Responsabilité sociale et régulation de l’entreprise mondialisée (original) (raw)
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Répenser la responsabilitè en affaires dans un monde globalisé
PEACE & SECURITY-PAIX ET SÉCURITÉ INTERNATIONALES (EuroMediterranean Journal of International Law and International Relations), 2020
RESUME : Une réflexion est menée sur l'origine de la responsabilité dans le monde des affaires, en Europe et aux Etats-Unis, pour déboucher sur un modèle de responsabilisation de l'entreprise dans son contexte. Le degré d'importance de la règlementation d'un pays n'est pas, à lui seul, un indicateur suffisant d'appréciation du niveau de prise en considération de la responsabilité et particulièrement de la responsabilité sociale des entreprises (RSE).La démarche réflexive, déductive, à approche modélisatrice et interdisciplinaire (le droit et le droit des affaires, le management), démontre qu'il existe différentes visions de la responsabilité selon les contextes nationaux. REPENSAR LA RESPONSABILIDAD EN NEGOCIOS EN UN MUNDO GLOBALIZADO Este trabajo es una reflexión sobre el origen de la responsabilidad en el mundo de los negocios en Europa y en los Estados Unidos, para llevar a cabo un modelo de responsabilidad de las empresas en su contexto. El grado de la reglamentación de un país no es, en sí mismo, un indicador suficiente para la evaluación del nivel de la responsabilidad y, sobre todo, la responsabilidad social de las empresas (RSE). El método reflexivo, deductivo, con un enfoque modelador e interdisciplinario (derecho y derecho comercial, y gestión), demuestra que existen diferentes visiones de responsabilidad según los contextos nacionales RETHINKING RESPONSIBILITY IN BUSINESS IN A GLOBALIZED WORLD A reflection is carried out on the origin of responsibility in the business world, in Europe and in the United States, to lead to a model of corporate responsibility in its context. The degree of importance of a country’s regulation is not, in itself, a sufficient indicator of appreciation of the level of consideration of responsibility and more specifically of corporate social responsibility (CSR). The reflexive, deductive approach, with a modeling and interdisciplinary approach (particularly law and business law, management), demonstrates that there are different visions of responsibility according to national contexts
Les régulations sociales face au système industriel mondial
Tiers-Monde, 1989
Comment une societe peut-elle devenir industrielle ? Telle est a notre avis la question fondamentale posee a l'economiste par le monde contem porain depuis que quelques societes ont ouvert la voie au xixe siecle, suivies avec difficulte par d'autres, peu nombreuses, bien que certaines aient montre, ces dernieres annees, que cela etait encore possible — et ceci en depit d'analyses economiques et ideologiques pour le moins contradic toires —, mais alors que la majorite d'entre elles sur la planete semble s'epuiser a trouver le chemin de l'industrialisation et que pres d'un milliard d'hommes luttent toujours dans des conditions miserables pour une survie precaire. Pour mieux cerner la reponse a donner a cette question, cet article expose les grandes lignes d'un essai de theorisation. Apres avoir situe, principalement par rapport aux theories de la regu lation1 notre problematique et les travaux qu'elle a suscites, trois elements originaux constitutifs de cette problematique seront presentes successive ment : l'analyse de l'evolution des « forces productives », le recours a l'approche systemique et la definition du concept de Systeme industriel mondial. Des exemples tires d'une part d'analyses realisees sur l'industrie electronique mondiale, d'autre part concernant le Mexique et l'Europe illustreront ensuite notre propos.
Pragmatisme et responsabilité sociale de l’entreprise
Revue française de gestion, 2008
D'une manière similaire aux recherches considérant la nature problématique de l'hypothèse de l'individualisme atomisé, ce travail estime que la RSE est le fruit de l'interaction d'acteurs sociaux et non atomisés. Cet article souligne les insuffisances des approches théoriques majeures en proposant une autre voie comme posture philosophique et théorique à l'analyse de la RSE. Il étudie ensuite le mode opératoire développé par les acteurs, dans leur interaction et face aux problèmes rencontrés, pour construire la RSE. Quatre études de cas mettent en évidence la façon dont les acteurs traitent la résolution d'une problématique en RSE par des processus d'apprentissage et de créativité. Les valeurs opérationnelles et terminales de la RSE émergent au fur et à mesure des apprentissages réalisés, en interaction avec l'ensemble des parties prenantes concernées par le problème à résoudre, sous forme de solutions innovantes.
