La gendarmerie et l'identification des “Nomades” (1870-1914) (original) (raw)

Les fondations d’un système national d’identification policière en France (1893-1914)

2004

Cet article expose l’histoire du Service de l'identité judiciaire, créé à la préfecture de Police en 1893, et son rôle dans la construction d’un système national d’identification et de recherches. Fondée sur les sources policières et les écrits d’Alphonse Bertillon, cette étude aborde les formes de centralisation des fichiers de police et la professionnalisation des fonctionnaires de police, formés aux méthodes du signalement. L’étude des relais de transmission des notices signalétiques, mis en place sur l’ensemble du territoire, permet d’expliquer la réussite du modèle français d’identification policière. This article tells the story of the Service de l'identité judiciaire, set up at the prefecture of Police in 1893, and its role in building a national system of identification and research. Based on police sources and the writings of Alphonse Bertillon, this study discusses how police files were centralised and how the civil servants of the police force developed professional skills through training in description. The study of the system for relaying descriptions, set up throughout French territory, explains the success of the French model of police identification.

Les captifs oubliés de 1870-1871

Les captifs oubliés de 1870-1871, 2017

Mémoire de master 2 / Master thesis Les 400 000 prisonniers de guerre de 1870-1871 ont passé jusqu’à un an sur le sol allemand. Capturés sur le champ de bataille ou lors des redditions, les Français partent vaincus dans le pays où ils devaient arriver vainqueurs. L’Allemagne dans laquelle ils arrivent en train, après des voyages éprouvants, les accueille tantôt sous des menaces, tantôt avec des secours que les corps, en peine, appellent. Soumis aux rigueurs de l’hiver, tous ne vivent pas la même captivité. Les soldats enfermés sont dans des conditions précaires et périlleuses, astreints à un travail souvent peu payé et laborieux ; quand les officiers souffrent de leur ennui dans des appartements chauffés. Jusqu’au bout, tous ont espéré, cru, souhaité que la lutte continue et aboutisse à la victoire de la France. Patrie qu’ils veulent retrouver, les plus téméraires s’évadent par des procédés minutieusement réfléchis. Car tous n’attendent que le retour, craignant le sort d’autres qui périssent sur la terre de l’adversaire et pour lesquels de petits monuments viennent rappeler la sépulture. Alors, quand la fin de la guerre se profile lors de la signature de l’armistice du 28 janvier 1871, les lueurs d’espoir d’un retour prochain maintiennent ces hommes fatigués dans l’expectative. Alors que les premiers commencent à rentrer, les événements de la Commune de Paris retardent le processus de départ d’une bonne partie d’entre eux. Devant patienter encore, l’envie irrésistible de revenir auprès des siens se fait sentir. Et quand cette heure se profile, l’arrivée en France est bien moins heureuse qu’ils ne l’espéraient. La mémoire de ces hommes s'est ensuite édifiée ou rédigée avant de progressivement se faire plus discrète. Mais avec la Première Guerre mondiale, si les itinéraires et les lieux de détentions sont parfois similaires, la Guerre de 1870-1871 est mise en arrière plan, et les prisonniers oubliés. Depuis la fin de l’Annexion, la mort des derniers vétérans, la résolution des velléités franco-allemandes, la mémoire de la guerre de 70 s’est effacée pour n’être qu’à peine connue. Plus opaque plane cet obscurcissement mémoriel sur les captifs.

Enregistrer et identifier les étrangers en France, 1880-1940

Musée de l'histoire de l'immigration, Dossiers thématiques, 2014

L’instauration en France d’une "carte d’identité d’étranger", par un décret d’avril 1917, première expérience en Europe d’une identification ciblée de tous les résidants étrangers sur le sol national, marque une étape fondamentale dans l’histoire du contrôle de l’immigration en France. Ce document d’identité spécifique, réservé à un segment de la population qui se trouve définie par ce biais comme "étrangère", indique l’intérêt renouvelé des autorités politiques et administratives, à la fin de la Première Guerre mondiale, pour une identification adaptée des étrangers. La création de cette carte indique un tournant dans l’histoire du régime législatif et administratif de la IIIe République et dans la régulation, nationale et internationale, du marché du travail ; elle montre aussi le poids des grands basculements historiques dans les manières d’identifier et d’enregistrer les étrangers.

Des gendarmes impériaux ? Retours d’expérience sur le moment impérial de la gendarmerie française (1796-1814).pdf

Que pensaient de l'empire ceux-là mêmes qui eurent à le bâtir par l'implantation de la gendarmerie au sein des territoires européens rattachés à la France napoléonienne ? L'enjeu est d'autant plus pressant que, contrairement à l'idée paresseuse d'une simple duplication des compagnies dans les nouveaux départements, l'analyse des dynamiques expansionnistes du corps met en évidence la marge d'initiative qui, en définitive, revient aux experts délégués sur place, ne serait-ce que pour surmonter les difficultés spécifiques posées par chaque annexion. Au-delà d'une compréhension affinée des modalités de l'incorporation des conquêtes, il s'agit surtout d'orienter la réflexion sur la nature de l'impérialisme qui anime ou que servent les gendarmes.