La Figure feuerbachienne et sa fonction schizoïde chez G. Deleuze et M. Foucault (original) (raw)
Partant de la critique foucaldienne de la conception hégélienne de l’histoire, critique inspirée par l’approche généalogique de Nietzsche, je propose d’une part de réfléchir sur les fondements d’une conception non linéaire du développement historique et plus particulièrement du développement de l’histoire de la philosophie et, d’autre part, je m’attarderai à l’examen critique, à partir d’une telle conception, de la figure du philosophe Feuerbach dans les travaux de Foucault ou encore de Deleuze. Nous verrons alors en quoi on peut y voir un angle mort dans la genèse même d’une conception non linéaire de l’histoire, conception revendiquée explicitement par Foucault, notamment dans Les Mots et les choses.
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Chez Deleuze comme chez Spinoza, la théorie des signes occupe une place analogue : décisive dans la constitution du système, marginale chez les commentateurs. Dans Spinoza et le signe, Lorenzo Vinciguerra a su rendre à la question des signes la place qui lui revient au sein du système spinoziste : celle d’une genèse de l’imagination . Rien d’équivalent n’existe sur Deleuze, chez qui l’importance de la question n’est pourtant pas moindre, lui qui affirmait dans un entretien de 1986 : « C’est la notion de signe qui m’a toujours intéressé ». Dès les années 1960, celle-ci se présente dans deux perspectives distinctes. Tantôt, Deleuze affirme dans une perspective artistique que le propre de l’art est de fixer dans des signes, pour nous le faire éprouver, un peu de temps à l’état pur, c’est-à-dire de constituer une image du temps . Tantôt Deleuze affirme dans une perspective épistémologique que l’exercice de la pensée n’est pas le produit naturel d’une bonne volonté du penseur et de la nature droite de la pensée (image dogmatique de la pensée), mais toujours l’effet d’un choc, d’un signe qui contraint à penser, qui engendre la pensée dans la pensée . Ces deux perspectives constituent les deux pans de l’esthétique que Kant avait scindés et que Deleuze entend ressouder, la théorie du beau et la théorie du sensible . Elles constituent ensemble la matière de la pensée (matière signalétique ou matière expressive), de sorte que la réforme de l’esthétique transcendantale n’est pas séparable de son enjeu noétique, tant pour l’art que pour la philosophie. Ces deux perspectives se rejoignent explicitement au début des années 1980 dans les livres sur le cinéma, que Deleuze conçoit comme « un essai de classification des images et des signes ». La sémiotique constitue alors l’assise pour l’exercice supérieur de la pensée, comme faculté d’une appréhension directe du temps, autour de la question formulée dans Proust et les signes : de quelle nature sont ces signes qui fixent, pour nous le faire éprouver, une image du temps à l’état pur ?
Sur quelques "figures littéraires" de Nietzsche chez Foucault
2020
Il s’agirait en particulier de montrer comment, entre l’article consacre a Bataille en 1963 ( Preface a la transgression ) et la preface aux oeuvres de Brisset en 1970 ( 7 propos sur le 7eme ange ), Foucault passe insensiblement d’un Nietzsche lu a partir de la thematique de la“mort de Dieu”(enveloppant la“mort de l’homme”) a un Nietzsche genealogiste des passions humaines et de leur inscription dans le mouvement d’une histoire. Ces figures de Nietzsche,qui ne sont pas les seules reperables chez Foucault, accompagnent donc une certaine reflexion sur la litterature et sur les pouvoirs du desir et du langage.
Autrui et l'image de la pensée chez Gilles Deleuze
Multitudes, 2006
Alors que la tradition philosophique considère toute tentative de penser au-delà de la morale et selon un modèle autre que celui de la connaissance comme vouée aux contradictions du solipsisme, nous trouvons chez Gilles Deleuze l’idée selon laquelle l’ouverture à autrui, loin de nous placer immédiatement sur le terrain à la fois moral et spéculatif, est au contraire parfaitement immorale, et permet par là de dégager la pensée de son image traditionnelle sans tomber dans les écueils évoqués. While the philosophial tradition considers any attempt to think beyond morality and outside the model of knowledge as inherently destined to the contradictions of solipsism, Deleuze’s work holds the idea that the opening to the other, far from placing us on a moral and speculative footing, is on the contrary completely immoral, allowing thought to be pulled free of its traditional image without falling into the above-mentioned traps
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in Casteigt, J. (ed.), Maître Eckhart, Cerf, Paris, 2012 (Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie) p. 257-297.