Rochereil et l'art magdalénien de la fin du Tardiglaciaire dans le nord du Périgord (Dordogne, France) (original) (raw)
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L’utilisation des petits gibiers au Tardiglaciaire : le cas de Rochereil (collection Jude, Dordogne)
Animal symbolisé, animal exploité : du Paléolithique à la Protohistoire
« Apparently, in Eastern Europe, Neanderthals have neither hunted the carnivores nor exploited their carcasses. On the other hand, in Crimea, the exploitation of carnivores appears slightly more intense in the levels with "transition industries" (as in Buran Kaya III) or with Proto-Aurignacian (as in Siuren I). » Aucun exemple d'exploitation d'ours n'a été signalé au Portugal, mais seul l'Ours brun y était présent, l'Ours des cavernes n'y ayant jamais vécu. Les cas les plus nombreux se trouvent en France, en Allemagne et en Italie. Nejma Goutas et Jessica Lacarrière Cette étude a été financée dans le cadre du projet 2ARC-ARChives de fouilles ARCy-sur-Cure (coord. Goutas, Bodu et Mevel, UMR 7041)-programme Archives de fouilles des sites préhistoriques et antiques (resp. E. Bellon, USR 3225 et R. Vallet,
La collection d'art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l'étude des comportements symboliques des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets finis ou des déchets en matières dures d'origine animale) et l'extrême densité de son iconographie (un demi-millier d'entités graphiques). Pour l'essentiel, cette série s'est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930 par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 % d'inédits). Dans le cadre d'un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l'étude exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant les données issues de l'analyse fine des supports et d'une première étude formelle des représentations figuratives ou géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l'originalité des concepts et des vocabulaires graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont aussi les bases d'une étude plus approfondie sur les relations entre l'objet et l'oeuvre (ou les oeuvres) qu'il supporte que nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation s'exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d'un lien physique et sémantique fort, irréductible même, entre l'objet et l'image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l'organisation propre du décor sur ce dernier qui doivent être interrogées.
Extrait de : Olivier BUCHSENSCHUTZ, Christian JEUNESSE, Claude MORDANT et Denis VIALOU (dir.), Signes et communication dans les civilisations de la parole, Paris, Édition électronique du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2016. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du CTHS dans le cadre de la publication des actes du 139 e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Nîmes en 2014. Résumé À partir de quelques exemples tirés de l'iconographie pariétale et mobilière des sites de Rochereil et de Teyjat (La Mairie et l'abri Mège), les auteurs montrent l'originalité et la puissance du langage des signes et de la communication graphique à la fin du Magdalénien, il y a environ 14 000 ans cal BP. Cette période est contemporaine des ultimes soubresauts de la dernière glaciation qui induisent une transformation radicale des paysages et des écosystèmes. Les sociétés humaines, jusqu'alors inféodées aux steppes périglaciaires, s'adaptent peu à peu à ces changements en transformant leurs équipements, en révisant leur stratégie économique et cynégétique, en modifiant en quelque sorte leur mode de vie. Elles repensent également le nouveau monde qui les entoure et inventent de nouveaux symboles. La communication graphique et le langage qu'elles soutiennent en sont le meilleur reflet. Abstract Through some examples of parietal and portable iconography of the sites of Rochereil and Teyjat (La Mairie and Mège shelter), the authors show the power and originality of the symbolic language and graphic communication at the end of Magdalenian, about 14 000 years ago cal BP. This period is contemporary of the last back-and-forth of the Late Ice Age that led to an important landscape and ecosystem transformation. Human societies that were directly linked to periglacial steppa are due to an adaptation towards these changes by transforming their weapons, by thinking new economic and hunting strategies, somehow by changing their way of life. They also modify their way of thinking this new world surrounding them and invent new symbols. Their graphic communication with its language is its best reflectance. Un monde en mutation
La fin du Tardiglaciaire sur le Massif armoricain : territoires et cultures matérielles
Une enquête collective concernant les industries lithiques contemporaines du Tardiglaciaire permet de révéler soixante-huit sites (neuf sites majeurs, onze sites confirmés et quarante-huit indices) sur le Massif armoricain, inédits pour leur grande majorité. L’étude insiste sur deux d’entre eux, les Chaloignes (Mozé-sur-Louet, Maine-et-Loire) et La Cadiais (Bourg-des-Comptes, Ille-et-Vilaine). Deux vastes entités techniques se distinguent clairement par leurs caractères techniques et par leur mode d’occupation du territoire : l’Azilien et le « techno-complexe des industries à pointes à dos rectiligne », dénomination provisoire pour rendre compte d’un ensemble d’assemblages lithiques encore mal placé dans la chrono-typologie. Une hypothèse chronologique est proposée pour les organiser, qui permet plus aisément de comprendre le passage de l’Azilien au Mésolithique ancien, en comblant un hiatus incompréhensible dans l’Ouest.
