[2016] Olivier Roueff, Anthony Pecqueux, dirs, "Écouter de la musique ensemble" (note) (original) (raw)

Recension de Myrtille Picaud, Mettre la ville en musique, Paris-Berlin (Presses universitaires de Vincennes, 2021)

Sociologie, 2022

1Malgré les nombreuses tentatives de virtualisation des concerts en contexte pandémique, la musique continue d’être valorisée pour sa dimension collective, présentielle et spectaculaire. En ce sens, elle reste profondément inscrite dans nos espaces de vie, notamment urbains, à travers des lieux concrets (salles de concerts, cafés concerts, discothèques, etc.). C’est à cette intrication entre la ville et les espaces musicaux que Myrtille Picaud a dédié sa thèse de sociologie, soutenue en 2017 à l’Ehess sous la direction de Gisèle Sapiro. Ce travail s’intéresse à deux villes souvent comparées, notamment dans le milieu des musiques classiques et électroniques : Paris et Berlin. La comparaison repose sur une cartographie des espaces musicaux de chaque ville, une série d’observations ethnographiques et d’entretiens avec des professionnels, positionnant l’ouvrage à la croisée de la géographie, de l’urbanisme, des sciences politiques et de la sociologie des champs professionnels et de la culture. Il faut saluer une telle démarche, non seulement pour l’ampleur de la tâche, mais aussi parce que trop de travaux sur le sujet restent ancrés dans un seul territoire.

"La musique, le souvenir. Ensemble encore" in "Yves Bonnefoy (1923-2016)", "Europe" n.1067, mars 2018 (table et présentation)

Yves Bonnefoy est l'auteur d'une oeuvre de poésie et de pensée parmi les plus exigeantes et les plus nécessaires de notre temps. On a dit qu'il était le poète de la présence, c'est-à-dire de la relation qui unit la parole au monde sensible dans son immédiateté et sa plénitude. En vérité, pour Yves Bonnefoy, la poésie est indissociable de la conscience exacerbée d'une triple séparation : entre l'être et le monde, entre l'être et l'autre, entre l'être et lui-même. Mais Yves Bonnefoy, qui assume l'héritage du désir rimbaldien de « changer la vie », n'en reste pas à cette seule poétique de la séparation. Tout en continuant à la prendre en charge, il tente de la dépasser par un acte de ressaisissement et de transgression positive qui est le signe distinctif de son oeuvre. Autant l'entaille de la séparation est la plus profonde au début du parcours poétique, autant la quête émotionnelle de la réparation apparaît avec de plus en plus d'insistance dans l'oeuvre de la maturité. La force de l'oeuvre de Bonnefoy est ainsi d'assumer ensemble et la désignation de la séparation, dont la poésie en temps de crise du sens doit prendre acte sans trêve, et la tâche de réparation qui est son grand possible. Yves Bonnefoy nous convainc que lorsqu'elle n'est plus à même de célébrer la plénitude du monde, la poésie permet de l'envisager encore et d'en maintenir à la fois le désir, l'espérance et la pensée.

2012 = Le Paysage sonore de Murray R. Schafer

Studia Musica

"Abstract: Who has the right to make the most noise in the world? The churches’ bells in the old times, the loudspeakers in Hitler’s era, planes taking off in the airports, police sirens, rock bands? In a world where background music (muzak) invades all public places, Canadian musicologist and composer Murray Schafer does an analysis of all types of sounds (natural, artificial, from the old days until today) in his book The Tuning of the World and advances a proposal to create sound museums. Wouldn’t it be extraordinary to be able to listen to the sounds surrounding St Sophia’s Church during Byzantine times or ... the forest noises from when dinosaurs roamed the Earth? Keywords: Murray Schafer, muzak, musical schizophrenia, musical landscape, ambient music, noise, musical museum"