postcolonial Studies. Et dans mon cas la question est de savoir : est-ce qu'il possible d'accorder une attention au « point de vue de l'Autre », au point de vue de celui qui est normalement photographié ? Je travaille sur les rapports de l'ethnologie africaniste française à la photographie, de 1930 à 1960, et mon corpus est composé de photographies prises par des « ethnologues » -et par des collaborateurs de l'ethnologie -sur le terrain, en Afrique, dans une période « coloniale ». Le contexte théorique avec lequel je dialogue est celui des Postcolonial studies. Parmi les plus grands représentants on compte évidemment Edward Saïd et son Orientalism (1978), Gayatri Chakravorty Spivak ou Homi Bhabha, tous nourris de la French Theory (Foucault, Derrida et Deleuze, auxquels on associe, entre autres, Lyotard, Guattari, Bourdieu et Baudrillard). C'est un courant qui a ouvert à la prise en compte de nouveaux points de vue, à un déplacement du regard du chercheur depuis les « grand narratives » forgé par l'Occident vers celui des « subalterns ». Je ne vais toutefois pas beaucoup évoquer ces auteurs de référence. Je vais plutôt me concentrer dans un premier temps sur les travaux des chercheur.se.s qui dialoguent plus étroitement avec mes problématiques. Je mentionnerais deux attitudes postcoloniales : l'une qui tend à mettre au jour la dimension coloniale des instituions et à souligner les accointances entre savoir et pouvoir en anthropologie ; et l'autre qui cherche plutôt à sortir de ce cadre colonial et à redonner du pouvoir -on peut parler aussi d'agency -aux colonisés, par un processus d' « empowerment ». À partir d'un aperçu de ces travaux, des questions qu'ils soulèvent, voire des exigences qu'ils font naître, j'aborderai ensuite la manière dont je me suis appropriée ces questions, et comment cela m'a conduit à certains choix et certaines orientations méthodologiques.
Jamais deux sans trois: La situation ethnographique et le rapport à l'autre
Anthropologies réflexives, 2017
L’anthropologie construit son savoir à partir de rencontres et de relations. Cependant, au lieu de se pencher sur les dynamiques de ces rapports, l’ana- lyse anthropologique se limite généralement à la description des logiques culturelles de l’autre. Pour rendre compte de la complexité du rapport à l’autre dans le contexte de la recherche ethnographique, il est nécessaire de repenser les bases de notre savoir à partir d’une analyse épistémologique des discours et des pratiques scientifiques. Une critique de la démarche ethno- graphique qui tient compte de l’histoire permet d’identifier au moins trois différentes orientations épistémologiques, dont chacune correspond à une posture spécifique du chercheur vis-à-vis de son objet d’étude.Après avoir présenté des réflexions sur les contributions de l’anthropologie aux sciences humaines et quelques constats sur la transmission du savoir méthodologique dans notre discipline, il semble intéressant de revenir sur l’histoire récente de la discipline (particulièrement dans le contexte nord-américain), qui a vu s’opposer deux courants puissants – modernistes et postmodernistes –, pour insister sur la présence discrète d’un troisième courant épistémologique en anthropologie : celui de l’herméneutique. Enfin, une analyse comparative de ces trois courants permettra d’attirer l’attention sur l’importance de la vigilance épistémologique dans l’analyse du rapport à et avec l’autre.
