Le gouvernement des corps séropositifs. Dynamique de pénalisation de la transmission sexuelle du VIH (original) (raw)

De la protection de la Nation à la protection des femmes : genèse de la criminalisation du VIH en France 1

Cet article porte sur la genèse de la criminalisation de la transmission sexuelle du VIH en France, des débats parlementaires sur l'éventuelle mise en place d'un délit de dissémination des maladies transmissibles épidé-miques en 1991 à l'essor des procès pour transmission du VIH au milieu des années 2000. À partir d'une analyse d'archives parlementaires, juridiques et associatives, il s'agit de retracer les modifications dans la justification politique de la criminalisation du VIH. Ce faisant, cet article vise à saisir comment la criminalisation du VIH oscille entre un objectif de protection de la Nation et un objectif de protection des femmes. SIDA — CRIMINALISATION DU VIH — SÉCURITÉ SANITAIRE — MST — SANG CONTAMINÉ Depuis plus d'un siècle, certaines infections sexuellement transmissibles font l'objet d'un investissement scientifique et politique majeur. À la fin du XIX e siècle, à la faveur des théories de la dégénérescence et des préoccupations vis-à-vis de la population , la syphilis s'est vue constituée en fléau social, en France comme dans d'autres pays d'Europe ou d'Amérique du Nord.

Développement de systèmes d'administration originaux destinés à la prévention de la contamination par le VIH chez la femme

Http Www Theses Fr, 2012

The main objective of this work was to design thermosensitive and mucoadhesive vaginal hydrogels able to keep their rheological and mucoadhesive properties after dilution with vaginal fluids. Formulations were composed of pluronic F127 or a mix of two pluronics F127 and F68. Both formulations contained hydroxpropylmethylcellulose (HPMC) as mucoadhesive polymer. The determination of gelling temperature (T gel) after dilution with simulated vaginal fluid (SVF) demonstrated that hydrogels were resistant to dilution and T gel values were close to 30°C. Ex vivo mucoadhesion experiments conducted on porcine vaginal mucosa founded on the technique of traction of the adhesive/adherent joint allowed the characterization of mucoadhesive properties of hydrogels by measuring work of adhesion (W) and maximum force of detachment (F max). In the case of F127-based hydrogels, W and F max were lowered after dilution with SVF. However, in the case of F127/F68-based hydrogels, W, F max and mucoadhesion profiles were weakly affected by dilution. These differences could be attributed to the higher elasticity of F127/F68/HPMC (22.5/2.5/1 % w/w) hydrogel in comparison with F127/HPMC one (20/1 % w/w). Indeed, rheological analyses of the formulations showed that, both elastic (G') and viscous moduli (G'') were higher for F127/F68/HPMC (22.5/2.5/1 % w/w) than for F127/HPMC hydrogel (20/1 % w/w). However, we demonstrated that the higher elasticity of the hydrogel was due to the higher total pluronic concentration and not to the presence of F68 in the formulation.

Traiter l'excès par l'excès : la logique auto-immunitaire de la pénalisation des transmissions individuelles du virus du sida

2012

La problematique de l’exces a une dimension normative evidente, qu’il s’agisse de renvoyer a une description particuliere d’un etat du monde ou a une evaluation positive ou negative de celui-ci. Des le moment que l’exces « qualifie » une action ou un objet, il renvoie a la contingence de la norme et a son caractere historique : ce qui est considere comme excessif n’a aucune objectivite particuliere et nous renseigne en premier lieu sur l’agent ou l’institution qui qualifie l’exces et stabilise ainsi sa propre norme. Contrairement a l’ordre du droit, qui qualifie et quantifie l’exces dans un objectif de regulation et de contrainte, les sciences sociales ne peuvent adopter qu’une posture nominaliste relativement a l’exces, consistant a comprendre les configurations dans lesquelles il est impute. Comme la folie pour Foucault, on pourrait considerer que l’exces n’existe pas afin d’en mieux etablir la genealogie…

Les politiques straight du préservatif : VIH, pornographie et technologies du genre

Les productions pornographiques bisexuelles et « shemale » donnent à voir des configurations particulières de l’usage du préservatif qui informent tant sur les politiques du VIH que sur les politiques sexuelles au sein de cette industrie. Dans certaines de ces productions, les rapports entre hommes et femmes non-trans se font sans préservatif, tandis que dans la même scène et avec les mêmes performeurs, les rapports entre hommes ou impliquant une femme trans se font avec préservatif. À travers une analyse de différentes vidéos, il s’agit de voir ce qui sous-tend ces usages différenciés du préservatif. Cet article a alors pour objectif de saisir comment ces politiques préventives particulières codent un partage de la sexualité, du genre et du sexe selon une ligne de démarcation, réelle ou fantasmée mais en tout cas signifiée, entre le normal et le pathologique, la séronégativité et la séropositivité, l’hétérosexualité et les corps et interactions queer.

