Isabelle Landry-Deron (dir.), La Chine des Ming et de Matteo Ricci (1552- 1610) : Le premier dialogue des savoirs avec l’Europe, Paris : Cerf/Institut Ricci, 2013. (original) (raw)
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Xuan Wang, « Les visiteurs chinois à la villa Olga II » , 2024
Il faut attendre quatre ans plus tard, en 1929,pour que Romain Rolland reçoive le deuxième visiteur chinois à la villa Olga. Il s’agit de Liang Tsong Taï (1903-1983), un jeune poète originaired’une famille commerçante de Guangzhou (Canton). Différent de Kin Yn Yu qui a apprisle français et le latin depuis l’adolescence, Liang Tsong Taï commence son apprentissage du français à l’âge de 20 ans, plus tard que celui de l’anglais. En novembre 1924, il arrive à Marseille et ensuite part à Genève. Il y reste jusqu’à l’été suivant et y étudie le français. À l’automne 1925, le jeune homme s’installe à Fontenay-aux-Roses et déménage à Paris1 l’année suivante.Entre 1925 et 1928, il s’inscrit à laSorbonne sous le nom de « Liang Tchong Tai » et suit quatre cours du Certificat supérieur (littérature anglaise, philosophie moderne, littérature française, philologie française). Au printemps 1926, un événement important a changé la vie d’étudiant de Liang Tsong Taï : il rencontre Paul Valéry et devient le protégé de ce dernier. Désormais, les milieux littéraires français et les salons artistiques de Paris lui ouvrent leurs portes, et de nombreuses activités le poussent à renoncer à l’obtention de son diplôme.
Ricci et les intellectuels chinois aujourd’hui
Même si Matteo Ricci est aujourd’hui célébré par l’Occident et par la Chine, ce ne fut pas toujours le cas. Nous limitant au discours chinois depuis les trente dernières années, c’est-à dire depuis l’ouverture de la Chine au monde, nous décrirons le travail récent d’un historien de la pensée (Ge Zhaoguang), d’un philosophe (Zhang Xiaolin) et d’un historien (Li Tiangang) dans leur effort pour situer Ricci et son apport comme un chapitre de l'histoire chinoise. On verra que l’apport de Ricci, interprété à partir de la même question de la modernité chinoise, donne lieu à trois réponses très contrastées.
Xuan Wang, « Les visiteurs chinois à la villa Olga », 2023
La villa Olga, résidence principale de Romain Rolland en Suisse entre 1922 et 1938, joue un rôle non négligeable dans ses communications avec les intellectuels du monde entier. Cette villa se trouve sur une colline pittoresque à Villeneuve, dans le canton de Vaud, au bord du lac Léman et proche de l’Hôtel Byron. On ne peut pas oublier les séjours de deux grandes figures indiennes à Villeneuve : Rabindranath Tagore (1861-1941) en juin-juillet 1926 et Mahatma Gandhi (1869-1948) en décembre 1931. Les échanges directs entre l’écrivain et les jeunes Chinois sont particulièrement actifs entre les années 1920 et 1930, en même temps que ses dialogues avec les Indiens et les Japonais. À l’époque, en tant qu’auteur de Jean-Christophe et de « Au-dessus de la mêlée », Rolland reçoit non seulement des attaques provenant de ses compatriotes français, mais aussi des admirations de la part des lettrés chinois. Les visiteurs chinois sont sans exception des jeunes étudiants : ils connaissaient le nom de l’écrivain, d’un côté, par le Prix Nobel de littérature en 1915, et d’un autre côté, par ses engagements pacifiques. La villa Olga devient pour eux, en quelque sorte, un lieu de « pèlerinage » vers un grand maître contemporain de littérature et un homme de paix. Qu’est-ce qui s’est passé entre l’écrivain mûr et ces jeunes Chinois ? Dans cet article, nous nous intéresserons à J.-B. Kin Yn Yu (1901- ?) et dans les Études Romain Rolland n°52 – à paraître en décembre prochain – à Liang Tsong Taï (1903-1983), deux hommes de lettres talentueux qui ont attiré particulièrement l’attention de l’écrivain.
Revue DIX-HUITIEME SIECLE, 2018
on accepte que la philosophie ne forme pas une discipline et un exercice exclusivement européens mais universels de sorte que des systèmes de pensée non occidentaux peuvent se ranger sous son concept, l'on regrettera le fait que globalement la tradition philosophique occidentale méconnaisse assez largement les traditions philosophiques qui sont nées et qui se sont développées hors de son sol 1 . Dans ce contexte de cloisonnement historique encore récent et même en partie toujours actuel, les tentatives d'interprétation de la pensée traditionnelle chinoise par Malebranche et par Leibniz, à la charnière des 17 e et 18 e siècles, sont suffisamment rares pour mériter d'être saluées et examinées.