Une concorde urbaine. Senlis au temps des réformes (1520-1577), Collection Histoire, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2007, 437 p. (original) (raw)
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Bien que la découverte de la basilique paléochrétienne du Plan dans les années 1920 soit à l'origine de l'engouement qu'a suscité le site de Saint-Bertrand-de-Comminges durant près d'un siècle, la question du devenir de l'agglomération de Lugdunum/Convenae durant le premier Moyen Âge (VI e-XI e siècles) fut longtemps éclipsée par la période romaine et demeure encore aujourd'hui un sujet relativement peu exploré tant par les historiens que par les archéologues. Il est certain que la quasiabsence de documentation écrite pour le territoire convène avant la fin du XI e siècle ne vint pas non plus au secours d'une période longtemps considérée comme obscure. En effet, de l'invasion vandale de 408-409 aux raids musulmans des VIII e-IX e siècles en passant par le siège et la destruction de la ville haute en 585 par l'armée de roi Gontran qui mit fin au périple du prétendant Gondovald, l'historiographie locale fut fortement marquée durant les trois quarts du XX e siècle par ces épisodes tragiques (Lizop, 1931, 101 ; Sapène, 1966, 29-32), véhiculant ainsi l'image d'une cité dévastée durant le premier Moyen Âge (VI e-XI e siècles). « Après six siècles d'une brillante civilisation, la vie de la grande cité des Convènes finit donc par le sang et le feu. Le site demeura à peu près désert pendant un demi-millénaire, car nul témoignage n'a encore révélé de grande activité de 585 à la fin du XI e siècle » (Sapène 1966 : 46). Cette vision d'une agglomération en ruines que seule l'intervention de l'évêque Bertrand de l'Isle-Jourdain (1083-1123) devait ressusciter perdura jusqu'au milieu des années 1980 (May 1986 : 138). C'est dans le sillage de la nouvelle dynamique de recherche impulsée à partir de 1985 que la période connue ses premières fouilles dirigées par J. Guyon sur la basilique paléochrétienne du Plan en ville basse et par S. Esmonde Cleary et J. Wood sur le rempart de la ville haute. L'étude de ces nouveaux édifices urbains tous deux construits dans la première moitié du V e siècle mit fin à la vision catastrophiste de la fin de l'Antiquité et du début du premier Moyen Âge. Deux phénomènes contemporains essentiels furent alors mis en lumière. D'une part, suite à la construction du rempart, la création sur la colline du Roc de Matacan d'un pôle d'attraction avec des bâtiments et des traces d'occupation compris entre le début du V e s. et le VII e s. (Aupert et alii 2001/2002 : 71-72. ; Esmonde Cleary, Wood 2006). D'autre part, la persistance, au moins aux V e et VI e siècles de « la vie urbaine dans l'ancienne ville, comme l'illustrent la construction de la basilique paléochrétienne et l'édification de la luxueuse domus qui la jouxte » (Aupert et alii 2001/2002 : 75). « La présence seule de cette église suffit en effet à inférer qu'une certaine vie se maintenait alentour des monuments délaissés et la création concomitante d'autres édifices publics dans la plaine ne peut que confirmer ce jugement. Car comment expliquer autrement que par la présence d'une clientèle de voisinage les petites installations thermales qui ont été aménagées au V e siècle tant au sein des thermes du Nord que sur le péribole arasé du temple […] ? Les autres quartiers ont pu (et même du) rester plus ou moins largement habités » (Guyon 2003 : 141). Axe 8-Entre environnement urbain et espace rural. Le devenir de l'agglomération de Lugdunum/Convenae durant le premier Moyen Âge (VI e-XI e siècles apr. J.-C.) (resp. C. Venco, TRACES/UMR 5608)
Les quartiers périphériques de Senlis (Oise, Hauts-de-France), un espace entre urbain et rural
Le paysage de Senlis, ville de 17 000 habitants de l'Oise (Hauts-de-France) est composé depuis le Ier s. de notre ère, comme partout, d'un milieu urbain entouré d'un milieu rural. Entre les deux, il existe une marge, un espace de « frontière » au sens anglo-saxon du terme, c'est à dire une zone que l'on bâtit pendant les périodes prospères et que l'on déserte pendant les périodes plus difficiles. C'est cet espace particulier que nous présentons ici La ville de Senlis a été enserrée pendant de nombreuses années dans un corset de remparts destinés à la protéger. Ce sont d'abord les murailles enserrant le castrum (la Cité) à partir du III e s. puis les remparts médiévaux, plus vastes. L'édification de ces derniers commence au début du XIII e s. (Philippe Auguste n'y est probablement pour rien), et dès 1288 le faubourg Viétel ou Saint-Vincent (vicus vietelli) est englobé dans les fortifications. Ces ouvrages bloquèrent considérablement la croissance urbaine de Senlis jusqu'à leur destruction quasi complète au XIX e s. Cependant, le développement de l'économie et la pression démographique ont conduit les Senlisiens à adopter deux solutions pour étendre l'urbanisation. La première a été la création, plus ou moins spontanée, de faubourgs construits le long des principales routes d'accès, juste au-delà des cinq portes qui perçaient les remparts au XVIII e siècle (portes Bellon, de Meaux, de Paris, de Creil et Saint-Rieul). La proximité des remparts permettait un repli rapide en cas de crise grave. Certains de ces faubourgs ont même été élevés au statut de paroisse. La deuxième solution a été d'habiter des écarts, des hameaux, des fermes, des moulins, plus éloignés de la cité, mais proche des ressources agricoles, hydrauliques ou autres. Après la destruction des remparts médiévaux, décidée par une ordonnance royale de 1827, la ville de Senlis a pu s'étendre sans contrainte. C'est ainsi que sont nés des quartiers périphériques comme les quartiers Carnot-Foch et de la gare (XIX e siècle) et les « cités » planifiées, construites en fonction des besoins en logements d'une population nouvelle, attirée à Senlis après guerre et après la création d'un échangeur sur l'autoroute du Nord. Faubourgs, hameaux, quartiers ou cités, tous ont leur histoire et leur géographie propres et tous sont constitutifs de l'identité de Senlis, à l'égal de la ville ancienne.
