Transmigrants» mais pas «nomades (original) (raw)
2006, Cahiers d'études africaines
Transmigrants » mais pas « nomades ». Transnationalisme mouride en Italie par Bruno RICCIO | Editions de l'EHESS | Cahiers d'études africaines 2006/1 -181 ISSN 0008-0055 | ISBN 2713220890 | pages 95 à 114 Pour citer cet article : -Riccio B., « Transmigrants » mais pas « nomades ». Transnationalisme mouride en Italie, Cahiers d'études africaines 2006/1, 181, p. 95-114. Distribution électronique Cairn pour Editions de l'EHESS . © Editions de l'EHESS . Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Bruno Riccio « Transmigrants » mais pas « nomades » Transnationalisme mouride en Italie Cet article analyse une conception actuelle et diffuse de l'anthropologie des migrations qui voit le développement de réseaux transnationaux comme comportant nécessairement l'engendrement d'une culture cosmopolite faite d'identifications multiples, et une vision « nomade » du monde (Chambers 1994 ; Maffesoli 2000 ; Appadurai 1996). À partir d'une étude « multisituée » (Marcus 1995) qui considère les expériences et les narrations de migrants mourides en Italie 1 , j'ai pu constater qu'une grande partie d'entre eux préserve et renforce un sens d'appartenance au terroir, une identité liée au village d'origine, au voisinage, à la parenté, à la ville sainte. Tout en ne niant pas qu'ils se déplacent beaucoup et vivent longtemps dans des espaces sociaux transnationaux, et que des logiques « métisses » et « hybrides » sont en jeu dans leur expérience quotidienne, ils restent fondamentalement attachés aux relations et aux lieux significatifs pour eux, et c'est cette certitude qui leur permet de réussir leur organisation dans différents contextes d'arrivée, même dans les moins accueillants (Riccio 1999).