Introduction. Du patrimoine comme objet à la patrimonialisation comme processus (original) (raw)
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Patrimoine et patrimonialisation : Processus et nouvel enjeu de valorisation territoriale
O Ideário Patrimonial, 2020
Le champ patrimonial tel que nous le connaissons s’est élargi progressivement à tout ce qui peut être objet d’intérêt. La notion de patrimoine a vu ainsi son sens évoluer d’une manière précipitée depuis le siècle dernier. En effet, nous assistons à une évolution effrénée de la notion de patrimoine. Cette notion – culturelle à l’origine – se diversifie de nos jours d’une manière considérable pour inclure de nouveaux domaines, de nouvelles catégories et nous apporte aussi une nouvelle manière de percevoir ces biens, de les valoriser, de les intégrer dans notre vie quotidienne. Cette notion est liée à celle de la mémoire dont elle exprime et concrétise le système de référence collective que nous partageons et qui se trouve à la base de nos identités et de notre place dans l’histoire. En outre, appréhender le patrimoine comme ressource territoriale, revient à s’interroger sur les conditions dans lesquelles celui-ci peut être mobilisé comme ressource. De la même façon qu’une ressource, le patrimoine est le résultat d’un construit. Le processus de patrimonialisation à travers ses différentes phases, qui décrit ce travail de construction, peut contribuer à un rapprochement entre les deux notions et à répondre à des questions telles : comment le patrimoine est inventé et identifié, dans quelles conditions devient-il une ressource, comment et par qui est-il mobilisé ?
Les enjeux de la Patrimonialisation : Entre discours et réalité
Les bouleversements liés à la croissance urbaine non maîtrisée font de la ville le terrain privilégié pour l'application des principes du développement durable. La tendance actuelle est alors illustrée par la recherche qualitative qui inscrit la ville dans la durabilité. Dans ce contexte, les qualités durables des ensembles urbains historiques alimentent les réflexions des professionnels de l'espace et attestent du rôle essentiel que joue le patrimoine culturel dans la ville contemporaine en tant que ressource symbolique non renouvelable liée à la mémoire et à l'identité d'une population mais également en tant que ressource économique, qui fait apparaître le patrimoine à la fois, comme la mémoire du passé et comme un capital porteur de multiples enjeux. Après des décennies consacrées à la conservation matérielle du patrimoine, à partir de valeurs intrinsèques essentiellement historiques et esthétiques émanant des instances officielles, il est de nos jour reconnu que le patrimoine est une construction sociale spécifique à un lieu et à un temps donné, qui émane d'une sélection sociale fondée sur les valeurs qui traduisent la capacité de l'objet à témoigner des différentes cultures et savoir-faire qui définissent l'identité des habitants d'un espace. Au delà de cette évolution, qui touche aussi bien l'identification que les pratiques, le processus de patrimonialisation reste soumis à des conflits et des rapports de force, liés à l'intérêt socio-économique ou politique du patrimoine. Dans le contexte Maghrébin, la patrimonialisation au lendemain de l'indépendance concernait essentiellement les composantes précoloniales sélectionnées pour leur rôle majeur dans la construction de l'image de la nation et de l'identité culturelle, se rapportant à une période bien définie de l'histoire. Les enjeux de la patrimonialisation dépassent alors les intérêts scientifiques, esthétiques, sociaux ou économiques pour intégrer une dimension politique. Nous espérons à travers cette participation mettre en lumière les enjeux se rapportant autant a la patrimonialisation qu'aux pratiques de prise en charge du patrimoine culturel en Algérie, en prenant appui sur le cas de Bejaia(Bougie) , un territoire marqué par une richesse historique et patrimoniale significative qui représentent des opportunités sur lesquelles peut s'appuyer le développement durable de la ville ,mais néanmoins non reconnue en tant que tel, malgré l'avancée significative que représentent les récents instruments législatifs. Mots clés : Patrimonialisation, Enjeux, identité, critères d'identification et limites, méthodologie et stratégie d'intervention.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
Séance de la matinée Lecture analytique des travaux des invités : Pour cette séance introductive, il nous semblait évident de commencer ce travail avec Cyril Isnart et Jean-Louis Tornatore, non pas à travers leurs « expériences patrimoniales », mais plutôt à travers de leurs implications dans des « expériences dé-patrimoniales ». Cyril Isnart est anthropologue, chercheur au CNRS, membre de l'IDEMEC (institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative) à l'université Aix Marseille. Il travaille également en collaboration avec le CIDEHUS-Centre interdisciplinaire d'histoire, de cultures et de sociétés de l'Université d'Évora au Portugal, CRIA-Centre de recherche en anthropologie également au Portugal, et il est membre du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, Section Anthropologie sociale, ethnologie et langues régionales, de l'École Nationale des Chartes. La grande majorité de ses travaux portent sur le fait patrimonial, religieux et musical dans l'espace méditerranéen du Portugal, à la France, l'Italie, la Grèce et le Maghreb. Pour cette séance son choix s'est porté sur le patrimoine religieux, à travers son article « Raconter Saint-Antoine à Lisbonne. Acteurs, performances et effet du discours Séminaire Dé-Patrimonialisations : Séance introductive Synthèse Mathilde Bielawski 2/11 hagiographique contemporain. » 1 Il analyse les superpositions contemporaines entre tourisme, patrimoine et religion autour de l'image de Saint-Antoine de Padoue au Portugal. Il explique les moyens déployés, que ce soit par l'institution publique, l'Église, et l'industrie touristique au Portugal, pour la mise en place d'une image de Saint-Antoine de Lisbonne (sa ville natale) au détriment de Saint-Antoine de Padoue (sa ville de décès). L'hypothèse du texte est que le récit hagiographique est pris en charge par les champs religieux, touristiques et patrimoniaux, mais que l'apport de chacun dans la construction de ce récit est difficile à distinguer. En effet, ces La présentation de Jean-Louis Tornatore (Univ. De Bourgogne-LIR3S) s'appuie sur un texte qui est en cours de publication. Les personnes intéressées par son texte sont invitées à le contacter directement à l'adresse
Patrimoine et patrimonialisation au Maroc
Revue Hesperis, Volume XLV, 2010, pp.11-17
Ceci est la version preprint du texte introductif du volume XLV de la revue Hesperis Tamuda qui est un numéro spécial sur "Patrimoine et patrimonialisation au Maroc" sous la direction de Mohamed Berriane