Comprendre l’effet de la solifluxion sur les traces d’utilisation des outils lithiques : mise en place d’une expérimentation « in vivo » à Gavarnie (Hautes-Pyrénées, France) (original) (raw)

2010, Mise en commun des approches en taphonomie, Céline Thiébaut, Marie-Pierre Coumont, et Aline Averbouh (Eds), Actes du workshop no 16 - XVe congrès international de l’UISPP Lisbonne, septembre 2006

"Les altérations ou modifications postdépositionnelles (PDSM) des outils lithiques peuvent en empêcher l’étude fonctionnelle ou créer des distorsions lors de celle-ci du fait de la conservation différentielle des traces d’utilisation. Il est donc indispensable de disposer de modèles permettant de lier les causes des altérations naturelles à leurs effets sur les traces d’utilisation des outils et de contrôler ainsi les biais qu’elles induisent. Les expérimentations in vivo, encore rares, sont un moyen de contribuer à ce contrôle. L’expérimentation exposée dans cet article a été mise en place afin de documenter les effets de la solifluxion sur la conservation des traces d’utilisation. Des outils en silex sénonien ont préalablement été utilisés selon cinq modes, puis photographiés et moulés avant d’être enterrés, en septembre 2005, dans la partie amont et médiane d’une coulée de solifluxion à front pierreux dans le secteur de Gavarnie (Hautes-Pyrénées, France). Ils seront récupérés de manière échelonnée sur une dizaine d’années pour décrire et quantifier les modifications postdépositionnelles dans le but de proposer un modèle d’altération. De premiers résultats sont disponibles pour les pièces extraites de la coulée en 2007. Ces dernières ne portent, deux ans après leur dépôt, aucune modification qui puisse être attribuée à leur exposition aux conditions périglaciaires. Post-depositional alterations and modifications to stone tools tend to impede studies of their function or to create distortions through the different degrees of preservation of use-wear traces. It is therefore indispensable to have available some models of deterioration that make it possible to link the causes of natural damage with their effects, and to control the biases they bring about. “In vivo” experiments are still rare, but are a means of contributing to this problem. The experiment presented in this article was set up in order to document the effects of solifluction on use-wear traces. Tools of Senonian flint were used beforehand in five different ways, photographed, molded, and then buried in the upstream and median part of a solifluction flow in the Gavarnie sector (Hautes-Pyrénées, France), in September 2005. They will be removed in a staggered fashion over a decade in order to describe and quantify the post-depositional modifications with the aim of presenting a model of damage. First results are available for the pieces removed from the flow in 2007. Two years after their burial they do not display any modification that can be attributed to their exposure to periglacial conditions."