Martin Luther et Francisco de Vitoria (original) (raw)
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Francisco de Vitoria, De la loi
Anabases, 2015
On connaît surtout de Vitoria ses grandes « leçons » annuelles, notamment celles sur les indiens et sur le droit de guerre. On connaît moins l'enseignement régulier, son analyse approfondie de la pensée de Thomas d'Aquin, mise en perspectives avec les débats d'époque. C'est ce manque que la traduction de Gaëlle Demelemestre vient combler aujourd'hui, en nous permettant de découvrir le cours donné par Vitoria pendant l'année universitaire 1533-1534 sur le fameux Traité des lois de Thomas d'Aquin, correspondant aux questions 90 à 108 de la Somme Théologique, Ia-IIae.
Nos églises bourbonnaises, 35, printemps 2022, p. 61-69. , 2022
Le Luther de Cristiani, un exemple d'historiographie catholique apologétique Pendant de nombreuses années, au sein du monde catholique, Monseigneur Cristiani était surtout connu pour être « l'homme qui a écrit sur Luther 1 ». Il est vrai qu'il est le premier, dans l'historiographie catholique française, à tenir compte des travaux scientifiques allemands de Döllinger, Janssen et surtout Denifle qui, sans le moins du monde réhabiliter Luther, font justice de la légende noire remontant à la biographie polémique de Cochlaeus de 1549 (en latin, la version allemande est de 1582) 2. Il n'est pourtant plus lu ni cité aujourd'hui
Dans cet article, Jean-Marc TéTaz * montre comment Bach a lu et compris Luther. La bibliothèque de Bach permet de reconstituer les lectures et les inté-rêts théologiques du Cantor de Leipzig. Elle révèle un musicien passionné par Luther, qu'il lit dans la tradition d'une mystique de la musique influencée par arndt. Cet enracinement est confirmé par les rares déclarations de Bach sur sa musique destinée au culte. On peut ainsi retracer les grandes lignes d'une théologie de la cantate, corroborée par quelques exemples musicaux.
Carl Schmitt Lecteur De Vitoria
Revista Ágora Filosófica
Céline Jouin * Dans un article intitulé « Vitoria und die Geschichte seines Ruhmes », que Schmitt a publié anonymement en juillet 1949 dans la revue Die Neue Ordnung et qu'il a repris ensuite dans Le nomos de la terre en le modifiant légèrement, Schmitt donne son interprétation de l'oeuvre de Francisco de Vitoria (1486-1546) et de sa place dans l'histoire du droit des gens. Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le théologien espagnol et défenseur du droit des Indiens était devenu le maître des pacifistes et les wilsoniens qui le présentaient comme le véritable père du droit des gens. Dans son journal, Schmitt note que «Vitoria et la dé-théologisation du droit des gens (Enttheologisierung des Völkerrechts) » est « son grand thème 1 ». On s'en aperçoit en lisant le Glossarium 2. La critique de son article de 1949 sur Vitoria par l'internationaliste von der Heydte 3 avait d'ailleurs beaucoup affecté Schmitt, qui n'a pas répondu publiquement à son collègue mais qui a longtemps exprimé son irritation à ses amis 4. La lecture que Schmitt délivre des Relectiones de Vitoria a beau être fameuse, elle est rarement commentée et ceux qui tentent de l'interpréter expriment souvent le désarroi dans lequel elle les laisse 5. Certains spécialistes qui sont d'accord avec Schmitt
Revue Silène. Centre de Recherche en Littérature et Poétique comparées de l’Université de Paris X-Nanterre, 2012
Camille Dumoulié propose une généalogie de la fureur en tant qu'élément constitutif de la subjectivité 2 . La fureur est l'énergie vitale du sujet. Elle est cette réaction devant le vide de l'ex-sistence, face au vide propre de l' « être en dehors de soi ». La fureur jaillit parce que la substance, la jouissance nous ont été promises, mais nous ne rencontrons que le vide. Cette énergie est la force singularisatrice qui, affrontée à un principe épistémique, donne naissance au sujet. L'on peut diviser l'histoire du sujet à partir des divers principes qui ont régi les différentes époques. Dans l'Antiquité, ces principes sont le logos en Grèce et le droit à Rome. Au Moyen Age, le logos est incarné, le principe est le Verbe. Dans la Modernité, ces principes sont la Raison (Descartes) et la Loi (Kant). Finalement, notre temps se caractérise, selon Dumoulié, par l'absence de principe, sinon celui qui commande la loi perverse du consumérisme. L'objet de cet article est de démontrer, à partir de la lecture lacanienne du texte luthérien, que Martin Luther est un personnage clé pour cette généalogie. Chez lui se conjugue le principe médiéval du Verbe avec des anticipations des principes modernes et de sa désarticulation finale de nos jours. On distingue généralement un premier Luther révolutionnaire, qui prend parti pour les réclamations du paysannat allemand, et un deuxième Luther conservateur et bourgeois, qui s'aligne sur les intérêts des princes. Néanmoins, bien qu'il soit possible de faire cette lecture historique, mon hypothèse est qu'il n'est pas possible de distinguer deux types de fureurs différentes. Luther est un furieux constant, tous ses écrits sont plus ou moins traversés par cet affect fondamental. Ainsi, le jeune Luther est un apocalyptique furieux, un furieux de l'incarnation et de la promesse de jouissance, avec quelques caractéristiques propres au mysticisme, dans son versant 1 Je tiens à remercier Inés Forn et Mónica Perrotta de leur précieuse et généreuse aide. 2 DUMOULIE, Camille, Fureurs. De la fureur du sujet aux fureurs de l'histoire, Paris, Anthropos-Economica, 2012.