De la responsabilité sociale : à propos des rôles respectifs de l’entreprise et de l’État
2018
La revendication d’une responsabilite sociale de l’entreprise va de pair avec un recul de la capacite d’intervention des Etats dans le contexte de mondialisation. Cela ne saurait justifier que l’entreprise taxe et depense en lieu et place de l’Etat dont elle ne peut detenir ni le pouvoir juridique, ni l’information s’agissant du bien public. L’entreprise est, neanmoins, une source de droit etant, possiblement, a l’initiative d’avancees sociales et environnementales. Son action s’inscrit dans la montee en puissance d’une dualite des ordres juridiques, un ordre etatique et un ordre prive. Ce qui ne dispense en rien d’une validation des regles par l’Etat ne serait-ce que pour garantir une concurrence equitable et maintenir une hierarchie des normes. Le mode de gouvernance, qui reflete l’influence des intermediaires financiers, procede de cette validation et determine le choix de l’entreprise entre un profit immediat et un profit a long terme, autrement dit sa reelle responsabilite soci...
Ce texte cherche à montrer que les problèmes éthiques que posent les pratiques monétaires et financières dans la mondialisation néolibérale ne sauraient être analysés à partir de la seule critique aristotélicienne d’une certaine chrématistique, l’accumulation d’argent comme fin en elle-même. Dans cette perspective, une première section présente une conception de l’éthique tirée de l’analyse qu’en a proposé dans l’entre-deux guerres J. R. Commons, un des fondateurs de l’économie institutionnelle. Une seconde section délimite la place de l’éthique dans une conception régulationniste de la monnaie qui caractérise l’argent comme une forme spécifique au capitalisme de monnaie, caractérisée par son usage en réserve de valeur (capital-argent). Enfin une dernière section examine les implications de ces approches quant à la relation problématique entre argent et éthique caractéristique de la période de mondialisation néolibérale.
Revue Internationale Du Travail, 1999
Responsabilité sociale et mondialisation: qu'attendre des codes de conduite, des labels sociaux et des pratiques d'investissement? Janelle DILLER * L e principe de la responsabilité sociale des entreprises a suscité ces dix dernières années dans le secteur privé un nouveau courant d'initiatives. Ce qui était surtout, naguère, la préoccupation des grandes entreprises soucieuses de leurs devoirs au sein de la collectivité est aujourd'hui un principe plus ou moins admis qui s'applique à des formes de plus en plus nombreuses de coopération entre entreprises, multinationales et nationales, dans les pays développés comme dans les pays en développement 1. De nouveaux systèmes se mettent en place, se substituant aux mécanismes d'«autorégulation« dont les entreprises pouvaient se doter. Des règles de caractère social s'appliquent désormais à de multiples formes transnationales de production ou de distribution-de coentreprise, de sous-traitance, d'approvisionnement, etc.-d'un bout à l'autre de la filière. A côté des initiatives émanant des entreprises, on voit se multiplier les alliances stratégiques qui visent de même à instituer des mécanismes de responsabilisation. Toutes sortes d'acteurs participent à ce mouvement privé au niveau local, national, régional ou mondial, et il est courant désormais que les entreprises, les investisseurs, les organisations de travailleurs, les organisations non gouvernementales, d'autres encore, unissent leurs efforts. * BIT, Genève. 1 La notion de responsabilité sociale des entreprises a évolué au fil des ans. Elaborée en 1965 lors d'un séminaire international sur le sujet, la Déclaration de Delhi apparaît comme la préfiguration de ce qui est devenu la «théorie des parties prenantes« (stakeholder theory). Aux Etats-Unis, les promoteurs de cette théorie insistent sur la nécessité, pour les entreprises, de regarder la collectivité comme partie prenante, partie concerné e, dans leur gestion gé nérale. Au Japon, les entreprises ont pris conscience des liens qui les rattachent aux valeurs nationales, à la vie de la collectivité et à l'environnement. Par «parties prenantes«, nous entendons ici les personnes ou les groupes qui peuvent influer sur les objectifs, la politique, les décisions ou l'action des entreprises ou en subir les effets (Caroll, 1996, p. 74). Revue internationale du Travail 108 Nous nous intéresserons, dans cet article, aux mesures qui concernent le régime du travail dans les opérations transnationales et nous nous interrogerons sur leur efficacité. Nous examinerons trois grands moyens d'action: les codes de conduite, les labels sociaux et les pratiques d'investissement 2. Les deux premiers s'inscrivent dans une action d'ensemble qui vise à faire connaître les préoccupations ou les réalisations sociales des entreprises aux partenaires commerciaux, aux consommateurs, aux investisseurs ou aux médias pour les guider ou les orienter 3. Les mesures du troisième type tendent elles, avec d'autres, à agir sur les décisions des entreprises, dans le sens fixé, en l'occurrence, par des codes de conduite ou des programmes de labels. L'étude de ces trois types d'initiatives fait apparaître des réactions mêlées non seulement chez les dirigeants d'entreprise, les consommateurs et les autres acteurs privés, mais aussi chez ceux qui se préoccupent, du point de vue de la collectivité, des résultats de ces efforts, disparates mais persévérants, pour instaurer une forme privée de justice sociale en vue d'un avantage privé.