La fin du Tardiglaciaire dans le Grand-Ouest de la France
Le Tardiglaciaire du Grand-Ouest de la France fait l'objet de nouvelles recherches depuis quelques années. La situation de cette région à la fin du Pléistocène était en effet totalement méconnue il y a encore vingt ans ce qui a valu au Grand-Ouest d'être systématiquement écarté des grandes synthèses françaises et européennes sur le sujet. La reprise de collections anciennes à l'attribution chrono-culturelle incertaine et la mise en place de nouvelles opérations ont néanmoins permis de restructurer le Paléolithique supérieur régional. Ces travaux ont dans un premier temps amené à proposer un nouveau modèle d'organisation des industries. Conséquence de cette révision, certains ensembles, longtemps considérés comme magdaléniens, ont été rajeunis de quelques millénaires et placés à l'extrême fin du Tardiglaciaire. Ce sont ces industries dénommées ici « post-aziliennes » qui font plus précisément l'objet de cet article. En nette rupture avec les temps qui l'encadrent, cette période voit l'objectif lamino-lamellaire reprendre une place prépondérante au sein de la production. Ces supports, réguliers et normés, ont été obtenus à partir de méthodes de débitage élaborées sur des matériaux de bonne qualité. Les lamelles ont été transformées en différentes gammes de pointes de projectile. Si les armatures axiales tiennent une place essentielle au sein des carquois, nos analyses ont également mis en évidence le développement de projectiles à tranchants transversaux. La représentation de ces différentes gammes d'armatures diffère d'une région à l'autre de l'Europe et suggère l'existence de différentes traditions. Dans le Grand-Ouest, comme dans le Sud-Ouest de la France et le Bassin parisien, les éléments laboriens / épilaboriens sont omniprésents. Cette région livre cependant aussi des pointes, encore méconnues dans la moitié ouest de la France et caractéristiques du Nord de l'Europe. Si la composition des carquois de ces groupes de chasseurs-collecteurs varie d'un secteur à l'autre de l'Europe, l'étude du sous-système lithique permet de mettre en évidence une large diffusion de concepts techniques forts en termes d'objectifs et de méthodes de production lithique. Ce phénomène nous amène à proposer l'hypothèse d'un grand techno-complexe paneuropéen composé de différentes traditions techniques pas toujours strictement contemporaines et aux limites plus ou moins perméables. Cette nouvelle vision des sociétés de la fin du Tardiglaciaire permet peu à peu de développer des réflexions quant à l'organisation socio-économique de ces groupes humains dans un contexte environnemental en pleine mutation.
Revue du Nord, 2012
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Anthropologie, 2002
Les signes magdaléniens sont plus nombreux et plus variés que ceux des autres époques du Paléolithique supérieur. Parmi les 3986 signes que nous avons dénombrés dans 28 grottes, 2364 signes, soit 59,3 % des signes sont associés aux représentations figuratives. Pour la question sur les relations entre les représentations figuratives et les signes, nous avons choisi quatre paramètres : l’analyse thématique, l’analyse interne, l’analyse chronologique et l’analyse externe. Plus particulièrement dans trois grottes comme Les Combarelles I, Rouffignac (Périgord) et Altxerri (Pays basque), nous avons eu des résultats intéressants d’après les analyses effectuées. L’analyse thématique permet de savoir si les thèmes sont associés à des signes spécifiques. Dans la plupart des grottes, les représentations figuratives les plus nombreuses sont généralement associées à des signes (analyse thématique). À propos de l’analyse interne, la plupart des signes se situent sur le flanc des figures animales. Ensuite, l’analyse chronologique montre que les signes ont été exécutés avant et après les représentations figuratives. L’antériorité d’exécution des signes et la postériorité dépendent de l’emplacement dans les trois grottes. Ainsi, nos méthodes d’analyse avec des paramètres variés permettent de caractériser les signes par type, par grotte ou par région.Magdalenian signs are more numerous and more varied than ones of another periods in the Upper Palaeolithic. In the 3986 signs studied in 28 caves, 2364 signs, or 59,3% of signs are associated with figurative representations. For the question about the relations between the figurative representations and the signs associated, we chose four parameters: thematic analysis, interior analysis, chronological analysis and external analysis. Especially in three caves like Les Combarelles I, Rouffignac (Périgord, France) and Altxerri (Spanish Basque), we got interesting results by those analyses. The thematic analysis let find whether the themes are associated with specific signs. In the many caves, the most numerous figurative representations are often associated with signs. About the interior analysis, many signs are located on the flank of the animal figures. And, the chronological analysis show that the signs were made before the figurative representations the same times that after. The anteriority of making signs and the posterity depends on the place (external analysis) in the three caves. So, our analysis methods with those varied parameters make the signs characterized by type, by cave or by region.