Luther et Heidegger. D'une traduction en question à une phénoménologie du langage et du temps Dans son traité De la liberté du chrétien 1 (1520), et selon une méditation prenant appui sur la langue allemande que nous voudrions rapprocher de celle que suit Heidegger dans le cours « Was heißt denken2 ? » du semestre d'été 1952 autour des mots heißen et denken, Luther donne à réfléchir sur la foi, fides, et le vocabulaire de la théologie médiévale à travers les mots allemands Glaube et glauben3 : « 11. Poursuivons : croire est ainsi fait que celui qui croit un autre le croit parce qu'il le considère comme un homme juste et véridique, ce qui est le plus grand honneur qu'un homme puisse faire à un autre, comme inversement le plus grand outrage est de le considérer comme un homme peu fiable, un menteur sans scrupules… » (De la liberté du chrétien, p. 39) « Zum elften. Weiter ist es mit dem Glauben also getan, daß wer dem andern glaubt, der glaubt ihm darum, daß er ihn für einen frommen, wahrhaftigen Mann achtet, welches die größte Ehre ist, die ein Mensch em anderen tun kann, als wiederum die größte Schmach ist, so er ihn für einen losen, lügenhaftigen, leichtfertigen Mann achtet…» Il est à noter la convergence de Luther et Heidegger-le premier confrontant depuis le latin mais aussi le grec et l'hébreu la langue savante autour de la bible et le Glauben tel qu'il est vécu avec la langue 1 1 De la liberté du chrétien. Préfaces à la Bible. La naissance de l'allemand philosophique, collection « Points bilingues » dirigée par Alain Badiou et Barbara Cassin, traduction, introduction, glossaire et dossier par Philippe Büttgen, Seuil, 1996. 2 Nous nous référerons dans ce qui suit à l'ouvrage Qu'appelle-ton penser ?, traduction de Aloys Becker et Gérard Granel, Paris, PUF, 1959. Cette édition comporte le cours « Was heißt denken ? » tenu à l'Université de Fribourg-en-Brisgau durant le semestre d'hiver 1951-52 ainsi que celui tenu sous le même titre durant le semestre d'été 1952. Nous signalons ici la traduction de ce deuxième cours par la lettre W ainsi que par l'heure qui lui correspond. Par la lettre K, nous donnerons le texte allemand de l'édition Klostermann : Gesamtausgabe, I Abteilung : Veröffentliche Schriften 1910-1976, Band 8, « Was heisst Denken ? », Vittorio Klostermann, Frankfurt am Main, 2002. 3 Dans son glossaire, Philippe Büttgen met en lumière la relation entre le mot Glaube et le verbe glauben qu'il faut avoir à l'esprit à la lecture de ce passage : « Pour illustrer le pouvoir de la foi, le § 11 de La liberté du chrétien propose ainsi, sous le terme unique de Glaube, une anthropologie de la croyance. Pour traduire : « Es ist mit dem Glauben also getan, daß… », on doit recourir au verbe plutôt qu'au nom pour respecter la généralité du propos : « Croire est ainsi fait que… » (p. 131).
CASALIS, Georges, Luther et l’Église confessante
Laval théologique et philosophique, 2000
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Laval théologique et philosophique, 2000
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