Gallia et Gallia Préhistoire ont été créées en exécution de la loi n o 90 du 21 janvier 1942 (article 1), remplacée par le décret n o 45-2098 du 13 septembre 1945 (article 8) chargeant le Centre national de la recherche scientifique « d'assurer et de diriger la publication des recherches et des résultats des fouilles archéologiques ». Ces deux revues sont les organes d'une unité de service et de recherche du CNRS (USR 3225). Par ailleurs, les informations archéologiques font l'objet d'une publication en ligne : adlfi.revues.org Deux collections de suppléments accueillent les études trop importantes pour paraître dans les revues.
Les Cordeliers Cinq siècles au coeur de la société de Senlis (Oise-France)
178. Compte-rendus et Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Senlis 2014-2015, Senlis, 2018
The “Cordeliers” Five centuries at the heart of Senlis society. Jean-Marc Popineau, Doctor of Medieval History and Vice President of the Society of History and Archeology of Senlis. The Cordeliers Convent in Senlis is a religious monument which remains particularly unknown these days. Nevertheless, from XIIIth century to XVIth century it played a major rôle in society whether in Senlis, Chantilly or indeed the whole area. Initially founded in the peripheral area of the parish of St. Pierre, on the site of the future church of St. Etienne in 1228, it quickly acquired as of 1243 authorization to establish itself in what is today the rue des Cordeliers. A church, cloister, monastery building and cellars were also built and local high society soon gathered there for talks, sermons, processions, religious brotherhoods (that of St. Fiacre settled there before 1504), and to pay for stalls bearing their names and be buried there beneath splendid gravestones. For a time, the Lords of Chantilly made this their mausoleum. The religious, having opted for the Ligue in XVI th century, were to pay a heavy price with the hanging of those heavily | 213 involved, but also with the abandon by high society of their location. Today, the remains of the convent are quite significant: side walls of the church on the rue des Cordeliers (end XVth century), monastery buildings both gothic and renovated in XVIIIth century neo classic style, XIVth century cellars and quarries, XVIIth century enclosure wall, with the letters MH (National Heritage), an adjoining XVIIIth century house.
Programme Accueil : 9h15, salle Pierre Paris, Ausonius (la durée des communications est d'environ 30 mn ; le temps restant sera consacré aux débats) Matinée : 9h30--12h30 -- Vincent CHALLET, maître de conférences histoire médiévale, université Montpellier III, Des murs, des signes et des mots : identité urbaine et consulaire du Montpellier médiéval. --Ezéchiel JEAN--COURRET, maître de conférences histoire médiévale, université de Bordeaux--Montaigne, Une maison pour faire ville. Les lieux de réunion du gouvernement municipal dans le Midi médiéval (XIII e --XV e siècle). --Johan PICOT, post--doctorant, UMR Ausonius, Monferrand, le consulat et l'arca communis (XIII e --début XVI e siècle). -- Laurent MACÉ, maître de conférences histoire médiévale, université Toulouse Jean Jaurès, Du métal et de l'étoffe. La place du sceau et de la bannière dans les gouvernements urbains méridionaux. Déjeuner : 12h30--13h30 Ausonius Après--midi : 13h30--16h --Jean--Luc CHASSEL, maître de conférences histoire du droit et des institutions, université Paris--Ouest, Emblématique et gouvernement urbain : les sceaux de villes du Midi médiéval. --Sandrine LAVAUD, maître de conférences histoire médiévale, université de Bordeaux--Montaigne, Les clés des villes de l'Aquitaine (XIV e --début XVI e siècle). --Guilhem FERRAND, enseignant contractuel, université de Pau, La livrée consulaire en question : à propos d'un procès à Espalion (Aveyron) au milieu du XV e siècle
Histoire urbaine, 2022
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