Du Voile et du Zunnâr (original) (raw)
A chaque fois que l'on tente d'étudier le monde arabo-musulman dans sa composante historique, on se trouve confronté à une myriade de sujets tabous scellés par des interdits, que braver ne peut que réveiller des démons endormis. Toute lecture critique de la civilisation arabo-musulmane suscite une levée de plumes mal taillées, pour« dénoncer» le sacrilège ... Pour éclairer des pans de notre histoire, seul le débat écrit ou direct peut permettre de sortir de la brume mentale qui, non seulement ne permet pas de voir des lendemains meilleurs, étouffe déjà un présent lourd à remuer. Du Voile et du Zunnâr s'inscrit dans ce débat en étudiant le costume dans ses usages déterminants, démonstratifs, exclusifs ou limitatifs, et dans sa symbolique en tant que frontière entre les confessions, les groupes, les régions, les hommes et les femmes, mais aussi entre les individus d'un même groupe ou les composantes d'une même communauté. Durant le MoyenAge musulman, quelles étaient les libertés et les contraintes liées à l'habillement ? Pour répondre à cette question, Du Voile et du Zunnâr traite de trois catégories sociales en fonction de leur costume : 1) les femmes à qui la société a réservé le Hijâb (voile) et ses variantes comme habillement spécifique, 2) les dhimmis (Chrétiens et Juifs, sujets du pouvoir ou des pouvoirs musulmans), pour qui le costume était une obligation socio-juridique, 3) les Mutasawwifas pour qui le costume porté est un choix revendiqué et une identité assumée.