La singularité malgré la liberté. Singularité, conscience et sujet selon et au-delà de Sartre (original) (raw)

Le sujet, entre conscience et singularité

C'est d'une plume féroce et cruelle que le narrateur de la Recherche met en scène une dernière fois les personnages qu'il a engendrés tout au long de son épopée 1 . On peut dire à cet occasion que Proust ne se prive pas du plaisir morbide de rendre « visible le temps ». Le temps (comme disait déjà Guyau) est un artiste qui conçoit et anéantit des êtres, et qui préfigure en cela la tâche du narrateur. C'est ce temps redoutable qui « démolit » le visage du Duc de Guermantes, tourne M. d'Argencourt en sublime gaga et du « gentlemen correct » d'autrefois soustrait un « vieux marchand d'habits ramolli 2 », ou réduit Odette à une rose stérile d'une beauté inutile, etc. Ce qu'il crée et exhibe en toute nudité, c'est la réalité du masque que représente la vieillesse. Et ce masque, c'est ce qui reste au long des années de la personne même.

La singularité au fondement de l’éthique

2014

Nous sommes partis de deux questions qui peuvent ou non être unies : Que puis-je savoir ? et Que dois-je faire ? Nous avons successivement décrit deux conceptions de l’éthique : l’une philosophique et l’autre démocratique. Nous avons vu que la première a connu une évolution, dans le sens que l’éthique s’est déconnectée du domaine du savoir. D’un savoir au sujet de ce qui est, on ne peut tirer aucun devoir. Nous avons vu culminer cette histoire dans la perspective éthique de Wittgenstein. Cette dernière met en lumière la tendance naturelle de l’éthique (tendance en hacun de nous) à vouloir dire l’indicible (le Bien, le Mal, et tout ce qui justifie de devoir agir absolument de telle ou telle manière). Nous avons ensuite décrit l’éthique démocratique, dont le rôle est tout autre que celui de l’éthique philosophique traditionnelle. Alors que cette dernière cherche à justifier les discours moraux (qui visent chacun un Bien), l’éthique contemporaine cherche désormais à coordonner les points de vue divers qui habitent l’espace public vidé des repères moraux.

Singularité, perspective pour une nouvelle humanité

La singularité, entendue comme processus d'émancipation, est le cadre terminologique permettant à l'art de se constituer comme le contexte propice à l'échange et à la rencontre de toute discipline pour réinterroger, éclairer et identifier ce que peut être le potentiel de la singularité préfigurant les caractéristiques d'une nouvelle humanité. L'art se propose comme le contexte propice à l'échange et à la rencontre de toute discipline pour réinterroger chacune par une dynamique nouvelle et inédite. Biographie Agrégé d'Histoire, docteur en Histoire de l'art, universitaire (UFR Arts, Amiens), collaborateur, entre autres, des revues Art press, Archistorm (France) et INTER (comité de rédaction, Canada), Paul Ardenne est écrivain et historien de l'art et de la culture. Il est notamment l'auteur de Heureux, les créateurs ? (La Muette/Bdl, 2016).

L’Universalité Du Concept De Liberté Selon Sartre : Analyse De Trois Préfaces D’ Oeuvres Tiers-Mondistes

2021

This thesis examines the commitment of the French philosopher, Jean Paul Sartre in the struggle for the independence of colonized countries through his literature of freedom. The emphasis is on the three prefaces he wrote to Third-world works, the Black Orpheus (1948) edited by Senghor, Portrait of the colonized preceded by the portrait of the colonizer (1957) by Memmi and The Wretched of the earth (1961) by Fanon. In these prefaces, written over a period of a dozen years, Sartre was able to universalize his concept of freedom by talking, not only to blacks about struggling for their freedom, but also to whites to recognize them as men. Sartre imposed his theory of Existentialism on the prefaces as evidenced in his press conference Existentialism is a Humanism (1946). These prefaces and their author's analyses have enabled us to examine the relationships of the facts narrated to historicity, the Sartrean analyses of the three works through his prefaces have also paved the way fo...

Singularité, indétermination : un enjeu éthique

Le Journal des psychologues, 2008

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« Phénoménologie et singularité »

Contre-Allée (Collège International de Philosophie), 2007

Il n'y a rien de plus évident que de dire « je suis moi ». C'est même tellement évident qu'il n'y a strictement aucun sens à le dire, si l'on entend par là dire quelque chose, apporter une information sur le réel. Autrement dit, on ne sait pas ce que cette phrase signale, quelque chose qui a le poids du fait ou un simple effet de structure qui se laisse dégager par l'analyse grammaticale. Il est nécessaire que je sois moi, quoiqu'il soit absolument contingent que je sois celui-là ; il est logique que « je » sois quelqu'un, mais c'est une coïncidence totale que ce quelqu'un soit moi. Mais peut-on prendre le risque de passer de la forme grammaticale à une forme phénoménologiquement attestable ? Y a-t-il, autrement dit, une expérience propre à la singularité du moi ?