Entre convoitise et abjection : la représentation suspendue (original) (raw)

La désillusion de la représentation

Il s'agit de prendre en compte nos conclusions relatives à l'immersion optique dans l'image afin de comprendre certaines stratégies picturales qui brouillent les informations permettant de discerner le représenté du représentant. L'analyse du Profil de Laurence peinte par Sandorfi permet de mettre en avant la distinction conceptuelle entre « la perception d'une représentation » et « la perception d'une présentation en abyme ».

Représentations Entrecroisées et Intercompréhension

2007

Une quinzaine d'années après le démarrage des premiers travaux sur l'intercompréhension -également appelée "compréhension croisée" au sens où chacun s'exprime dans la ou les langues romanes qu'il connaît et comprend les langues des autres- on pourrait désormais considérer qu'il existe une véritable didactique de l'intercompréhension en langues apparentées ou voisines. Un certain nombre de faits permettent d'appuyer aujourd'hui cette idée

De l’élévation à la représentation

Cap Aux Diamants La Revue D Histoire Du Quebec, 2013

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La représentation chez Rustico Filippi : entre répulsion et dédain

Attirance, répulsion, dédain, 2009

Les représentations dans le corpus comique de Rustico Filippi, poète florentin de la seconde moitié du XIIIème siècle, revêtent deux formes essentielles présentant une galerie de personnages dont les caractéristiques deviennent les éléments moteurs de sa création littéraire. Les sonnets comiques envisagent le portrait sous deux aspects distincts étroitement liés au « dédain » et à la « répulsion ». En choisissant de se focaliser sur l'aspect moral d'un personnage présenté comme fictif ou non, le poète propose une démonstration, un raisonnement (ou tout au moins construit-il un discours tendant vers cette fin) dont l'objectif est de diminuer l'adversaire, de le ridiculiser face au public, c'est dans ce cas que nous parlerons de portrait narrativisé. En revanche, la description frontale se bâtit, chez Rustico Filippi, sur un effet d'empilement à travers lequel le poète, par un climax constant aboutit à la vision dégradée d'un personnage dont il décide de présenter la ou les caractéristiques physiques les plus significatives. Dans ce cas enfin, il ne s'agit plus de créer une quelconque indignation, mais de provoquer dégoût et répulsion. C'est autour de ces deux axes que s'articulera cette étude dont l'objet résidera avant tout dans l'interaction établie entre le locuteur et l'objet même du discours, à savoir les personnages désignés comme les cibles. Il s'agira donc de déceler, entre dédain et répulsion, en quoi consiste cette séparation nette tant dans les différences stylistiques et rhétoriques qui les caractérisent, que dans la dissension sociale qui s'instaure entre locuteur et personnages. Le jugement de valeur Les choix rhétoriques que le poète pose comme bases dans ses stratégies de discours révèlent des modes de traitement significatifs. Les deux catégories de personnages qui se profilent entre le dédain et la répulsion donnent une clef de lecture immédiate au lecteur car elles destinent les cibles à une exhibition face à un public postulé. Mais avant tout, elles servent à illustrer un jugement de valeur dont le poète se fait le témoin et le locuteur. Le sonnet XIX Ne la stia mi par esser col leone propose la description de Lutier 1 dont le caractère malodorant est ici le trait dominant. Lutier, nommé au second vers du sonnet, est immédiatement associé au lion dans sa cage ; non pas pour l'assimiler à une bête sauvage prisonnière et exposée au public, mais en raison de son odeur. Le locuteur choisit ainsi la métaphore animale pour décrire le détail caractéristique qu'il désire développer. Notons au passage que Florence, comme d'autres villes au Moyen Age, maintenait des lions en cage ; cet

Histoire d'une représentation restrictive. Portrait du cadre en professionnel contrarié

Revue française de gestion, 2008

La diffusion de la fonction administrative dans l'entreprise, malgré le zèle de Fayol dès le début du XX e siècle, semble avoir buté contre l'image d'un rôle apparemment superflu. L'auteur propose d'examiner quelle a été cette image en partant d'une recherche portant sur la représentation de la fonction managériale à travers le cinéma français depuis 1895. La période allant de 1914 à 1947 témoigne d'une évolution significative de l'image du monde du travail : apparaissent à l'écran la complexité nouvelle de l'entreprise et sa professionnalisation. L'image des cadres administratifs pour cette période tend à surenchérir le caractère malaisément définissable de leur rôle. Bien plus, ces personnages paraissent statufiés et pas à même d'intervenir dans l'entreprise, par peur de l'échec. Pour saisir la nature de cette sclérose par peur de l'échec, l'auteur s'appuie sur l'analyse de films mettant en scène des cadres.

