La poésie lyrique dans la cité antique: Les Odes d'Horace au miroir de la lyrique grecque archaïque (original) (raw)

Lyrique érotique et lyrique politique dans l'Ode 4.1 d'Horace

La plupart des commentateurs expliquent la cohabitation des thèmes érotiques et des thèmes politiques dans l'ode qui ouvre le livre IV par la valeur programmatique de ce poème liminaire. Horace mêle inspiration érotique et inspiration politique pour annoncer la variété qui sera celle de son recueil. C'est une idée que l'on trouve déjà chez E. Fraenkel et qui a souvent été reprise par la suite 1 . Il reste cependant à comprendre pourquoi, alors que le livre IV se caractérise par un fort ancrage civique et par une dimension encomiastique qui a parfois rebuté la critique 2 , l'ode liminaire programmatique est essentiellement érotique, ne laissant place à l'éloge d'un homme public, Paulus Maximus, qu'au détour d'un hymne à Vénus 3 .

Paysage et poésie dans la lyrique grecque

1998

Entreprendre une etude du paysage dans la poesie grecque peut sembler relever de la gageure, dans la mesure ou cette notion, telle que nous la comprenons, etait sans doute etrangere au mode de pensee et de representation des Grecs. Il convient en effet de remarquer qu'il n'existe pas, dans la langue grecque, de terme qui traduise veritablement le mot de paysage : ni τόπος (region, lieu), ni χώρα ("espace" fini, propre a un usage, a une fonction, a une activite, ou "campagne") n'expriment toute l'idee contenue dans notre paysage. Celui-ci implique en effet la presence d'un regard et est fondamentalement lie a une representation picturale de l'espace. Or nous ne connaissons pas de peinture grecque de paysage ou celui-ci soit traite comme le sujet veritable de l'œuvre. Cette absence a la fois lexicale et conceptuelle ne signifie pas pour autant que les Grecs aient meconnu leur milieu naturel, ni que les poetes aient dedaigne de le chanter...

Le “ je ” dans les Odes d’Horace : de la performativité rituelle à la performativité littéraire

communication (texte), 2007

C’est un fait bien connu : ego est omniprésent dans la poésie romaine, cela dès les Annales d’Ennius. Quelles que soit les différences de genre on le retrouve chez Catulle, Lucrèce puis Virgile, Horace, Properce, Tibulle. Même si on ne le trouve pas dans chaque poème, c’est lui qui fixe l’ancrage énonciatif du recueil poétique. Cette omniprésence d’ego comme marque formelle a souvent été interprétée comme expression subjective du poète. De telles conceptions ont cependant été battues en brèche par la mise en évidence d’une persona des poètes : le personnage désigné par ego est un montage reconfigurant pour les besoins du genre poétique, un imaginaire grec et romain. A ce titre, l’ego d’Horace, qui à première vue dans les Odes, pourrait sembler le plus personnel des poètes Romains, pourrait renvoyer à un usage bien différent de ce que le moderne entend par « je lyrique »…

Horace, Odes livre I-II [éd. E. Sommer, tr. juxtalinéaire Aug. Desportes] [1863]

