Le programme iconographique des peintures de la « Salle des ambassadeurs » à Afrasiab (Samarkand) (original) (raw)
The author presents a new interpretation of the famous paintings in the reception hall of the VIIth-century « palace » at Afrasiab, the site of pre-Mongol Samarkand. In this building, perhaps his own family house rather than the royal palace, the king Varkhuman (named in an inscription) commissioned an elaborate cycle of paintings to celebrate the various sources of his legitimacy : his public recognition by foreign ambassadors as protector of the gods and laws of Samarkand (western wall) ; the power and lifestyle of the Chinese, his political and commercial partners (northern wall) ; the dynastic cult of his own ancestors, celebrated in a procession taking place at the New Year (southern wall). The paintings on the eastern wall, as well as fragments coming from the upper register, can be interpreted as relating to the world of the gods. A comparison is proposed between the New Year procession illustrated on the southern wall and the Sogdian funerary monument discovered near Anyang in northern China, of which one slab is exhibited at the Musée Guimet. Le programme iconographique des peintures de la « Salle des ambassadeurs » à Afrasiab (Samarkand) Traduit du russe par Malgorzata Sadowska-Daguin et Frantz Grenet Les célèbres peintures murales de la salle 1 du « palais » d'Afrasiab, datant du vne siècle et souvent publiées, n'ont pas reçu jusqu'à présent d'interprétation uniforme et généralement acceptée, bien que de nombreux points aient été élucidés lorsque V. A. Livshits eut déchiffré les inscriptions sogdiennes qu'elles comportaient *. C'est dans les travaux de V. A. Shishkin (1966) et de L. I. Al'baum (1975) que ces peintures ont été traitées de la manière la plus détaillée. Certains compléments ont été apportés par Kh. Akhunbabaev qui a précisé les plans, la stratigraphie et la chronologie de l'édifice contenant les peintures ( Akhunba ba e v 1987, 1990), ainsi que par les chercheurs japonais V. Anazava et J. Manome (1976). L'un des résultats incontestables de toutes ces recherches est la datation de la salle 1 dans le troisième quart du vne siècle. Du fait que les inscriptions parlent du roi Avarkhumân (Varkhumân), mentionné dans les chroniques chinoises sous les années 650-655, on peut déduire que l'artiste décrivait un sujet d'actualité. De ce fait, les p a r t i c u l a r i t é s du langage des inscriptions, relevées par V. A. Livshits dans sa communication au colloque franco-soviétique en 1990 et liées selon son hypothèse au caractère archaïque du style épique, doivent recevoir une autre explication. Dans la grande i ns cri pti on est cité un texte encore plus long, citation interrompue au milieu d'une phrase par la lacune. Sans doute sommes-nous en présence d'un fragment du protocole officiel où étaient formul ées les déclarations des ambassadeurs au roi de Sogdiane. En ce cas, l'inscription pourrait refléter un style particulier propre aux documents d'État et à la diplomatie, style qui se serait formé bien avant l'avènement de Varkhumân.