La représentation scénique : le pays de l’illusion ou du vrai

Reproduire le réel et s’en évader au profit de l’imaginaire, c’est une alternative qui traverse tous les genres littéraires mais elle se pose avec une acuité particulière au théâtre dont le statut est double, à la fois texte et représentation. Le théâtre, par ses artifices matériels et ses conventions, semble nous écarter du réel : les termes jeu et jouer indiquent bien ce côté factice et illusoire du théâtre. Ce paradoxe séduisant ouvre un débat qui ne semble pourtant pas très simple et que Victor Hugo réclame dans le recueil de notes Tas de pierres III (1830-1833) comme « le théâtre n’est pas le pays du réel : il y a des arbres de carton, des palais de toiles, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l’or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous terre. C’est le pays du vrai : il y a des cœurs humains sur la scène, des cœurs humains dans la coulisse, des cœurs humains dans la salle . » L’opposition des termes « réel » et « vrai » nous amène à poser cette problématique : Si le théâtre n'est pas « le pays du réel », il ne dépasse-t-il pas l'artifice pour nous conduire par des détours à ce qu’Hugo appelle « le vrai »? Ainsi, cela nous suggère d’autres sous-questions : -Qu'est-ce qui est artificiel dans le théâtre ? -Qu'est-ce qui est vrai dans le théâtre ? -Comment se fait-il qu'un art aussi artificiel et conventionnel permette d'atteindre une certaine authenticité ? Dans cette dissertation, nous tenterons de répondre à ces questions, d’analyser l’affirmation de Victor Hugo et d’expliquer sa vision du théâtre en convoquant d’autres arguments théoriques du théâtre.

La représentation en question

Mélanges en l'honneur du Professeur Jean-Marc Trigeaud - Les personnes et les choses du Droit Civil à la Philosophie du Droit et de l'Etat, 2020

Through an archaeology going back to the different sources, notably Greek, of representation, of mimesis, it appears that its modern apprehension is insufficient. The French term representation only imperfectly embraces the polysemy that its political meaning assumes. Representation, through the embodiment of the multitude that it constitutes as a people, suggests that the voter is simultaneously the author of the political action, even though this is only an illusion. The study proposes to dialectically overcome the contradiction inherent in the notion of representative democracy, which is in itself an oxymoron.

“Iconicité, discontinuité et digression”

Du latin digressio (éloignement), la digression tend à être définie comme une sorte d'excursion, consistant à rompre le fil du discours (écrit ou parlé) en y introduisant des faits hors du propos que l'on traite. D'après Cicéron: 'declinare a propositio' (L'Orateur, 137). Excursus et parecbasis seraient donc des termes, latin et grec, équivalents. On peut encore distinguer deux types d''excursion' selon que la digression a pour objet de dévier ou éviter quelque chose ou sujet à traiter (apoplanèse), ou selon qu'elle est utilisée comme un recours d'introduction dans un récit (Paradiégèse). L'ancienne rhétorique la classe parmi les figures de pensée. En dehors de ces définitions canoniques et fragmentaires, le terme digression nous intéresse car il attire un éventail de termes connexes qui devraient aider à mieux cerner la question et à donner une certaine consistance au concept: Incursion, irruption, coupure, parenthèse, ellipse, bifurcation, emboîtement, glissement, déviation, détournement, discontinuité, errance, transfert, … Cette liste pourrait encore se poursuivre, au fil d'associations; on pourrait aussi établir des rapports logiques entre ces termes, entre certains groupements de termes. Mais nous nous contenterons pour l'instant de mettre l'accent sur certaines implications logiques que les termes recouvrent, et qui suscitent d'emblée quelques interrogations:

La représentation dans tous ses états

N. Depraz & R. Künstler (dir.), Enquête sur les représentations mentales, Paris, Éditions Matériologiques, p. 109-131., 2020

Dans cet article, nous cherchons à montrer que Nelson Goodman confère à la notion de « représentation » un usage pluriel et original, qui se joue à l’interface de l’esthétique et de l’épistémologie. La représentation, chez Goodman, est une modalité particulière de référence et même de dénotation, qui ne suppose pas de convoquer les notions de « ressemblance » ou de « réalisme ». Nous vérifions ensuite que le représentationnel s’identifie pour Goodman à une modalité dense de renvoi et à un fonctionnement symbolique analogique. Enfin, nous montrons comment la représentation appelle dans l’œuvre goodmanienne des réflexions d’ordre épistémologique, sur les différents types de normes qui permettent d’en évaluer la correction ou l’incorrection.

Représentation et vérité (résumé)

https://www.youtube.com/watch?v=byVr21h-pc0 On souligne souvent que Levinas oppose la représentation à l’altérité d’autrui. En effet, il caractérise la représentation comme « détermination de l’Autre par le Même » (TI 184) et insiste sur le fait que le face-à-face avec autrui est « irréductible à la représentation d’autrui » (TI 224) et soustraite à la vérité comme adéquation de l’être à la représentation. Cependant, si l’on insiste exagérément sur cette opposition, on court le risque de négliger le fait que l’auteur de Totalité et Infini donne à la représentation un rôle positif dans le rapport à autrui et par là essaie de redéfinir la vérité comme « modalité de la relation entre le Même et l’Autre » (TI 59). Cette intervention essaie de mettre au clair le rôle positif de la représentation chez Levinas et de réévaluer la notion lévinassienne de vérité en remontant à la notion husserlienne de vérité.