Création d’un nouveau protocole d’évaluation des expositions (original) (raw)

Au-delà de la collaboration : Envisager un éco-commissariat d’exposition

Les musées d’histoire et de société font contribuer leurs publics aux expositions à l’aide de dispositifs interactifs. Certains vont plus loin en instaurant une collaboration en amont des projets. Quels sont les bénéfices et les défis d’une telle muséologie participative? En m’appuyant sur une expérience concréte, une recherche historiographique et une enquête sur le terrain, j’analyse la dynamique qui relie l’institution muséale et sa communauté de proximité. Émerge alors un concept pratique et théorique : l’éco-commissariat d’exposition. Plus qu’une collaboration, l’éco-commissariat implique une dimension citoyenne et une préoccupation territoriale. L’exposition éco-commissariée sert d’outil au groupe social mobilisé. Puisant dans les valeurs de l’écomuséologie et les méthodes de l’évaluation, cette approche vise le renouvellement des publics du musée, mais surtout, l’expression du rôle social du musée, son ancrage dans un lieu habité (écosystème). L’étude et la mise en valeur des patrimoines favorisent ainsi la découverte de soi et le développement d’une collectivité.

Propos autour du catalogue d’expo…

Le Portique, 2013

vous nous parler de « l'esprit » des catalogues du Centre Pompidou de Paris ? Peut-on cerner une évolution dans la façon de les concevoir ? 2 Laurent Le Bon-Sur ce point précis, il y a un article de Camille Morineau 1 dans un des numéros des Cahiers du CNAM, sur la notion de catalogues. Le Centre Pompidou, créé en 1977, est arrivé à un moment où le catalogue d'exposition avait déjà subi une révolution de fond et de forme. Tout cela se traduisait tout simplement par le passage d'une brochure où les oeuvres, accompagnées d'un bref texte souvent sans image, étaient listées par numéros comme au début du XIX e siècle, à tout autre chose. Bien sûr, il y a eu dans l'histoire des exceptions extraordinaires. Par exemple, pour la Dada-Messe [Foire Dada] de 1920 le catalogue était constitué d'une simple feuille au graphisme extraordinaire. Plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, Marcel Duchamp reprendra l'idée lors de son exposition sur l'univers Dada à la galerie Sidney Janis à New York ; il refera une feuille, et dans un geste Dada, il la froissera en boule et la mettra dans une poubelle à la disposition des visiteurs. Je cite ces exemples pour dire que bien évidemment il y avait déjà eu dans l'histoire un ensemble de révolutions graphiques qui s'écartaient des usages. Ces bouleversements prendront plus d'ampleur dans le second XX e siècle. Grosso modo en France avec les expositions Toutankhamon et son temps et Hommage à Pablo Picasso , respectivement aux Galeries nationales du Grand Palais et au Petit Palais (1966-1967), apparaissent dans les années 1960 des catalogues avec un nombre de pages plus important, un graphisme plus intéressant, des textes plus structurés. Le Centre Pompidou arrive dans cette mouvance où continuité, toute exposition s'accompagne d'une « belle publication », et rupture, l'institution apporte sa touche contemporaine et sa singularité, jouent de conserve. D'emblée, le Centre Pompidou propose de grandes expositions avec des catalogues originaux. Ce sera le début d'une belle et longue série où se mêlent identité et différences. L'institution a maintenant près de 35 ans d'histoire, il y a entre 20 et 50 expositions par an, soit un nombre énorme de publications ! Mais prenons pour exemple les grandes expositions de notre dernier étage, appelé aujourd'hui

L’exposition sélective : bilan et perspectives

L’Année psychologique, 2009

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Une image peut en cacher une autre : réflexions autour d’une exposition

Perspective

Dario Gamboni, professeur d'histoire de l'art à l'Université de Genève, est l'auteur entre autres de Potential Images: Ambiguity and Indeterminacy in Modern Art (Londres, 2002) et a été commissaire adjoint de l'exposition Une image peut en cacher une autre. Felix Thürlemann est professeur d'histoire et de théorie de l'art à l'Université de Constance. Auteur de nombreuses études sur l'histoire de l'art européen depuis la Renaissance et sur les fondements méthodologiques de la pratique interprétative, il a publié récemment avec Steffen Bogen Rom. Eine Stadt in Karten von der Antike bis heute (Darmstadt, 2009). Michel Weemans enseigne à l'ENSA de Bourges. Ses recherches portent particulièrement sur l'art fl amand et il termine un livre sur Herri met de Bles. Il a été commissaire associé de l'exposition Une image peut en cacher une autre et prépare en collaboration avec Alain Tapié une exposition sur le paysage fl amand au XVI e siècle.