1994, "Forêts tropicales et sociétés traditionnelles à Bornéo : Vers une histoire régionale 'en continu' de l'environnement et des systèmes de subsistance" (original) (raw)
Mirebeau-sur-Bèze, Editions Tautem (https://tautem.fr/produit/au-seuil-de-la-foret/)
Ce livre est offert à l’anthropologue Philippe Descola, professeur au Collège de France (chaire « Anthropologie de la nature ») par un collectif amical d’humains et de non-humains – génies et fées qui ont veillé sur ce présent à l’occasion de sa retraite. Il mêle les travaux de soixante-seize auteurs internationaux : étudiants qu’il a dirigés, chercheurs avec lesquels il a travaillé ou échangé, artistes qu’il a inspirés. Anthropologues, archéologues, économistes, écrivains, épistémologues, ethnologues, dessinateurs, géographes, historiens, jar- diniers-paysagistes, naturalistes, philosophes, peintres, photographes, poètes, réalisateurs et socio- logues joignent leurs appareils, outils, pinceaux, plumes et voix, de l’Europe à l’Asie du Sud-Est, de la Sibérie à l’Océanie, de l’Afrique aux Amériques, aux Andes, à l’Amazonie, pour témoigner des effets de la pensée descolienne sur leurs recherches et parfois sur leurs vies. À travers eux, nous pouvons percevoir différentes manières dont l’humanité se perçoit par rapport à la nature selon les époques, les sociétés et les cultures. Dans une approche interdisciplinaire, ce recueil propose un point mondial sur l’anthropologie de la nature ainsi qu’un assemblage critique autour de l’œuvre de Philippe Descola. Au seuil de la forêt la plus anthropisée et de la culture la plus sauvage – ou l’inverse ? –, la forme, physicalité peut-être inhumaine et cependant bien humaine (ou trop hu- maine ?) que cette constellation de points lumineux particulier renvoie dans le ciel, est bien celle de Philippe Descola, dont l’intériorité nous encourage à aller de l’avant sur les pistes pionnières qu’il a ouvertes et qui ne demandent qu’à être prolongées. Geremia Cometti, ethnologue, spécialiste des Q’ero dans les Andes péruviennes (laboratoire DynamE UMR 7367 CNRS & Unistra), est maître de conférences à l’Institut d’ethnologie de la faculté des Sciences sociales de l’Université de Strasbourg où il enseigne en particulier l’anthropologie de la nature depuis 2017. Pierre Le Roux, ethnologue, spécialiste de l’Asie du Sud-Est (laboratoire SAGE UMR 7363 CNRS & Unistra), est professeur des universités à l’Institut d’ethnologie de la même université où il enseigne notamment à propos d’ethnos- cience, d’ethnozoologie, d’utilisation des milieux et de surnature depuis 2012. Tiziana Manicone, après des études de science politique à l’Université Federico II de Naples (Italie), a été à la fois assistante de la chaire « Anthropologie de la nature » au Collège de France et du Laboratoire d’anthropologie sociale, de 2011 à 2016. Elle assure aujourd’hui la fonction d’assistante de l’Administrateur du Collège de France. Nastassja Martin, anthropologue, diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris, est spécia- liste des Gwich’in, chasseurs du nord-est de l’Alaska (Étas-Unis d’Amérique), et des Even de la région d’Icha au Kamtchatka (Fédération de Russie). Elle s’intéresse particulièrement aux réponses que les indigènes formulent ac- tuellement pour faire face au changement climatique dans le Grand Nord. CONTRIBUTEURS Olivier Allard, Esteban Arias, Hélène Artaud, Sophie Assal, Maurice Bloch, Julien Bonhomme, Jean-Daniel Boyer, Robert Brightman, Pierre Charbonnier, Bernard Charlier, Gilles Clément, Paul Codjia, Geremia Cometti, Hiav Yen Dam, Pierre Déléage, Mireille Delmas-Marty, Grégory Deshoulliere, Salvatore D’Onofrio, Philippe Erikson, Carlos Fausto, Laurent Gabail, Pierre et Françoise Grenand, Jacques Grinevald, Vanessa Grotti & Marc Brightman, Jean Guilaine, Philippe Hamman, Miriam F. Hartung et Márnio Texeira-Pinto, Vincent Hirtzel, Tim Ingold, José Isla, Luc Jallot, Frédéric Keck, Eduardo Kohn, Nicolas Lainé, Bruno Latour, Frédéric Lagrand, Jean-Loïc Le Quellec, Pierre Le Roux, Pierre Lemonnier, Eliza Levy, Geoffrey E. R. Lloyd, Tiziana Manicone, Marie Mauzé, Nastassja Martin, Martin Michalon, Bernard Moizo, Baptiste Morizot, Éric Navet, Emiko Ohnuki-Tierney, Alfonso Otaegui, Romain Pigeaud et Romain Lahaye, Alessandro Pignocchi, Sylvain Piron, Anaïs Pitalier, Perig Pitrou, Philippe Ricordel, Stéphen Rostain, Marshall Sahlins, Fernando Santos-Granero, Geoffroy de Saulieu, Bernard Sellato, Michel Serres, Carlo Severi, Romain Simenel, Charles Stepanoff, Marilyn Strathern, Lucienne Strivay, Alexandre Surrallés, Florencia Tola, Eduardo Viveiros de Castro, Cédric Yvinec. Le 7 novembre 2019, Philippe Descola a donné une conférence intitulée « L'animisme dans tous ses états. Une approche comparative » dans le grand amphithéâtre Cavaillès de la Faculté des sciences sociales de l'université de Strasbourg, dans le cadre du séminaire « Ethnologie et archéologies » dirigé par Pierre Le Roux et Geremia Cometti. A l'issue de cette conférence, Philippe Descola a reçu, de la part du président de l'université de Strasbourg, Michel Deneken, des mains du doyen de la Faculté des sciences sociales, Jean-Daniel Boyer, la médaille de l'université de Strasbourg. Le soir du même jour, à 18h, dans les salons de l'Hôtel de ville de la municipalité de Strasbourg, Philippe Descola a signé le