“Citation/Rotation : l’écriture retrouvée” (original) (raw)

Jacques Anis, Texte et Ordinateur. L’écriture réinventée ?

Linx, 1999

« C'est de plain pied que je voudrais qu'on entre dans ce que j'écris. Qu'on s'y trouve à l'aise. Qu'on y trouve tout simple. Qu'on y circule aisément, comme dans une révélation, soit, mais aussi simple que l'habitude. […] Et cependant que tout y soit neuf, inouï : uniment éclairé, un nouveau matin. » Subtil exégète des manuscrits de Francis Ponge, Anis sait bien, comme le poète, que « le plus simple n'a pas été dit 1 ». Aussi nous présente-t-il un exposé au plus haut point limpide-et lucide-des « relations entre informatique et écriture ». Le propos est ici d'un technicien lettré, autrement dit d'un humaniste qui évalue, avec l'humble assurance des sages, tous les enjeux théoriques « d'une sémiolinguistique de l'écrit ouverte aux sciences cognitives ».

L’écriture cachée : collages et mosaïques citationnelles

Montages, Collages, 1993

“L’écriture cachée : collages et mosaïques citationnelles”, in Montages, Collages, Université de Pau, B. Rougé (ed.), 1993, p. 69-84. Textes faits de citations, avec ou sans contraintes, mais sans écriture auctoriale premières, les poèmes purement inter-textuels de l'Antiquité, de la Renaissance, ou de la modernité explorent une écriture paradoxale, dans l'effacement ostensible de l'auteur.

La Réécriture Pour Développer Une Posture D’Auteur Chez Les Élèves

McGill Journal of Education

Nous présentons les résultats d’une recherche exploratoire à visée descriptive dans laquelle un dispositif didactique visant à amener les élèves à adopter une posture d’auteur à l’aide de la réécriture, en contexte d’écriture littéraire, fut testé auprès de raccrocheurs. Si l’analyse de contenu des entrevues menées auprès des sept participants relève la présence d’un projet d’auteur, signe que l’élève adopte une posture d’auteur, elle permet de nuancer cette présence. Certains participants ont un projet d’auteur assumé et conscient, d’autres ont un projet sans le développer, d’autres encore ont ce que nous nommons un « balbutiement de projet d’auteur ». Enfin, l’entrevue constitue un outil qui gagne à faire partie intégrante de la réécriture pour cerner le projet d’auteur des élèves.

Citations, reformulations du discours d’autrui : une clé pour enseigner l’écriture de recherche ?

