Être parmi les choses. L'ontologie de Lukács dans une perspective contemporaine (original) (raw)

De l'objectivité à l'histoire : émergence de la problématique ontologique chez Lukács

2019

Notre travail est consacre au dernier ecrit du philosophe hongrois d’expression allemande G. Lukacs (1885-1971), l’"Ontologie de l’etre social" (1964-1971). Il s’agit d’attester la continuite de la pensee de Lukacs en depit de ses ruptures parfois spectaculaires et de montrer que l’"Ontologie de l’etre social" fait partie integrante de la trame de sa pensee. En presupposant l’unite dialectique de la pensee de Lukacs, nous montrons que l’emergence de la problematique ontologique a ete initiee par sa decouverte des Manuscrits de 1844 a Moscou en 1930 mais qu’elle s’est construite de maniere souterraine, par le truchement de la problematisation esthetique, en focalisant son attention sur la notion d’objectivite. Ce n’est que tardivement que Lukacs travaille expressement a la redaction d’une Ontologie de l’etre social, et a la suite d’une double cesure puisque c’est apres avoir decide d’interrompre son travail sur l’Esthetique, pour se consacrer au projet d’une « Eth...

Lukács et la question de l'idéologie

Cahiers philosophiques, 2009

Distribution électronique Cairn.info pour Réseau Canopé. © Réseau Canopé. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

« György Lukács : Les fondements ontologiques de la pensée et de l’agir humains »

Il s'agit d'une première traduction de l'unique texte paru du vivant de Lukács qui présente les thèses essentielles de l'« Ontologie de l'être social » (1964-1968), sa véritable dernière oeuvre, inachevée par sa disparition et qui ne sera publié qu'à titre posthume, avec les « Prolegomena… » (1969-1971) dans les volumes 13 et 14 de ses oeuvres complètes (Luchterhand, 1984 et 1986).

La particularité de Lukács

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2011

* Pour les textes fréquemment cités de Lukács, nous avons établi une nomenclature des abréviations qui figure en bibliographie. Quand nous soulignons le propos d'une citation, nous l'indiquons par la mention « n. s. ». * Une première version a paru sous le titre « Lukács : un athéisme problématique » in É. Chubilleau & É. Puisais (éd.), Les athéismes philosophiques (Paris : Kimé, 2000).

"Au-delà de l'être" et "en deçà fondamental": la transcendance de l'ἀρχή dans son rapport à l'ontologie chez Plotin et Maldiney

in L’Ouvert n°8, Paris, 2015, pp. 88-105. Il semble que, dès lors qu’il n’est pas question d’une causalité physique et mécanique, c’est-à-dire homogène, la causalité décrit une ambiguïté fondamentale : d’une part le principe ne peut être dit tel s’il n’est possible de marquer aucune hétérogénéité de la cause à l’effet ; de l’autre il faut bien que quelque continuité caractérise la relation des deux termes. Or le concept heideggérien de « différence ontologique » semble en propre spécifier le premier aspect de ce paradigme. « L’Être » se définit par le fait que précisément il n’est rien de ce qu’il fonde, rien d’« étant ». Or à l’issue de la différence ontologique, l’Être est identiquement posé comme « Rien », non seulement « rien-d’étant » mais « transcendance » comme telle. Cette « transcendance » est sans doute ce qui, de l’héritage heideggérien, marque le plus durablement Henri Maldiney, dont toute l’œuvre consiste à reformuler le « ex- » de l’existence et à faire apparaître ce qui, tant du côté de la spontanéité que de la passivité de la « présence », marque une transcendance irréductible, un « fondement » « impossible » ou « critique ». Que ce soit par radicalisation des thèses heideggériennes ou franche critique, Maldiney propose une compréhension a maxima de la transcendance, posée comme « ἀρχή ». C’est là donc ce qui peut donner matière à un rapprochement avec Plotin, qui affirme qu’« étant la nature qui engendre toutes choses, l'Un ne peut être aucune d'elles » . L’exigence de fonder l’ontologie appelle la mise à l’écart de toute détermination ontologique, dans l’élaboration d’une hénologie. C’est le schème de l’ἀρχή lui-même qui paraît commander une « dénivellation ontologique » et motiver une sortie hors de l’appareil conceptuel propre à l’ontologie. Chez Plotin, « le multiple ne vient pas du multiple ». En un sens, la causalité, au sein d’une démarche qu’on qualifiera de fondationnelle, s’élabore par différence. L’affirmation plotinienne d’un principe de l’être lui-même « au-delà de l’être » et excédant toute « position » exige que nous éprouvions la réalité de son rapprochement avec la philosophie d’Henri Maldiney.