Hachette, Paris, 1863

Cet ouvrage a été expliqué littéralement par M. Sommer, agrégé des classes supérieures, docteur ès lettres, traduit en français et annoté par M. Aug. Desportes, traducteur de Virgile. Paris. -Imprimerie de Ch. Lahure et C,e, rue de Fleurus, 9. LES AUTEURS LATINS EXPLIQUÉS D'APRÈS UNE MÉTHODE NOUVELLE PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES l 'une l it t é r a l e e t ju x t a l in é a ir e p r é s e n t a n t l e m o t a m ot fr a n ç a is EN REGARD DES MOTS LATINS CORRESPONDANTS L'AUTRE CORRECTE ET PRÉCÉDÉE DU TEXTE LATIN avec des som m aires et des notes PAR UNE SOCIÉTÉ DE PROFESSEURS ET DE LATINISTES HORACE ODES ET ÉPODES Tom e prem ier PARÏS LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET € ïe BOULEVARD SAINT-GERMAIN, N° 77 1 8 6 3 AVIS RELATIF A LA TRADUCTION JUXTALINÉAIRE. On a réuni par des traits les mots français qui traduisent un seul mot latin. On a imprimé en 'italiques les mots qu'il était nécessaire d'ajouter pour rendre intelligible la traduction littérale, et qui n'avaient p3s leur équivalent dans le latin. Enfin, les mots placés entre parenthèses doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale. ARGUMENT ANALYTIQUE D U PREMIER LIVRE DES ODES. Ode I. A Mécène.-Chacun a son penchant : Horace ne désire que le titre de poëte lyrique et les suffrages de Mécène. Ode II. A César Auguste. -Horace raconte les divers malheurs que le meurtre de César a attirés sur les Romains. Il exhorte Octave à remédier à tant de maux. Ode III. Au vaisseau qui portait Virgile à Athènes. -Il souhaite à son ami une heureuse traversée. Digression contre l'audace des hommes. Ode IV. A Sestius. -Il peint le retour du printemps, et il in vite Sestius à jouir de la v ie, sans trop se préoccuper de l'avenir. Ode V. A Pyrrha. --I l lui demande quel est le nouvel amant qu'elle favorise. 11 plaint le sort de cet am ant, qu'elle doit trahir un jour. Le poëte lui-même a éprouvé l'inconstance de Pyrrha. Ode VI. A Agrippa. -Le poëte ne se sent point assez de génie pour chanter les exploits héroïques. Ode VIL A Munatius Plancns. -Il vante le séjour de Tibur, et exhorte Plancus à noyer ses soucis dans le vin. Ode VIII. A Lydie. -Horace lui reproche d'enchaîner Syharis par l'amour qu'elle lui inspire, et de le détourner des exercices de son âge. Ode IX . A Thaliarque. -Il engage cet ami à passer gaiement Phiver. Ode X . Hymne à Mercure. -Eloge de ce dieu. Ode X I. A Leuconoé. . -Il l'engage à bien employer le temps présent, sans s'inquiéter de l'avenir. Od e X II. A Auguste. -Après avoir chanté les dieux, les héros et quelques grands hommes de Rome, le poëte finit par les louanges d 'Auguste. Odes. L i% 'ue T.

La traduction de la poésie grecque moderne dans l'Anthologie des Poésies européennes de Léon Halévy (1830)

Traduire en langue française en 1830, 2012

E n 1830 paraît chez l'éditeur Delaforest à Paris une anthologie de textes poétiques traduits de divers pays d'Europe intitulée Poésies européennes et signée par l'écrivain Léon Halévy. Il ne s'agit pas, à vrai dire, d'une première édition (cette dernière date de 1827). La republication très rapide du titre (en 1828, puis 1830, année qui nous occupera ici) témoigne de la réelle popularité de cet ouvrage, qui connaîtra par ailleurs une édition postérieure (en 1833). La particularité de ce recueil est de proposer un éventail assez diversifié de la poésie européenne dans les premières décennies du XIX e siècle, avec un intérêt marqué pour le patrimoine poétique d'Europe centrale et orientale (notamment grec, russe et tchèque). On s'interrogera sur les raisons de ces choix dans le contexte de sa publication, ainsi que sur les stratégies de traduction de L. Halévy, partagé entre « imitation » et « traduction ».

Lénaïg Cariou, « Une approche archéologique du poème : fragments de vases, fresques, statues dans la poésie hocquardienne"

Une approche archéologique du poème : fragments de vases, fresques, statues dans la poésie hocquardienne, 2022

L’oeuvre du poète Emmanuel Hocquard, héritière du poète atomiste antique Lucrèce, est hantée par une image récurrente : celle du fragment - qu’il soit débris de vase, tesson de poterie, fragment de fresque ou d’azulejos -, au point qu’il s’assimile lui-même à un « poète archéologue ». Cet article se propose d’étudier la manière dont l’oeuvre poétique hocquardienne se structure autour de cette métaphore archéologique, qui inscrit l’écriture dans un rapport conflictuel au temps, qui subvertit ou « inverse » le topos élégiaque du tempus fugit, en mettant en avant une « temporalité intermittente » et incarnée dans la matière archéologique. Il montre ensuite qu’au-delà de la présence thématique et métaphorique, l’archéologie constitue en outre chez Hocquard une méthode d’écriture a posteriori, qui fait de la poétique du fragment, le coeur de son travail de redéfinition « négative » du champ poétique, à l’aube du XXIe siècle.

Poétiques comparées: de l’Aphrodite de Sappho à la Vénus d’Horace

in U. Heidmann (éd.), Poétiques comparées des mythes. De l’Antiquité à la Modernité — En hommage à Claude Calame, Lausanne: Payot, 107-127, 2003

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