Brigitte Caulier et Yvan Rousseau (dirs), Temps, espace et modernités. Mélanges offerts à Serge Courville et Normand Séguin, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2009, 499 p. (Géographie historique.) (original) (raw)

« Accélération de l’histoire et expériences du temps dans la modernité », Administration & éducation, n° 179 – 2023/3 : « Temps et Contretemps à l’École », p. 7-15.

Administration & éducation, 2023

L’idée d’accélération de l’histoire, évidente en apparence, soulève en réalité de nombreuses questions qui intéressent la théorie critique de l’histoire. Je me propose d’en aborder ici certaines d’entre elles. La première porte sur la généalogie de cette idée. À partir de quelle période a-t-on parlé d’une accélération de l’histoire ? La deuxième interrogation est d’ordre sémantique et concerne les sens équivoques d’une telle formule. Que signifie l’idée d’accélération quand on l’érige en catégorie historique de la modernité ? La dernière question vise les jugements de valeur qui accompagnent les diagnostics sur l’accélération de l’histoire. Selon quels critères le phénomène de l’accélération est-il glorifié ou critiqué ? En conclusion, je ferai quelques remarques sur les apports de la question de l’accélération sur la problématique du temps dans l’éducation.

« Collectionner le récent : le Musée de la civilisation et la collecte des objets contemporains », Actes du 12e colloque international étudiant du Département d’histoire de l’Université Laval, Québec, Artéfacts, 2013, p. 25-43.

"Cet article examine la présence de l’objet contemporain dans les collections du Musée de la civilisation de Québec (MCQ), de son ouverture en 1988 à aujourd’hui, et fait ressortir les enjeux et les limites inhérentes à la collecte de ces objets récents. Ce musée d’État s’est toujours soucié d’intégrer des objets témoins de la société contemporaine dans ses activités de diffusion, puis dans ses collections. Or, au cours des dernières années, son intérêt s’est affirmé et se transforme aujourd’hui en une volonté institutionnelle d’organiser la collecte du contemporain. Se demandant d’abord quels objets actuels illustreraient le mieux le thème d’une exposition, le MCQ s’interroge maintenant sur les moyens permettant de sélectionner ces objets qui représenteront plus tard la société d’aujourd’hui. Cette réflexion du musée sur l’objet contemporain entraine également une réorganisation de son propre rapport au temps, lui imposant d’observer le présent et de se projeter vers l’avenir. 1. Définir le contemporain 2. De l’accessoire d’exposition au témoin à conserver 3. Ouvrir la collection et garder une trace des activités de diffusion 4. Éviter la disparition de l’objet 5. Être représentatif de la société actuelle 6. Collectionner l’aujourd’hui pour demain 7. Difficultés et limites de la collecte du contemporain 8. La nécessité d’une approche proactive 9. La collecte des objets contemporains : concevoir le présent comme futur passé Conclusion"

Revisiter les lieux et les temps : figures de la mémoire et du patrimoine.. Diplôme pour l'Habilitation à la direction de recherches en ethnologie, Université Lumière-Lyon 2, 1er février 1999, jury constitué de Christian Bromberger, Isac Chiva, Jean Davallon, Yves Grafmeyer et François Laplantine

Ruralia. Sciences sociales et mondes ruraux contemporains, 1998

Cela fait plusieurs semaines que je réfléchi à cette soutenance. J'ai rempli des dizaines d'écrans et noirci autant de feuilles de papier. Finalement, je ne ferai pas une synthèse de mon dossier. Je ne dégagerai pas non plus les quelques idées par lesquelles j'ai tenté de le structurer. Vous l'avez lu, je l'ai relu, et je ne sais pas trop quoi en dire en attendant vos remarques et vos questions. Alors le texte que j'ai préparé est à l'image de mes préoccupations de ce moment 1 : préparation des demandes budgétaires pour l'an 2000, début des négociations pour le contrat de plan, Front national à Charbonnière 2 , pôle d'économie du patrimoine du Diois, (celui de Givors m'inquiète moins), six ?, sept ? ethnologues en DESS qui, dans quelques mois, chercheront du travail, et plein d'autres choses du même acabit. Ce texte est plutôt une déclaration de foi : l'ethnologie peut servir à quelque chose. J'ai d'ailleurs donné un titre à mon propos : « De la difficulté à trouver un titre qui justifie qu'on postule à la direction de travaux de recherche lorsqu'on est spécialiste désigné comme tel d'un secteur de l'ethnologie qui est censé s'intéresser plus à la mise en oeuvre de projets qu'à une réflexion abstraite sur la culture ». 2 Les trois ans passés à réfléchir, à écrire, à rédiger le document que vous avez lu ont été trois années difficiles. Trois années pendant lesquelles j'ai pu mesurer à quel point j'avais besoin de prendre le temps de penser, alors même que j'avais encore moins le loisir de penser, et que sans penser au temps qui me manquait, je m'investissais dans de nouveaux dossiers. Je prendrai un exemple que chacun comprendra : l'ethnologie, le patrimoine et la culture en général, mais aussi la démocratie, ont connu récemment une situation difficile, Charbonnières. Alors, avec le soutien de mon directeur, j'ai réfléchi depuis Revisiter les lieux et les temps : figures de la mémoire et du patrimoine.