Livre d'or de la ville de Strasbourg et reçu des mains du maire, Roland Ries, la médaille de la ville de Strasbourg en hommage à l'ensemble de l'œuvre au nom de la capitale européenne. Puis, de la part des coordinateurs et au nom des 76 contributeurs, l'ouvrage d'hommage qui lui est consacré. Le lendemain, vendredi 8 novembre, Philippe Descola a fait une déclaration solennelle en faveur des sociétés amérindiennes et pour la prise en considération des manières de considérer le monde des sociétés traditionnelles au sens large, avec l'aide de l'anthropologie, en faveur d'un renouvellement sociétal planétaire plus respectueux de l'environnement et incluant harmonieusement tant les humains que les non-humains. A l'issue de cette conférence, il s'est vu offrir par Anaïs Pitalier, l'original peint par cette artiste du tableau illustrant la couverture du livre d'hommage qui lui a été remis : « De l'ombre à la lumière. Au seuil de la forêt » inspiré de l'œuvre de Philippe Descola et de celle de Dante Alighieri. L'après-midi du 8 novembre, Philippe Descola et Anne Christine Taylor, son épouse, elle-même anthropologue, directrice de recherche honoraire du CNRS, ancienne responsable de l'enseignement du musée du Quai Branly, se sont entretenus avec les étudiants de l'Institut d'ethnologie de Strasbourg, acceptant aimablement de répondre à leurs questions dans la salle des conférences de la Maison interuniversitaire des sciences de l'Homme en Alsace, campus Esplanade, université de Strasbourg. A l'issue, les étudiants du groupe de synthèse du séminaire ethnologie et archéologies chargés de présenter les questions aux deux intervenants, leur ont offert de leur propre chef un magnifique bouquet de fleurs apprécié. Le soir, à 18h, dans la salle Blanche de la librairie Kléber, Philippe Descola a dialogué avec le public nombreux venu l'entendre et signé pour ce dernier de nombreux exemplaires de ses ouvrages proposés dans la librairie Kléber ainsi, évidemment, que les exemplaires du livre d'hommage tout récemment publié qui lui est dédié. (distribution https://tautem.fr/produit/au-seuil-de-la-foret/)
ISBN 978-2-919530-38-0, 2021
À partir d'un inventaire de plus de 2700 gisements, l'ouvrage démontre que les structures et les formes découvertes par le défrichement et les missions satellitaires sont d'anciennes morphologies agraires. Ici, avant la forêt vierge, ont existé plusieurs phases d'occupation ayant dessiné, non pas des géoglyphes (geoglifos) mais des habitats, des parcellaires, des systèmes irrigués, organisés dans des planimétriques dans lesquelles la géométrie n'est pas absente. Ici, l'histoire est dessous, et la préhistoire au-dessus.
Cartographie des concepts société et forêt tropicale: une perspective de ces cinq dernières années
2020
La foret tropicale et la societe sont des concepts qui impliquent plusieurs domaines d'etude. Il en resulte des recherches approfondies qui portent souvent sur des questions environnementales, sociales, culturelles et politiques. La recherche bibliographique presentee dans cet article a pour objet de rassembler une base de reference existant dans la plateforme internationale Web of Science pour le developpement de la recherche interdisciplinaire. Par le biais de l'utilisation theorique et conceptuelle, il a ete possible d'etablir des objectifs pour recenser les domaines de recherches et cartographier a l’aide du systeme d’information geographique (SIG) les principaux pays qui ont publies des travaux dans la litterature actuelle. Au total, 242 articles scientifiques publies au cours des cinq dernieres annees ont ete analyses sur 15 themes lies a la foret tropicale et a la societe. Une breve evaluation a ete effectuee de la facon dont ces concepts ont ete incorpores dans l...
La forêt a bénéficié, dès le Moyen Âge, de législations protectrices. Bien entendu, il serait impropre d'y déceler des préoccupations « environnementales » au sens contemporain du terme. La nature n'est pas encore pensée pour ellemême, avec les références affectives et esthétiques qu'y associèrent les sociétés occidentales à partir du XIX e siècle. Les lois forestières du royaume de France ont pour objectif premier la préservation d'une ressource à des fins économiques et sociales. La consommation s'est considérablement accrue à partir du XVI e siècle, pour les usages tant industriels qu'urbains. Il s'agit d'empêcher que ne soit dilapidé ce bois qui est aussi une ressource vitale pour les communautés paysannes. A cela s'ajoute une dimension idéologique non négligeable, qui explique notamment que l'administration des Eaux et Forêts remaniée par Colbert se soit employée à développer la futaie de chênes partout sur le territoire, y compris sur les sols qui s'y prêtaient le moins… Le chêne, roi de la forêt, surclasse les autres arbres par sa majesté. Dans le langage des forestiers, les métaphores aristocratiques ou guerrières associées à cet arbre soulignent le parallèle qui s'opère entre belle forêt et beau prince. Nature anthropomorphisée, nature qui ne sort de l'indifférence que parce que l'on aspire à la dominer. Toutefois, il convient de souligner l'existence indéniable de réflexions sur la durabilité de la ressource dans les sociétés modernes. Très tôt, le pouvoir monarchique fit de la protection des ressources boisées un de ses chevaux de bataille.