Stratégies féminines face au risque de transmission sexuelle du VIH au temps des antirétroviraux

2011

Au Senegal, l'acces aux antiretroviraux depuis une decennie a permis a des jeunes femmes seropositives, dans un contexte socio-culturel valorisant le mariage et la maternite, de retrouver la sante, d'aspirer a une vie conjugale " normale ", de vivre en union et d'avoir des enfants. Ce chapitre montre comment les perceptions du risque de transmission du VIH ont evolue, depuis une " menace " pour les autres ou pour soi, qui induit l'evitement des contacts sexuels, jusqu'a une dedramatisation progressive grâce a des experiences de procreation reussies attestant de l'efficacite des antiretroviraux. Les femmes mettent en oeuvre diverses strategies face au risque selon leur statut social, leur contexte relationnel, le statut serologique de leur conjoint, et les informations entendues a travers les medias ou dans les associations de personnes vivant avec le VIH. La " normalisation " de la sexualite, pour la plupart d'entre elles, re...

Partager l'information sur son statut sérologique VIH dans un contexte de polygamie au Sénégal : original article

SAHARA : Journal of Social Aspects of HIV / AIDS Research Alliance, 2013

In Senegal, where HIV prevalence is less than 1% and stigma remains important, 40% of marriages are polygamic. The purpose of this article is to describe and analyze the motivations, benefits and constraints related to HIV disclosure, and to explore specific situations related to polygamy. Data were collected through qualitative research based on in-depth repeated interviews on the experience of antiretroviral therapy and its social effects, conducted over a period of 10 years with people on antiretroviral treatment and their caregivers. Health professionals encourage people to disclose their HIV status, especially in certain circumstances such as preventing mother-to-child transmission of HIV. Nevertheless they are aware of the social risks for some patients, particularly women. Some health workers insist on disclosure, while others do not interfere with women who do not disclose to their partner, while highlighting their ethical dilemma. Interviews trace the changing attitudes of caregivers regarding disclosure. The majority of married women begin by sharing their HIV status with their mother, waiting for her to confirm that the contamination is not due to immoral behavior and to participate in implementing a strategy to maintain secrecy. In polygamous households, women try to disclose to their partner, keeping the secret beyond the couple. Some women fear disclosure by their husbands to co-spouses, whose attitudes can be very diverse: some stories relate collective rejection from the household; sometimes disclosure is made in a progressive way following the hierarchy of positions of each person in the household; another person reported the solidarity shown by her co-spouses who kept her HIV status a secret outside the household. The article shows the diversity of situations and their dynamics regarding both disclosure practices and their social effects.

La sexualité des personnes atteintes par le VIH : l'impact d'une infection sexuellement transmissible

Sexologies, 2006

L'analyse présentée se fonde sur les résultats de l'enquête représentative VESPA (VIH : enquête sur les personnes atteintes) réalisée auprès de 2932 séropositifs en France en 2003. Cette recherche s'insère dans la tradition des travaux menés par les sciences sociales sur l'expérience de la maladie et ses conséquences selon le point de vue des personnes interrogées. Il apparaît que la sexualité des individus contaminés par le VIHinfection sexuellement transmissible et chroniqueconfrontés aux contraintes d'une maladie grave, de son traitement et aux risques de transmission et d'exclusion est fortement perturbée. L'analyse des réponses met en évidence l'importance des conditions de vie sociale et affective sur l'insatisfaction, les difficultés sexuelles ou l'abstinence des individus relativisant ainsi la place des seules causes médicales. Dans le détail, un mode de vie affectif actuel, isolésans relation stable au moment de l'enquêteun environnement social et affectif fragilisé par un nombre important de ruptures et de deuils, des antécédents de discrimination liés au VIH, des interactions avec autrui chargées d'angoisse et une forte dégradation de l'image de soi apparaissent comme les principaux facteurs associés à l'abstinence et aux problèmes sexuels, une position sociale dévalorisée et la précarité économique ne faisant qu'aggraver la situation. La façon dont l'activité sexuelle s'insère dans la vie des individus pèse également sur les déclarations : une histoire sexuelle et affective relativement « trop » tempérée ou au contraire, un contexte d'exercice de la sexualité qui valorise fortement cette activité (milieu Sexologies 15 (2006) 157-164