Spirale. Revue de recherches en éducation, 2002

De nombreux étudiants gèrent difficilement l'intégration du discours d'autrui dans la construction de leur objet de recherche ; ils maîtrisent mal, autrement dit, la polyphonie caractéristique de ce type d'écriture. On examinera ici des travaux d'étudiants en se posant les questions suivantes: quel rapport peut-on voir entre la production finale et la récolte d'informations lors d'étapes intermédiaires ? Quelles informations les étudiants privilégient-ils ? Comment s'en servent-ils pour questionner le thème de leur recherche ? Comment s'opère la mise en oeuvre énonciative des données retenues ? De la citation classique à la reformulation des dires d'autrui, on constate certains problèmes inhérents aux compétences scripturales supposées par ces pratiques mais non maîtrisées par les étudiants : excès de citations, reproduction ou reformulation de dires d'autrui sans références, généralisations excessives, gommage de modalisations présentes dans le discours cité. On observe en outre que les étudiants se positionnent difficilement face aux propos des auteurs qu'ils citent, révélant ainsi un rapport problématique au savoir et à « l'autorité ». Les propositions didactiques voudraient montrer qu'un travail sur les caractéristiques énonciatives de cette pratique scripturale peuvent aussi être une clé pour ouvrir les étudiants à la démarche et à la culture de la recherche dans une discipline. Mots-clés : Ecriture de recherche-Polyphonie-Citation-Reformulation-Indices d'énonciation-Rapport au savoir. « Certaines citations venaient bien à leur place, étayer une démonstration, d'autres jouaient le recours aux Autorités, citations derrière lesquelles on s'abritait pour avancer quelque chose d'un peu hardi, à la manière des hommes politiques qui font passer en présupposé le plus contestable de leurs arguments ; d'autres n'étaient que pure reconnaissance. Je cite untel pour montrer de quel bord je suis, avec qui, contre qui. Bref il y avait là un jeu compliqué, normé par l'institution dans les plis de laquelle je me drapais en toute sécurité. » 1 « Par les "citations", par les références, par les notes et par tout l'appareil de renvois permanents à un langage premier (que Michelet nommait la "chronique"), il [le discours historiographique] s'établit en savoir de l'autre. Il se construit selon une problématique de procès, ou de citation, à la fois capable de "faire venir" un langage référentiel qui joue là comme réalité, et de le juger au titre d'un savoir. La convocation du matériau obéit d'ailleurs à la juridiction qui, dans la mise en scène historiographique, se prononce sur lui. » 2 ple : ces savoirs antérieurs doivent exister dans le travail grâce à certaines modalités, comme les citations, les références aux sources…). De nombreux étudiants consultent d'ailleurs l'un ou l'autre manuel méthodologique 3 et, dans le cas précis qui nous intéresse, on sait qu'un syllabus 4 consacré à la méthodologie du travail en histoire circule parmi eux. Cependant, la plupart du temps, ces caractéristiques ne sont pas justifiées et encore moins enseignées, du moins de manière active et participative 5. Les étudiants se trouvent donc dans une situation difficile : ils savent ce qu'ils doivent faire mais ne savent ni pourquoi ni comment. Ils n'ont dès lors pas d'autre solution que de tenter de se conformer à certains stéréotypes, au premier rang desquels-il suffit d'interroger les étudiants pour s'en rendre compte-on trouve la présence nécessaire des citations. Cette représentation est confortée par les incessants (r)appels à l'ordre qu'ils reçoivent à propos de « l'honnêteté scientifique ». Nombreux sont en effet les étudiants qui avouent leur crainte d'être accusés de plagiat et préfèrent dès lors aligner citations et notes, partant du principe que « trop vaut mieux que trop peu » et qu'ainsi, « on ne peut rien [leur] reprocher » 6. Les étudiants citent donc, souvent, trop souvent même…, certains travaux ressemblant à de véritables mosaïques. De plus, les discours cités sont parfois mal compris, mal reformulés, ce qui peut provoquer des contradictions ou de grosses 3 Pour une analyse de manuels méthodologiques, voir : BOCH F. et GROSSMANN F., « De l'usage des citations dans le discours théorique: des constats aux propositions didactiques »-Lidil, 24, à paraître, décembre 2001. 4 Appellation belge du « polycopié ». 5 Manque de temps, manque de moyens, refus de s'abaisser à cela… : les raisons, légitimes et moins légitimes, sont nombreuses. On évoque ici l'épineux problème de la pédagogie universitaire et certains, peut-être, verront là un tout autre débat. Il va de soi, cependant, que la réflexion sur la lecture/écriture dans l'enseignement supérieur ne peut porter ses fruits que moyennant une politique d'encadrement digne de ce nom et un engagement de tous les acteurs. 6 Témoignages d'étudiants.

Réécriture et écriture d’invention : l’exemple de la fable

Pratiques, 2005

Cet article se propose d’examiner la façon dont l’écriture d’invention peut être introduite à différents moments d’une séquence consacrée à l’étude de textes littéraires. Les quatre étapes de l’étude sont les suivantes : 1.– Une lecture critique de l’E. I fondée sur une opération systématique de « reproduction-imitation » et des interrogations que cela pose : statut des textes littéraires qui servent le recensement des procédés littéraires, fonction des productions d’élèves qui demeurent dans une logique de contrôle des connaissances, format des protocoles didactiques qui maintiennent une distribution conventionnelle des attributions de la lecture et de l’écriture dans les apprentissages. 2.– Une réflexion sur une alternative possible à l’imitation en ouvrant la pratique scripturale aux ressources de la réécriture. Un modèle pédagogique, décrit sous le nom de réécriture en séquence(s) (R. e. S). invite à reconsidérer les composantes et les valeurs de la réécriture dans une démarche ...

« La citation au centre »

En 1942, N.W. Lund avait déjà énoncé ce qu’on peut appeler « la loi de la citation au centre » : en effet, il n’est pas rare que le centre d’une construction concentrique dans le Nouveau Testament soit occupé par une citation de l’Ancien Testament. La présente étude vérifie de manière précise le bien fondé de cette loi. Elle ne porte que sur un seul livre, l’évangile de Luc, mais elle est systématique. Alors que Lund n’avait donné que cinq exemples du phénomène dans tout le NT, Luc n’en fournit pas moins de vingt-quatre. Cette loi ne présente en réalité qu’un aspect particulier d’une loi plus générale qui concerne la nature du centre des compositions concentriques, caractéristiques de la rhétorique sémitique.

"La traduction d’Alceste par Buchanan, l’imago retrouvée ?"

Anabases, 2015

Why translating Alcestis, an apparently marginal tragedy within the ancient corpus due to its happy ending and its lack of spectacular actions ? The idea of imago, deployed all along the critic paratext and the tragedy, describes both its tragic plot, understood as a substitution that ends with the return of the original, and the humanistic deed accomplished by Buchanan, faithful translator as much as Admetus is a faithful husband, and bridge between two different worlds and their values as much as Heracles between the living and the dead. Translating Alcestis becomes thus a sort of theatrical and ethic manifesto.