Suivez le guide ! Les manuels de sécurité et la mise en ordre autoritaire des organisations humanitaires (original) (raw)
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Groupes de supervision et idéologie humanitaire1
______________________________________________ Résumé: Cette contribution décrit les phases initiales d'une expérience de supervision à deux groupes de professionnels prenant en charge des réfugiés et demandeurs d'asile dans la ville de Naples. Après une analyse du contexte dans lequel il se déroule l'offre, il suit la description du dispositif adoptée et la spécificité double de la supervision qui voit conjuguer le travail psychique de la formation avec celui du "groupe thérapeutique", pour la prévention du burnout, comme il était formulé dans la demande. Deux groupes semblables mais pas égaux, chacun avec sa propre physionomie transculturelle et transdisciplinaire, mais liés par la coappartenance à une commune et maternelle "mentalité collective" qui présente d'un côté une «position mentale» signée par l'idéologie humanitaire et de l'autre inaugure un espace mental indifférencié où se structure le rapport entre le psychique et le culturel. Sur le versant de la définition du cadre, le travail de supervision a intéressé, et il est en train d'intéresser, directement les relations et les articulations entre le sujet, le groupe et l'organisation/institution qui en a constitué le contexte de fond.
« Prouver que l’impossible est possible », c’est ce constat d’espoir qu’aura insufflé la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL) à celles qui lui succèderont. Fruit de plusieurs années de travail de cette coalition d’organisations de la société civile (OSC), le Traité d’interdiction des mines antipersonnel est signé le 3 décembre 1997. Une décennie plus tard, c’est au tour de la Coalition contre les armes à sous-munitions (CMC) de voir triompher ses revendications à travers la signature d’une Convention d’interdiction contre les armes à sous- munitions le 3 décembre 2008. Aujourd’hui, c’est la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN) qui vise à l’adoption d’un traité d’interdiction des armes nucléaires. Ces initiatives de la société civile sont nées en réaction aux conséquences humanitaires dramatiques de certaines armes sur les populations civiles et à l’incapacité des instances interétatiques traditionnelles à les protéger. En partenariat avec une poignée d’Etats progressistes et quelques organisations internationales, ces campagnes pour le désarmement humanitaire impulsent des processus diplomatiques afin d’adopter de nouvelles normes internationales pour interdire ces armes. La forme des négociations qui mènent à l’adoption de ces traités est sans précédent. Ces processus ad hoc ont lieu hors des instances traditionnelles. Ils sont ainsi libérés des règles de consensus et de véto et laissent plus de place à la société civile pour participer au processus de concertation. Ces normes exigeantes, en partie formulées par cette société civile, ont à la fois le pouvoir de changer l’état d’une situation et d’un système d’armement mais aussi leur perception, entrainant ainsi la révision de la compréhension, des orientations et des pratiques de certains gouvernements. Ces coalitions reposent sur des logiques de construction complexes qui font d’elles des adversaires redoutables et qui leur permettent de s’immiscer dans les champs de la politique étrangère de sécurité et de défense. La multiplicité et la diversité des acteurs investis, leur organisation et les constructions intellectuelles engagées font appel à des solutions intransigeantes pour faire respecter la sécurité humaine. Les effets positifs de leur succès sont incontestables, bien que l’on puisse constater certaines faiblesses internes à leur structure comme au sein des normes qu’elles produisent. La reproductibilité de ces modèles de diplomatie non gouvernementale, si souvent jugés impossibles par le passé, est aujourd’hui incarnée par les avancées indéniables des discussions sur les armes nucléaires impulsées par l’ICAN. Cette dernière est parvenue à se réapproprier une lutte de longue date de manière efficace grâce à l’approche innovante des modèles de l’ICBL et de la CMC dont elle s’inspire.