2012
L'artiste en ethnographe, Centre Pompidou, musée du quai Branly 26-28 mai 2012 Performances, symposium international, projections Avec la présence de Fred Wilson (New York), George Marcus (Berkeley), Jennifer Gonzalez (San Francisco), Faye Ginsburg (New York), Benoit de Lestoile (Paris), Clementine Deliss (Francfort), Peggy Buth (Berlin), Joachim Koester (Copenhague), Trinh T Minh Ha (San Francisco), Karen Mirza et Brad Butler (Londres), Maureen Murphy (Paris), T.J.Demos (Londres) - Modération : Erik Bullot, Patricia Falguières, François Piron, Giovanna Zapperi Films de Kidlat Tahimik (Philippines), Dias & Riedweg (Brésil), Francis Alÿs (Etats-Unis), Jorge Preloran (Argentine), Luis Ospina & Carlos Mayolo (Colombie), Camille Henrot (France) Performance de Simon Fujiwara (Londres) Commissariat : Aliocha Imhoff, Kantuta Quiros, Morad Montazami Une manifestation soutenue par le musée du quai Branly, le Centre Pompidou, la Région Ile de France
2012
Creation ex nihilo, la Cite nationale de l'histoire de l'immigration qui ouvre ses portes en octobre 2007 est une institution singuliere dans le paysage des musees francais. Ne disposant d’aucune collection prealable, elle initie ses acquisitions dans le domaine des beaux-arts et se dote d’une « collection ethnographique » en vue de la constitution de ses galeries permanentes. Participant d’une volonte de l’institution d’associer la « societe civile » a l’elaboration du patrimoine, sa collection ethnographique se developpe autour de l’archivage des temoignages lies a des parcours de vie. Comment l’idee d’une « collection ethnographique » a-t-elle emerge au sein d’une institution consacree a l’histoire de l’immigration ? Quelle place a-t-on accorde a la demarche ethnologique dans un processus de patrimonialisation initialement base sur une volonte de reconnaissance des memoires ? L’auteur revient sur la genese de cette collection du dernier ne des musees nationaux francais.
Poétique et politique de l’altérité : colonialisme, esclavagisme, exotisme XVIIIe-XXIe siècles (dir. Karine Bénac-Giroux), Éditions Garnier, collection "Rencontres", Série Le Dix-Huitième, 2019
Le XIXe siècle voit ainsi l’émergence du concept de « salon colonial », organisé par quelques amateurs, collectionneurs d’objets exotiques, à celui de « section coloniale », puis d’« exposition coloniale », bien structurée par une classification et à la scénographie maîtrisée et sous contrôle. Ce passage, orchestré par l’État, sous la IIIe République, a pour dessein de vulgariser, par la diffusion de modèles scénographiques populaires, des expositions qui, au second Empire, s’adressent en priorité aux élites locales. Cet article propose de s’interroger sur le regard porté sur l’objet “exotique” en fonction des espaces, des lieux et des jeux de correspondances où ils se trouvent. A new concept emerged in the 19th century: that of "colonial art salons". These were held by a handful of art lovers and collectors of exotic objects, at first just as "colonial sections" and then as full "colonial exhibitions", rigidly structured and classified, with stringent control over their scenography. This shift, orchestrated by the State under the Third Republic, brought scenography models to the masses, popularising exhibitions which had, during the second empire, been restricted mainly to the local elites. This article addresses the way "exotic" objects were viewed as influenced by the spaces and places they were displayed in, and the interplay of associations that accompanied this positioning.
Une image peut en cacher une autre : réflexions autour d’une exposition
Perspective
Dario Gamboni, professeur d'histoire de l'art à l'Université de Genève, est l'auteur entre autres de Potential Images: Ambiguity and Indeterminacy in Modern Art (Londres, 2002) et a été commissaire adjoint de l'exposition Une image peut en cacher une autre. Felix Thürlemann est professeur d'histoire et de théorie de l'art à l'Université de Constance. Auteur de nombreuses études sur l'histoire de l'art européen depuis la Renaissance et sur les fondements méthodologiques de la pratique interprétative, il a publié récemment avec Steffen Bogen Rom. Eine Stadt in Karten von der Antike bis heute (Darmstadt, 2009). Michel Weemans enseigne à l'ENSA de Bourges. Ses recherches portent particulièrement sur l'art fl amand et il termine un livre sur Herri met de Bles. Il a été commissaire associé de l'exposition Une image peut en cacher une autre et prépare en collaboration avec Alain Tapié une exposition sur le paysage fl amand au XVI e siècle.