Revenir à la terre (Appel à contributions, Tracés, 2016) (original) (raw)

Appel à contribution Tracés - L'action des êtres collectifs

La revue Tracés consacre son numéro 29 à l'action des êtres collectifs. Il s'agira de regrouper des contributions empiriques et épistémologiques issues de toutes les disciplines des sciences humaines et sociales visant à étudier, à interroger et à expliciter les modes d'existence, d'apparition et d'action des êtres collectifs. Dans quelles situations les individus sont-ils amenés à en faire la rencontre ? Quels sont les dispositifs qui en assurent la consistance ? Quelles solutions les sciences sociales mobilisent-elles pour traiter de ces êtres collectifs ?

Tracés_Traduire et Introduire (vol.2) - Avant-propos

Ce numéro de Tracés est le deuxième de la série Traduire et introduire, initiée en 2014, qui se donne pour objectif de faire connaître des travaux et des champs de réflexion qui nous semblent avoir fait l’objet d’une réception partielle ou insuffisante dans l’espace scientifique français. Comme le volume précédent, ce numéro est construit autour de la traduction de textes de chercheurs étrangers, sélectionnés par la revue pour leur caractère emblématique de ces réceptions manquées. Chacun des deux dossiers qui suivent accompagne ces traductions d’un ensemble d’articles originaux qui les contextualisent et en explicitent les enjeux. C’est ainsi l’occasion non seulement de porter un éclairage sur les questions soulevées par ces textes et les traditions intellectuelles dans lesquelles ils s’inscrivent, mais aussi de mener une démarche réflexive sur les passerelles entre ces traditions. En ce sens, il s’agit de contribuer à la mise en relation de travaux et de chercheurs, en offrant toutefois un espace de discussion qui ne soit pas contraint par la nécessité de suivre l’actualité des parutions ou de répondre à une exigence thématique.

Le « retour à la terre », une forme d'émancipation?

Trémargat en vies, 2016

Tout ce qui est « vert » est bon, des loisirs proches de « la Nature » pour « se ressourcer » aux produits « paysans », « bio », « de terroir » ou « locaux », que l'on se procure de préférence par les « circuits courts » comme le dispositif des AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) : aujourd'hui, tout cela nous paraît souvent comme une évidence -et ce, d'autant plus que l'on est jeune, diplômé et urbain. Dans nos sociétés occidentales du moins, les aspirations à un « retour à la terre » sont aujourd'hui spontanément associées à la recherche d'une société plus juste et plus soutenable. Il n'en a pourtant pas toujours été ainsi : à l'époque contemporaine en effet, la promotion du retour à la terre connaît plus souvent qu'on ne le croit la tentation du « côté sombre ». Si le régime de Vichy et son exaltation du « paysan » authentique contre le « vent mauvais » des Lumières et du cosmopolitisme sont bien connus, on oublie plus facilement les dispositifs de contrôle social mis en place par l'Eglise catholique au milieu du XIXème siècle : jardins ouvriers pour prémunir du vice les « classes dangereuses », colonies pénitentiaires agricoles où le travail de la terre sert au « redressement moral » et permet de « rapprocher de Dieu » de jeunes vagabonds, délinquants ou enfants orphelins corvéables à merci. Les paragraphes qui suivent s'emploieront à démêler les histoires plurielles du « retour à la terre » à partir de leurs liens aux mouvements sociaux, en montrant comment l'aspiration à habiter le monde est porteuse d'émancipation, mais aussi comment elle peut être dévoyée.

Appel à contribution Tracés T31 - La méfiance

La méfiance, à laquelle la revue Tracés consacre son numéro 31, impose de traverser les frontières disciplinaires : elle soulève des questions psychologiques et institutionnelles, des enjeux d’efficacité économique, d’action politique ou de connaissance scientifique, et renvoie tant à des interactions circonscrites qu’à des transformations sur la longue durée. Nous invitons des contributions, issues de l’ensemble des sciences humaines et sociales, qui montreront que l’on peut saisir la méfiance sans se cantonner à la définir négativement – comme absence de confiance ou comme force destructrice.

"Des terrains sans sympathie ?", Appel à contribution, n°10, Terrains/Théories

Numéro coordonné par Daphné Le Roux (Doctorante en philosophie et ethnologie, Sophiapol, Université Paris-Nanterre) Adèle Momméja (Docteure en sociologie, chercheuse associée au Sophiapol, Université Paris-Nanterre) Camille Herlin-Giret (Docteure en science politique, chargée de recherche FRS-FNRS, Université libre de Bruxelles) Date limite d'envoi des résumés : 28 février 2018.

Filmer l'utopie. Retour sur "Allers-Retours à la Terre"

Etudes rurales, 2017

Cet article revient sur la réalisation, il y a vingt ans, d’un documentaire consacré à plusieurs familles de néo-ruraux installées dans la Creuse. Allers-Retours à la Terre est un film qui traite de la transmission, à travers les trajectoires sociales des enfants de ces néo-ruraux qui accédaient alors à l’âge adulte. Vingt ans après, l’évolution du regard sur le legs idéologique des utopies inspirées par mai 68, ainsi que l’évolution de mon propre regard de chercheur, m'invitent à réexaminer ce film et l’enquête qui l’a nourri, guidé par les propositions stimulantes du concept de « revisite ethnographique ». This article tells about the making of a documentary film dedicated to the « back to the land » phenomena in rural France (in Creuse, Limousin region). Allers-retours à la terre (« Back and Forth to the Land) is a film about familial transmission, and tells about the trajectories of the children of this movement from the 1970’s, who were then becoming adults. Twenty years later, our perception, but also the realities of this utopian movement fuled by May 68, have deeply changed. The article reexamines the film and the fieldwork which supported it, inspired by Michael Burawoy’s concept of «ethnographic revisits».